Tout à coup, j’ai besoin de Jeff Fillion !

Voilà que le projet de faire de Québec une cité branchée sans fil (.pdf) refais surface ce matin sous la plume de François Pouliot. J’avais émis l’idée une première fois en en février 2004 et depuis ce temps, je dois dire que peu d’occasion de donner un coup de barre au projet s’est présenté.

« On imagine le potentiel à long terme du projet de Jeff Fillion si quelques villes au Québec, et particulièrement celle de Québec, devaient emboîter le pas. Il serait désormais plus facile d’avoir accès à la radio Internet dans son véhicule, et à un prix moins prohibitif. (…) Internet sans fil devient rapidement l’outil indispensable des voyageurs d’affaires et de loisirs. L’accès par sans-fil devrait bientôt être un élément incontournable de la stratégie touristique des villes bien organisées, notamment si elles tablent sur les congrès. »

J’ai donc intérêt à devenir un promoteur de « RadioXpirate.com » pour me faire plein d’amis qui pousseront dans le sens du projet qui servira les intérêts (supérieurs) de plusieurs secteurs de développement de notre économie et de notre vie en société. Comme dirait M. Pouliot :

« Débattre du sort du projet en ayant l’animateur pour seul repère serait cependant analyser infra petita. L’enjeu est beaucoup plus large. »

Mais si cette nouvelle de l’arrivée du méchant garcon sur la Toile relance pour de bon le projet, je veux bien m’intéresser de plus près à ce personnage que je ne connais que par les médias n’ayant pas vraiment pu écouter son émission pendant qu’il « sévissait ».
Oportuniste, un peu « pute » ou simplement persévérant, je ne sais pas où me situer en réfléchissant à cela, mais je suis tenté de prendre ce racourci pour promouvoir la bonne idée d’une Cité toute branchée avec ou sans « mon oncle Jeff » à bord !
Mise à jour de fin de soirée : Je réalise qu’il n’est pas possible d’accéder au texte de M. Pouliot directement sur le site de « La Presse Affaires ». Je me permets donc (pour quelques jours) de reproduire ce bon papier sous l’hyperlien plus bas !


