Michael Moore fait peur

«En France, le gouvernement a peur du peuple. Aux États-Unis, le peuple a peur du gouvernement.»

Et il semble que l’industrie Américaine de la santé aura peur de Michael Moore….

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source

J’ai lu la citation du haut à deux endroits aujourd’hui. Dans l’article de Normand Provencher du Soleil, on l’attribue à Michael Moore lui-même, mais dans ce billet d’un blogue du Festival de Cannes, on dit que c’est d’un «américain vivant à Paris». Cet américain se nomme peut-être Michael Moore… Peu importe, l’essentiel semble être que le dernier film de M. Moore (Sicko) a atteint sa cible: il dérange!

Tellement que le sympatique iconoclaste est la cible du «département américain du Trésor pour avoir emmené des ouvriers malades à Cuba pour le tournage de certaines scènes» (source). Convaincu que cette mesure est une tentative d’intimidation, Michael Moore continue avec davantage d’énergie sa croisade contre plusieurs des maux du «American Dream». Sur son site Web, il affirme ces derniers jours qu’il a pris bien soin de ne pas montrer le film en avant-première avant Cannes.

«… my silence was also because I knew that the health care industry — an industry which makes up more than 15 percent of our GDP — was not going to like much of what they were going to see in this movie and I thought it best not to upset them any sooner than need be.»

Certains doivent donc craindre le brûlot de celui qui a déjà sévi avec «Bowling for Columbine» et «Fahrenheit 9/11», entres autres.

Grosso modo, voici ce que l’un des envoyés spéciaux du Nouvel Observateur à Cannes en dit:

«Michael Moore explore le système de santé américain et nous dit : 1) C’est mieux au Canada. 2) C’est mieux en Angleterre. 3) C’est encore mieux en France où des auxiliaires payées par le gouvernement lavent le linge sale des mères de famille. 4) C’est même mieux à Guantanamo, car la santé dans cette prison opaque est du moins assurée par le service public.

Dans une entrevue accordé au Jounal Le Monde, Victor G. Rodwin analyse les vices et les vertus du système de santé américain. L’article est intéressant à lire dans le contexte des réformes que proposent les uns et les autres (ADQ, PLQ et PQ) au Québec. Sicko, un film à voir à partir du 29 juin chez nous

N.B. Deux lectures complémentaires pourront situer les intentions de Michael Moore avec Sicko et l’impact de sa sortie: Ce reportage lors d’une conférence de Presse à Cannes et cet article de «l’Expresse.ch» consécutif à la première projection.

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5 Commentaires
  1. Photo du profil de Epicure
    Epicure 15 années Il y a

    Tout comme pour ses autres documentaires (Bowling et Fahrenheit) j’ai bien hâte de voir Sicko. Même si j’ai adoré sa façon de dénoncer le lobby des armes à feu dans le premier et le gouvernement américain dans le second, j’aurai maintenant plus de réserves… Oui j’ai hâte de voir Sicko, mais encore plus « Manufacturing dissent » qui lève le voile sur les méthodes de Michael Moore (pas sûre qu’on ait la chance de voir ça au cinéma ici à Québec par contre).

  2. Photo du profil de Mario Asselin
    Mario Asselin 15 années Il y a

    Je suis content que tu apportes ce point Épicure. L’autre côté de la médaille est toujours intéressant à regarder. Dans le cas de Michael Moore, il montre comment il peut devenir démagogue dans sa façon de procéder. Ce qui rend Moore sympathique réside souvent dans cette façon qu’il a de composer avec la critique. Deux anecdotes sur ce sujet. En fait, une citation et un détail rapporté dans le film:
    «Il doit y avoir 11 ou 12 documentaires qui s’en prennent à moi. Cela devient un nouveau genre. Je pourrais presque ouvrir un festival consacré à cela.»
    Moore annonce dans son film qu’il a envoyé un chèque de 12 000 dollars à son meilleur ennemi, animateur du plus gros site anti-Moore, mais qui, ne pouvant faire face aux dépenses pour soigner sa femme, allait abandonner son combat contre lui. Le chèque était anonyme, jusqu’à ce que Moore en mentionne l’existence dans Sicko.
    Michael Moore est critique et il convient de rester critique envers Michael Moore. Mais s’il n’existait pas, il faudrait l’inventer…

  3. Photo du profil de Epicure
    Epicure 15 années Il y a

    Bien d’accord avec toi!

  4. André Cotte 15 années Il y a

    Le Québec s’amuse à être en retard d’une révolution. Au moment où on critique le système de santé privé aux USA et les PPP en Grande-Bretagne, nos gouvernements veulent s’y lancer tête baissée.
    Il faudrait leur apprendre à lire les magazines et les journaux étrangers.

  5. Photo du profil de Mario Asselin
    Mario Asselin 15 années Il y a

    En suivi, ces deux articles du Soleil (1 et 2) qui traitent de «Michael Moore : Ange ou démon?» (v.f. de «Manufacturing Dissent»).

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