Jacques Brel est bien vivant et il habite New York

«Off-Broadway» est une façon moins dispendieuse de pouvoir s’offrir une comédie musicale. Certains disent même que les spectacles qu’on peut y voir sont d’aussi bonne qualité que ceux offerts «On-Broadway». La revue «Jacques Brel is Alive and Well and Living in Paris» tient l’affiche «Off-Broadway» depuis le 5 mars au «Zipper Theater» et offre un divertissement de grande qualité. Quatre musiciens et quatre acteurs se succèdent sur scène au grand bonheur des trois cent vingt-cinq spectateurs qui semblent avoir apprécié ces tableaux de l’oeuvre de Brel, traduite à quatre-vingt-dix pour cent, il faut le mentionner. Sans être un exégète du grand chanteur belge, je peux dire que le charisme de l’auteur est bien présent entre les mains de Eric Blau et de Mort Shuman, les deux concepteurs de la production qui ont façonné la traduction anglaise du matériel original de Brel. Ceux qui me connaissent savent que je n’accepterais pas sans maugréer que «Madeleine» soit galvaudé et vraiment, j’ai vécu des instants de grande émotion au contact de la mise en scène de cette grande non-histoire d’amour. Robert Cuccioli a néanmoins été celui qui m’a le plus ému avec un «Amsterdam» au moins aussi bon que Brel aurait pu le faire lui-même.
Parmi les autres pièces qui ont suscité le plus de réactions, mentionnons «Old Folks» et «Timid Frieda» où Natascia Diaz a mis en valeur sa grande présence scénique, «Next» interprété par un Drew Sarich très expressif et la seule chanson où le français dominait, «Ne me quitte pas». Ann Mandrella était celle qui interprétait le classique de Brel le soir où j’ai vu le spectacle et c’était vraiment unique d’entendre les gens s’émouvoir des paroles originales de Brel dans un théâtre de la 37e rue sur Manhattan… Les quatre acteurs ont manifesté une coordination sans faille, réglée au quart de tour par une mise en scène efficace et ingénieuse. Je me souviendrai longtemps de l’utilisation du casque de guerre de Drew qui a campé à merveille l’autoritarisme de la pièce «Au suivant» («Next»); que dire aussi des acrobaties des comédiens dans «Carousel» («La valse à mille temps»), de la sensualité du couple «Drew/Natascia» dans «You’re Not Alone» et de l’harmonie des voix dans «If We Only Have Love»…
Le petit théâtre offre un cadre surprenant à cette présentation de grande qualité. Assis sur de vieilles banquettes de vagonnettes, il n’y avait que le son trop présent du ventilateur pour nous tirer de notre vertige créé par l’atmosphère de Brel reproduite sur scène. Je sors de cette comédie musicale convaincu plus que jamais de la nécessité de passer par «Off-Broadway» pendant un court séjour à New York. Le spectacle n’a pas de date de fin même s’il est possible de réserver des billets jusqu’au 19 novembre 2006, pour le moment. Je recommande vivement si vous passez par là!

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