Jeff et la mairie
Une analyse de François Pouliot
25 août 2005 – 13h04
On se demandait ce qu’il mijotait, voilà que Jeff Fillion a levé en grande partie le voile cette semaine. Intéressant, sous plus d’un aspect. RadioXpirate.com pourrait bien prochainement faire naître un débat économique à la mairie de Québec : faut-il offrir à toute la population un accès haute vitesse sans fil gratuit ?
Avant d’en venir au projet municipal, un premier développement sur le promoteur et l’une des questions les plus discutées ces derniers jours : Jeff peut-il réellement éternellement échapper au contrôle du CRTC ?
Réponse : oui et non.
Il y a cinq ans, le CRTC a décidé qu’il n’interviendrait pas dans Internet, essentiellement pour les motifs suivants :
– Les nouveaux médias sont complémentaires, mais ne se substituent pas aux médias traditionnels.
– Réglementer risquerait de freiner plutôt que de stimuler la production de contenu canadien dans ces nouveaux médias.
On le voit, l’organisme n’a jamais dit qu’il abdiquait éternellement ses compétences. Le jour où les nouveaux médias ébranleront les plus gros, il pourrait bien revenir et imposer certaines règles. Jeff ne peut donc être assuré que le CRTC ne viendra jamais lui imposer un cadre réglementaire.
Il sera cependant intéressant de voir comment les choses évolueront. Particulièrement si M. Fillion devait faire un hit, mais localement, et en contresens de toute tendance canadienne. On ne fait d’ordinaire pas de politique en fonction d’une exception.
Il sera surtout intéressant de voir si, même avec un encadrement réglementaire, le CRTC pourra réellement harnacher l’animateur. Jeff Fillion n’a pas caché son désir de faire voyager son show en plus d’un endroit. D’une courte discussion avec lui cette semaine, il semble qu’il ait davantage à l’esprit des raisons familiales (les enfants pourront apprendre d’autres langues) ou encore de récompenses (envers des employés méritants). Mais rien ne l’empêcherait de s’installer aux États-Unis et de radiodiffuser un show s’adressant à un auditoire de Québec, hors la juridiction du CRTC. L’organisme réglementaire ne serait pas nécessairement sans moyens. Il pourrait notamment demander aux fournisseurs d’accès de bloquer l’accès pour forcer une conformité à la réglementation. Mais ça devient assez complexe. D’autant qu’à l’exception de la pornographie juvénile, on ne le fait actuellement pour aucun contenu, même si certains sont pour le moins pernicieux.
Le potentiel du projet
Pour aboutir au projet municipal, voyons maintenant le potentiel de RadioXpirate.com.
Quel genre de succès Jeff Fillion peut-il espérer ?
«Entre 20 et 25 000 abonnés, si je suis optimiste», confiait-il cette semaine. Mais son plan d’affaires est bâti pour une atteinte de rentabilité à 7000 abonnés, «avec un peu de pub».
Pas beaucoup, dites-vous ?
Quand même pas mal, étant donné les embûches : il faut payer 5 $US par mois (il veut tarifer en dollars américains), avoir un ordinateur, être branché à la haute vitesse, et l’on ne peut capter l’émission dans son auto, là où s’écoute le plus la radio.
Surtout, ce n’est que la pointe de l’iceberg. Tout cela pourrait bientôt changer et le potentiel être beaucoup plus important qu’il n’y paraît.
Grâce au Wi-Fi.
Le Wi-Fi est une technologie qui permet d’offrir Internet haute vitesse sans fil partout. Peu importe où l’on se trouve, on pourra accéder au Web. Tantôt avec son ordinateur, mais aussi simplement avec des appareils capteurs de radio numérique, ou encore, éventuellement, de téléphonie.
Pour l’instant, la technologie est surtout utilisée dans des rayons limités (dans les hôtels ou les aéroports). Mais…
À Philadelphie, d’ici un an, la ville entière sera dotée d’une couverture Wi-Fi. Pour 20 $US par mois, tous les citoyens auront accès Internet haute vitesse, partout où ils se trouvent. Il suffira d’avoir un ordinateur ou un appareil décodeur approprié. Initialement, la Ville voulait offrir le service gratuitement, mais pour des raisons que nous n’avons pas encore pu éclaircir, elle s’est ravisée. Le prix n’en sera pas moins de loin inférieur à celui du haute vitesse offert par les Verizon, SBC et autres sociétés de télécommunication (entre 35 $ et 60 $US).
Coût du projet ?
Entre 15 et 18 millions $US pour la construction du réseau et sa maintenance pendant deux ans.
Philadelphie n’est pas seule à s’orienter vers le haute vitesse offert à peu de frais aux citoyens. La semaine dernière seulement, la Ville de San Francisco a annoncé qu’elle y allait d’un appel d’offres pour la réalisation d’un projet semblable. Et Intel a fait savoir qu’elle allait collaborer avec 13 villes dans le monde dans le même but.
Tout cela ne se fait pas sans grincements de dents. Les fournisseurs d’accès américains, pendants des Bell Canada, Vidéotron, Cogeco, Telus, et Rogers d’ici, font du lobby auprès des États pour obtenir qu’ils interdisent aux municipalités d’aller de l’avant. Mais ça ne semble pas pour l’instant très bien fonctionner.
On imagine le potentiel à long terme du projet de Jeff Fillion si quelques villes au Québec, et particulièrement celle de Québec, devaient emboîter le pas. Il serait désormais plus facile d’avoir accès à la radio Internet dans son véhicule, et à un prix moins prohibitif.
Québec doit-elle mettre de l’avant un projet identique à celui de Philadelphie ?
Déjà on peut voir les pro-Jeff et les anti-Jeff se positionner.
Débattre du sort du projet en ayant l’animateur pour seul repère serait cependant analyser infra petita. L’enjeu est beaucoup plus large.
Les villes nord-américaines qui sont à se doter d’Internet haute vitesse sans fil à rabais font valoir quelques arguments sociaux et économiques.
La nécessité de demeurer compétitives
La ville qui offre un environnement à faibles coûts a plus de chance d’attirer les investissements. Internet haute vitesse à bon prix sera bientôt au nombre des services publics traditionnels recherchés. Une ville high-tech aura aussi plus de chance d’attirer et de retenir la main-d’oeuvre qualifiée.
Internet sans fil devient rapidement l’outil indispensable des voyageurs d’affaires et de loisirs. L’accès par sans-fil devrait bientôt être un élément incontournable de la stratégie touristique des villes bien organisées, notamment si elles tablent sur les congrès.
Une amélioration des services
De plus en plus de municipalités utilisent le sans-fil pour améliorer l’efficacité des services. C’est notamment le cas dans les véhicules de police. Ce n’est qu’un début. L’accès aux données à distance devrait entraîner une efficacité accrue.
Un investissement dans le savoir de sa population
Un accès haute vitesse à bon prix permettrait de démocratiser Internet en donnant un accès pleine mesure à un plus grand nombre. Le coût actuel de la haute vitesse limite l’accès au savoir (essayez d’ouvrir quelques PDF d’assez bon volume à la connexion traditionnelle…), les opportunités d’emplois et la participation dans plusieurs dimensions sociales.
Qu’en penser ?
P.S : Merci à monsieur Miracles, notre technicien Marco Duquette, pour sa précieuse assistance.
Fpouliot@lesoleil.Com

