La Mairesse Boucher invite les francophones «à traiter leur langue avec tous les égards qu’elle mérite»

Du temps qu’elle « sévissait » à Sainte-Foy, Mme Boucher exigeait des policiers qu’ils réussissent des tests de français pour être engagés. Maintenant qu’elle est Mairesse de Québec, elle invite la population à poursuivre le combat de Jean-Paul Desbiens « pour que la langue française conserve toute sa pureté. » À l’occasion du décès du Frère Untel, Mme Boucher a fait publier une lettre ouverte dans Le Soleil dans laquelle elle ne mâche pas ses mots :

« Si, par ailleurs, les Québécois réussissent à se convaincre que la langue française constitue leur plus bel héritage et le meilleur véhicule qu’ils possèdent pour affirmer leur identité et faire connaître leur différence à la grandeur du monde, s’ils se décident enfin à traiter leur langue avec tous les égards qu’elle mérite, les plus grands espoirs sont assurément encore permis. Les Québécois ont en partie survécu à la défaite des plaines d’Abraham à cause de leur attachement au français. Il serait dommage que ce soit en se détachant de leur langue maternelle qu’ils finissent par frapper, l’un de ces jours prochains, leur Waterloo. »

Évidemment, l’ex-enseignante en Mme Boucher parle encore très fort à l’Hôtel de Ville. L’idée d’exiger des examens de français avant l’embauche n’est pas le premier désaveu qu’un organisme ou une entreprise inflige à nos institutions scolaires trop souvent incapables de s’assurer que l’obtention d’un diplôme collégial puisse garantir une maîtrise suffisante de la langue pour qu’un policier puisse rédiger son rapport sans « qu’il ait écrit presque le contraire de ce qu’il voulait exprimer ». Notre système scolaire n’a pas beaucoup développé sa capacité de s’assurer que les jeunes aient appris ce qui est au programme ce qui force les établissements, les entreprises et les institutions qui les accueillent à devoir vérifier. Le paradigme de l’enseignement est en cause : «Nous l’avons enseigné… c’était au programme, s’ils n’ont pas appris, ce n’est pas notre problème » pouvait-on entendre trop souvent. Maintenant que l’école québécoise veut davantage se centrer sur les apprentissages acquis, il faudra également s’assurer que l’enseignement soit de qualité, bien entendu, mais force est d’admettre que l’appel de Mme Boucher milite dans le bon sens, celui de ne pas perdre de vue les doléances du Frère Untel…

Tags:
1 Commentaire
  1. Photo du profil de MarcSt-Pierre
    MarcSt-Pierre 16 années Il y a

    Bonjour Mario !
    Je lisais, un sourire en coin, ce bout de phrase dans ton billet:  » Notre système scolaire n’a pas beaucoup développé sa capacité de s’assurer que les jeunes aient appris ce qui est au programme ce qui force les établissements, les entreprises et les institutions qui les accueillent à devoir vérifier »
    En effet… Un enfant termine le primaire et doit avoir réussi en français pour passer au secondaire normalement, sans mesures d’appui particulières. En 6e année, il est soumis à une épreuve ministérielle en français.
    À la fin du secondaire, il doit réussir l’épreuve de production écrite du MELS pour obtenir son DES, en plus de devoir réussir chacun des volets en français (c’est une exigence plus récente). Il entre au CEGEP, et avant d’obtenir son DEC, il doit réussir une épreuve de français. Puis il entre à l’université, en éducation par exemple, et doit réussir un nouveau test de français pour être admis. Il termine finalement son Bac, mais doit réussir une ultime épreuve de maîtrise en français pour qu’on lui remette son diplôme. Il décroche finalement un poste d’enseignant, à l’école secondaire où il a été étudiant et… on lui refait passer un test de français. L’institution qui lui fait passer ce test et qui en fait une condition d’embauche est celle-là même qui, quelques années plus tôt, lui avait décerné un diplôme de sec V et reconnu sa compétence en français… ouf!
    Voilà, quand l’institution qui a la mission de développer les compétences langagières de ses clients ne reconnait plus la qualité des diplômes qu’elle émet et la valeur des jugements de maîtrise qu’elle a porté quelques années plus tôt, on est « dans le gros trouble ».

Laisser une réponse

Contactez-moi

Je tenterai de vous répondre le plus rapidement possible...

En cours d’envoi

Si les propos, opinions et prises de position de ce site peuvent coïncider avec ce que privilégie le parti pour lequel je milite, je certifie en être le seul éditeur. - ©2022 Thème KLEO

Vous connecter avec vos identifiants

ou    

Vous avez oublié vos informations ?

Create Account

Aller à la barre d’outils