Carnet, conversation, journalisme et silence

Je ne serai pas présent au congrès de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec(.pdf) qui s’est ouvert aujourd’hui à Québec. Pourtant, il est ouvert à tous, journaliste ou pas. Pourtant, je sais qu’il s’y passera des choses intéressantes. On y parlera de carnet Web, entre autres… J’y reviens plus loin.
Aujourd’hui, la nouvelle émanant de ce rassemblement porte plutôt sur le contrôle exercé par l’État qui compromet le droit du public à l’information (ici, si vous n’êtes pas un abonné du Devoir). Gros paradoxe puisque le silence gouvernemental est inversement proportionnel aux conversations qui s’installent de plus en plus par l’outil de publication du cybercarnet, maintenant utilisé par de nombreux communicateurs. En France, « blog » et journalisme semblent faire bon ménage, mais au Québec, on ne peut pas en dire autant. C’est dans cet esprit que trois intervenants vont tenter de d’expliquer le phénomène tout en identifiant comment ça peut devenir intéressant pour des journalistes.
Cette semaine, le carnet Web de la FING publiait un article très intéressant sur le sujet, « Et maintenant, il va falloir discuter ! » :
«Définitivement, comme le dit Dan Gillmor dans We The Media, ce sont des lecteurs dont on a le plus à apprendre puisque ensemble, ils en savent bien plus que nous.»
Cette « nouvelle conversation » déjà adoptée par des gens de médias comme Michel Dumais et Richard Martineau risque-t-elle de s’avérer un bon moyen pour contrer le contrôle éhonté de l’information ? Certain pense que oui :
«Le journalisme de demain s’apparentera beaucoup plus à une conversation ou à un dialogue entre le scribe et ses lecteurs plutôt qu’à un simple monologue. Les journalistes devront non seulement apprendre à partager leur espace avec les citoyens, mais ils devront composer avec la blogosphère, cet espace virtuel où leurs écrits seront constamment scrutés à la loupe.»
D’autres expriment du scepticisme :
«Les blogueurs ne sont pas des journalistes et ne se prennent pas pour des journalistes. Quand j’écris sur mon blog, je le fais comme nous pourrions discuter ensemble autour d’un déjeuner, j’essaie d’écrire comme je suis, avec mes idées et mes défauts, j’essaie juste d’être moi.»
Enfin, plusieurs en discutent abondamment…
En ce qui me concerne, cette expérience me prouve que les jeunes y prendront goût, assurément. Alors, la question n’est peut-être pas tellement de savoir si les journalistes du Québec utiliseront d’une manière ou d’une autre les carnets Web, mais plutôt de savoir pendant combien de temps encore, pourront-ils ignorer le phénomène ?
Des réponses lundi matin peut-être sur ce carnet, sur celui-ci ou sur notre wiki… Sinon, jamais je croirai qu’au Devoir, certains billets n’effleureront pas un peu le sujet !!!
Mise à jour du 6 décembre 2004 : lire une autre opinion ici.
Mise à jour du 11 décembre 2004 : lire ces articles qui paraissent ce matin dans le quotidien « Libération », ici et là. On peut aussi porter une attention aux articles complémentaires hyperliées à droite de ceux précédemment identifiés.