Tags:
8 Commentaires
  1. Photo du profil de Stéphane Guidoin
    Stéphane Guidoin 17 années Il y a

    Comme le dit l’article, c’est dommage de ne voir la couverture 100% wifi que par la lorgnettre de Jeff Fillion avec tout le bruit qu’il y autour.
    Pour son projet, je pense qu’il va s’en falloir de beaucoup pour écouter des radios Internet en voiture avec une qualité équivalente aux radios hertziennes (quand on voit l’irrégularité des signaux wifi même puissants…) Commençons pas rattraper un certain retard technologique
    Pour le wifi à la grandeur de la ville, gratuit, et maintenu par les municipalités, j’en doute vraiment. Des villes comme Montréal ont déjà le plus grand mal à maintenir les infrastructures existantes en place ! Payant ? Ce n’est pas aux villes de gérer ce type de services payants. À mes yeux, c’est aux Bell et autres de fournir ce genre de service comme une extension de leurs abonnements haute vitesse (quitte à mutualiser les infrastructures). Mais comme ils sont visiblement récalcitrants, c’est certain que ça ne fait pas forcément avancer les choses. (Un projet comme Île Sans Fil à Montréal peut tout à fait faire avancer les choses en mettant les principaux acteurs devant le fait accompli et, pire que tout, la gratuité)

  2. Photo du profil de Sacco
    Sacco 17 années Il y a

    Je comprends mal pourquoi les municipalités ne devraient pas offrir ou gérer ce genre de services? Même payants, je ne vois pas pourquoi les villes devraient se garder loin de ces dossiers. Ne faut-il pas payer pour des cours de natation ou pour profiter des arénas? Bien sûr, le mieux serait un accès gratuit cependant!

  3. Photo du profil de Stéphane Guidoin
    Stéphane Guidoin 17 années Il y a

    Je serais tout à fait prêt à voir une municipalité comme la Ville de Montréal ou celle de Québec me prouver qu’elle arrive à gérer ce type de projet 🙂
    Cependant, j’émets d’avance des doutes pour plusieurs raisons :
    – Nécessité d’une main d’oeuvre qualifiée et nombreuse pour maintenir le système
    – Capacité à faire du soutien technique (nul doute que, malgré la simplicité de la technologie wifi, il y aura toujours nombre de personnes qui n’y arriveront pas et qui auront besoin d’aide)
    – Pression de l’industrie des télécommunications qui ne supportera pas l’affront et qui utilisera toutes sortes de reprisailles
    – Difficulté à maintenir le service dans le temps
    Ce sont ne sont que des suppositions et comme je l’ai dit, je serais content qu’on me démontre le contraire.
    À noter que quelques villes ayant développé de tels projets ont décidés de faire demi-tours (das un cas que j’ai lu après des phases de test de 2 ans) soit à cause de pressions subies, soit a cause des coûts engendrés.
    Enfin les municipalités ont déjà assez de mal à gérer leur développement au niveau urbanistique, transport en commun, etc. pour ne pas se jeter là-dedans. Pour moi les municipalités doivent jouer un rôle moteur en incitant les spécialistes du métier à se jeter à l’eau et en mettant en place les conditions des réussite. Il en va effectivement du développement des villes, mais un peu comme le développement immobilier, c’est le privé qui s’en charge, guidé par les villes pour aller dans la direction la plus souhaitable.

