Le dossier « L’école débranchée » dérange !

Il s’est écrit quelques bons papiers finalement à la suite du dossier du Devoir paru récemment. Deux lettres ouvertes ont retenu mon attention pour des raisons opposées.
D’abord, « Nos écoles dans le filet« , bien écrit par un professeur de philosophie du Cégep de l’Outaouais, nous raconte qu’il devient important de se méfier tout autant «de ceux qui l’embrassent [l’informatique] sans réserves (technophiles éblouis)», que de «ceux qui la craignent sans la connaître (technophobes dans l’obscurité)». Voilà un intéressant point de vue d’une personne qui me semble assez représentative des gens d’écoles d’une certaine génération qui maîtrise bien l’ironie :

«Ce «monde branché» dont on nous parle prend des allures de lois de la nature avec lesquelles nous devons sagement nous trouver en harmonie : comme la technologie existe, il faut en user. Nous devons nous adapter à elle, et non l’inverse.»

Progrès ou recul donc, l’utilisation des TIC ?
Daniel Paquet, quant à lui, n’y va pas avec le dos de la cuillère dans « Le livre est un cul-de-sac » :

«Le livre isole le lecteur qui n’a plus que sa mémoire comme référence. Rencontre-t-il un mot nouveau, il hésite à quitter son livre pour trouver un dictionnaire et la définition. Alors que la réalité est infiniment complexe, l’imprimé est fermé sur lui-même. L’auteur décide ce que le lecteur saura et ce qu’il ignorera.»

Sa prétention est à l’effet que l’ordinateur personnel et Internet sont de meilleurs outils et «que le Web n’est pas une grosse bibliothèque désordonnée, mais une façon nouvelle d’organiser l’information». Le « seul hic » avec ce texte (que j’avais beaucoup aimé lors de sa première parution en février 2004, merci JSB) est qu’il devient décevant de devoir dénigrer le livre pour valoriser « l’ordi »! Peut-être n’était-ce qu’une affaire de titre, mais je n’avais pas eu cette impression à la première lecture alors que dix-huit mois plus tard, ça m’a dérangé de sentir une sorte de dénigrement de cette forme de structure si chaleureuse qu’est le livre ! Ça n’enlève rien au mérite du texte.
Finalement, « un méfiant » et un « hyper-convaincu » m’auront rappelé un passage du dernier texte du dossier du Devoir :

«Ces discours extrêmes d’intellectuels, en noir et blanc, ne sont pas repris par les jeunes. Ces derniers sont plus modérés dans leurs perceptions et dans leurs actions. Ce sont probablement eux qui ont la bonne attitude», croit le professeur de communication Christian-Marie Pons, de l’Université de Sherbrooke.»

Mise à jour du 5 septembre : Lire la réflexion de Patrice Létourneau à propos des non dits du texte de Daniel Paquet.

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