Les enfants ont moins besoin de quelqu’un qui regarde au-dessus de leur épaule que de personnes qui assurent leurs arrières

Je viens de lire une entrevue lumineuse à partir d’un lien soumis par Will Richardson. Il s’agit d’une entrevue réalisée par Stefanie Olsen de ZD Net auprès d’Henry Jenkins qui étudie depuis longtemps au Media Lab du MIT comment les environnements numériques influencent les enfants et bonifient les programmes éducatifs.

«Turning your home into a surveillance culture where you don’t trust your kids is dangerous because you’re going to make it harder to communicate with your child. So part of what I’ve argued is that the kids don’t need someone looking over their shoulders, they need someone watching their backs.»

Chaque ligne de ce compte-rendu m’a fait réfléchir dont ce passage au sujet des 53% de jeunes qui produisent du contenu sur La Toile. De fait, il faut lire ce que Jenkins pense du 43% qui [par conséquence] sont laissés derrière et qui n’ont pas accès aux TIC. Il y a aussi ce plaidoyer pour l’existence d’un maximum d’espaces publics sur le Web où jeunes et moins jeunes peuvent interagir ensemble, «as equals, based on what they can contribute and based on what they know, rather than based on some fixed hierarchy defined by age or generation» (il donne en exemple l’univers d’Harry Potter). Ces explications sur le «participation gap» sont aussi très éclairantes:

«Really this becomes the basis for the new hidden curriculum. We now must say those kids who are raised in an environment where they have regular access to the online world and have a different way of learning that prepares them for school–to do better in school and in life–than those kids who were being left out.»

Aucune surprise dans son préjugé favorable envers la Wii et aucun étonnement non plus pour son intérêt envers les Démocrates américains qui ont débatus dernièrement sur YouTube; les Républicains conséquemment, ramassent une volée de bois vert:

«What the YouTube debate did is bring that much more fully under the control of the citizen. The citizen not just frames the issue, but embodies the issue in the ways they choose to construct their video. The language is much less highbrow and much more down to earth. There’s a kind of irreverence to authority in the YouTube questions that I think forces the candidates to break out of their normal way of speaking. It showed us how they thought on their feet in a different way.»

L’intervieweuse termine en questionnant le docteur Jenkins sur les aspects plus nébuleux de cette culture de la participation que la génération qui pousse est en train de développer, entre autres, sur les relations personne à personne et le niveau d’attention des jeunes qui baisse constamment. À cela, il répond que le «multitâche» devenant une habileté en émergence, il faut rester vigilant sur ces enjeux d’attention, de concentration et d’authenticité:

«I think the ability to collaborate and work in noncollective intelligence communities is a real skill, but if it comes at the expense of individual autonomy and the ability to make your own decisions then it’s potentially a downside.»

Personnellement, une phrase souvent entendue reste dans ma tête. Le nombre de fois où j’ai entendu «je suis incapable de travailler avec quelqu’un qui regarde ce que je fais par-dessus mon épaule» me commande d’insister sur cet accompagnement qui consiste à assurer les arrières d’un enfant plutôt que de lui couper l’inspiration. Voilà une excellente piste de travail pour mon début d’année scolaire!

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