  4. Photo du profil de Jean-SebastienLacroix
    Jean-SebastienLacroix 17 années Il y a

    Moi, il n’y a aucun doute que le projet de Jeff m’intéresse au plus haut point. J’essais d’ailleurs d’aller voir si le http://www.radioxpirate.com est en ligne même si je sais que le projet pourrais ne voir le jour qu’à la fin de l’hiver. Moi la stratégie que je vais opter est celle-ci. Mon emploi me permet d’avoir un baladeur mp3 sur la tête de 8 à 5 donc je vais « downloader » l’émission chaque midi via le bureau des secrétaires et l’écouter dans l’après-midi. Pour ce qui est du prix annoncé, 5$ US ou 5.99$ can, moi je trouve ça très abordable pour entendre le gars qui ma fais le plus tripper dans les dernières années. Je suis un maniaque de radio; j’ai plus de 4 000 heures de radio sur cassette. Ça commence en 1982 jusqu’en 2005. De plus, mon père a oeuvré dans ce domaine, alors je suis tombé dans le monde de la radio bien jeune, à l’époque de CKCV 1280 AM à Québec.
    Tout ça pour dire que peut importe la facon, je pourrais écouter Jeff Fillion, je serai au rendez-vous.
    Bonne écoute et alp
    Jean-Sébastien Lacroix de Quebec

  5. Photo du profil de NicoleLaporte
    NicoleLaporte 17 années Il y a

    Je crois que les municipalités devraient y voir cette-fois.
    On avait de petit fournisseur Internet et les gros sont venus leur manger la laine sur le dos
    que pour s’enrichir en donnant un mauvais service a la clientèle.
    Maintenant il faudrait vraiment que la manne reviennes a d’autres…

  6. Photo du profil de ManonGiguere
    ManonGiguere 17 années Il y a

    Je suis Partante à 200%, je m’ennuie de ses arguments, je n’étais pas toujours d’accord avec lui mais tout de même il y a une mécahnte marge entre ses arguments et (CELLE D’UN CERTAIN M.PROULX QUI SE PREND POUR LE BON DIEU DE TOUTES LES CROYANCES Y COMPRIS) pour dire que la petite fille de 14 ans qui est la victime d’un viol est une cochone qui à atirée un cochon et blablabla. Je n’en reviens pas! REVIENS JEFF ON A (j’ai) BESOIN DE TOI! Je te suis même en payant1 à +
    Manon Giguère
    Une mère de famille de 39 ans qui a 3 adolescents et qui sais que tout le monde à droit à son opinion.

  7. Photo du profil de claude
    claude 16 années Il y a

    Bonjour,moi je duis partant,je fait déja ca avec mon lesteur de mp3, je download radiopirate.com et je l ecoute dans l auto ou au boulot,au moin la je pourait ecouter les autre station de radiopirate dans l auto ou boulot.

  8. Photo du profil de Doug
    Doug 16 années Il y a

    Je travaille présentement à Frédericton même si j’habite à Québec et ici tout le centre-ville ainsi que le quartier d’affaire et les principaux centre d’achats offrent le servce Internet par WIFI gratuitement (oui, oui gratuitement) vous pouvez consulter le site fred-ezone.com pour plus de détails.
    Frédericton est une petite ville comparé à Québec pourtant le service est offert!!

Laisser une réponse

Contactez-moi

Je tenterai de vous répondre le plus rapidement possible...

En cours d’envoi

Si les propos, opinions et prises de position de ce site peuvent coïncider avec ce que privilégie le parti pour lequel je milite, je certifie en être le seul éditeur. - ©2022 Thème KLEO

Vous connecter avec vos identifiants

ou    

Vous avez oublié vos informations ?

Create Account

Aller à la barre d’outils