Une moyenne de 30 heures par semaine de télé ou d’ordinateur chez les ados

C’est beaucoup trop. Tant d’heures passées à ne pas bouger à un âge où on construit sa santé, c’est dramatique…
J’ai eu une brève discussion cette P.M. avec un journaliste du Journal de Montréal qui me demandait ce que je pensais des conclusions d’une étude du Département de médecine sociale et préventive de l’Université de Montréal menée par une chercheuse du CHU Sainte-Justine, le docteur Tracie A. Barnett. Mme Barnett présentait aujourd’hui ses résultats dans une conférence à Colorado Springs et les résultats sont inquiétants:

«La Dre Barnett et son équipe ont constaté que les adolescents passent en moyenne 30 heures par semaine devant un écran, soit une vingtaine d’heures devant la télé et une dizaine devant un ordinateur. (…) Le tiers des adolescents ont noté qu’ils passaient près de 40 heures devant un appareil et dans sept à dix pour cent des cas, la durée excédait 50 heures.»

On peut facilement imaginer les problèmes qui viennent avec aussi peu d’exercice. Bien que je sois un fervent promoteur des nouvelles technologies pour apprendre, je ne peux accepter qu’autant de temps «soit investi» devant un écran. Quand j’étais directeur d’école, je disais souvent aux éducateurs physiques que la qualité de leurs programmes en matière d’activités physiques et sportives faisait en sorte qu’on pouvait se permettre de promouvoir les TIC.

Je ne sais pas ce que le journaliste va publier de ce que je lui ai raconté au téléphone, mais j’estime que la façon dont on a laissé aller notre programme de hockey et le peu d’apprentissage des délais qu’on fait vivre aux jeunes me paraissent être à l’origine de la baisse de l’activité physique chez les jeunes garçons, en particulier. Le trop grand recours à la compétition comme seul facteur de motivation nuit profondément aux jeunes adolescents(es). On ne s’amuse plus au hockey, au patin et on ne s’amuse pas assez non plus dans bien des sports. De plus, dans un monde où on donne tout trop vite aux tout-petits, ils n’ont pas l’occasion d’apprécier la valeur du temps. Ils ne savent pas que les plus belles récompenses viennent lorsqu’on éloigne l’identification d’un désir ou d’un besoin et la satisfaction de ces derniers. Je me souviens «dans mon jeune temps» d’avoir expérimenté comment la brûlure qui survient après 45 secondes de jogging peut laisser place à un grand sentiment de bien-être si on a la patience d’attendre un peu et de persévérer…

La pratique des activités physiques est difficile à concilier avec le désir d’obtenir des résultats immédiats suite à un effort ponctuel et en ce sens, le fait d’être entourés de «pitons qui donnent des réponses» joue souvent de mauvais tours. Je maintiens que ce ne sont pas les ordinateurs le problème, ni la télévision d’ailleurs. Ces longues heures de mauvaises habitudes sont le symptôme de problèmes plus épineux à savoir une mauvaise compréhension de ses besoins physiologiques fondamentaux qui se traduit par une trop grande tolérance à la sédentarité.

Je crois que le meilleur service qu’un parent peut rendre à son enfant n’est pas nécessairement de le priver d’écran (même si parfois, ça passe par là), mais de lui apprendre la valeur des délais. En amour comme pour son corps, la beauté vient avec le temps pris avant de se satisfaire et pour ça, un adulte responsable est le meilleur des guides!

Mise à jour du lendemain: L’article de Jean-Philippe Pineault, «Les ados, esclaves de l’écran» est maintenant disponible…

Tags:
0 Commentaires

Laisser une réponse

Contactez-moi

Je tenterai de vous répondre le plus rapidement possible...

En cours d’envoi

Si les propos, opinions et prises de position de ce site peuvent coïncider avec ce que privilégie le parti pour lequel je milite, je certifie en être le seul éditeur. - ©2022 Thème KLEO

Vous connecter avec vos identifiants

ou    

Vous avez oublié vos informations ?

Create Account

Aller à la barre d’outils