Combien d’heures par jour vous passez avec tout ça?

Depuis le retour de janvier, je suis sur une lancée qui me porte à ne passer que très peu de temps au bureau, avec mes collègues de travail chez iX/Op/Zen… Ça devrait aller un peu mieux dans les prochains jours, d’ici mon départ pour une semaine en France, fin février. J’écris «un peu mieux» parce que le fait de ne pas avoir de temps «au bureau» comporte quand même quelques inconvénients; manque de contact «humain» avec mes collègues et manque de temps entre 8 h et 17 h pour bien répondre à toutes les sollicitations que je reçois, entre autres. La priorité va à la réalisation des mandats dans lesquels je suis engagé. Le peu de temps que je passe en ligne (entre mes déplacements, sur place là où j’interviens ou le soir à la maison quand j’y suis), je fais l’essentiel; consultation de mes fils RSS prioritaires, revue des Tweets qui me sont personnellement adressés, retours de courriels liés aux mandats et un peu de présence dans la blogosphère.
Hier après-midi, j’ai animé un atelier de travail (journée pédagogique) avec une équipe d’enseignants au secondaire que je rencontrais pour une deuxième fois. Nous avons fait le tour ensemble d’une quinzaine d’outils collaboratifs que La Toile peut offrir tout en se posant les questions suivantes:

  • En deux mots, c’est quoi?
  • Ça marche comment?
  • Ça peut servir à quoi dans ma classe?
  • Ça peut servir à quoi à l’école?
  • Ça peut servir comment ma formation continue, mon développement professionnel?

Un vendredi P.M. de toute beauté avec des enseignants eux-mêmes très collaboratifs…

Et en terminant, à 15 h 55, cette question qui soulevait un voile très important, «Combien d’heures par jour vous passez avec tout ça, vous, Mario Asselin?» Sur le coup, j’ai eu deux réactions (qui se sont affrontées quelques centièmes de secondes dans ma tête) avant de réagir devant le groupe d’enseignants:

  • Cette enseignante trouve que ça n’a pas de bon sang l’ampleur du vertige que ça donne à voir tous ces canaux sur lesquels je suis actif. En d’autres mots, a-t-il le temps de vraiment travailler (se demande-t-elle peut-être)? Et aussi, est-ce que je peux un moment m’imaginer travailler comme ça et penser que je survivrais (se demande-t-elle peut-être aussi)?
  • Cette enseignante est tentée par tout ce qu’elle vient de voir et par curiosité, elle voudrait savoir si ça se gère par quelqu’un de normal qui a une vie de couple, des enfants, des loisirs et aime son travail?

J’ai répondu qu’au début des années deux mille, jamais je n’aurais imaginé de quoi serait composé mon quotidien aujourd’hui. J’ai ajouté que ma conjointe dirait sûrement que je passe trop de temps devant un ordi, comme elle me disait dans les années 80 et 90 que je passais trop de temps à mon travail et comme mes amis me disaient dans les années 70 que j’étais pas mal difficile à suivre. Ils ont tous raison… Mais ces outils sont mes outils de travail, ils sont hyperformants… et j’aime mon travail comme je l’ai toujours aimé d’ailleurs. Je suis «chanceux», on va dire, d’avoir le support des gens autour de moi au travers des quelques excès qu’il m’arrive de vivre, il faut le dire aussi. Heureusement, j’ai «une vie de couple, des enfants, des loisirs, etc.», mais je ne dors pas beaucoup; je suis privilégié de ne pas «avoir besoin» de plus de cinq heures de sommeil par jour et c’est peut-être là que je suis «une sorte d’exception» quoique le temps pourrait finir par me rattraper un jour, sait-on. Nous avons terminé la discussion en se disant qu’il ne fallait pas voir «ce chapelet d’outils» comme des fins en soi et qu’essayer un seul de ceux-ci pouvait représenter un bon départ, même si en commençant, ça peut donner un gros vertige… vertige qui fini par passer et laisser place à beaucoup de satisfaction. Comme enseignant, il faut surtout voir le gain en temps et en énergie, dans l’esprit de la fameuse loi d’Homans qu’il m’arrive souvent d’invoquer: «Pour que chacun y trouve son compte, ce qu’il retire des interactions avec les autres doit être au moins égal (sinon plus grand) à ce qu’il doit fournir comme effort».

Depuis hier, je me pose quand même une question: «Est-ce que je fais plus peur que j’aide dans mes interventions?» Ce n’est pas la première fois qu’on me questionne sur la capacité d’une personne «dite normale» de composer efficacement avec les outils du Web 2.0 tout en gardant un bel équilibre de vie. Je ne m’en fais plus trop avec ça bien que je tente le plus possible d’être à l’écoute de ma conjointe qui me sonne les cloches quand j’abuse. Mais s’il fallait que mes interventions servent de prétexte à ne pas s’essayer faute de trouver que le vertige est trop fort, je devrai m’y prendre autrement… Je ne crois pas que c’est le cas parce qu’on ne cesse de m’inviter tout partout pour discuter usage, collaboration, stratégie pédagogique et outils Web, mais je veux quand même rester prudent.

Le pire c’est que je m’en veux en même temps de ne pouvoir en faire plus… Je voudrais cette P.M. aller porter un commentaire chez André qui ouvre une belle réflexion sur le contenu «Québec» de qualité très inégale sur Wikipédia à partir de ce qu’il a lu. Depuis hier, j’ai ce billet de Clément en tête sans compter tous les autres qu’il a écrit sur Québec Horizon Culture, un événement auquel je ne pourrai participer faute de disponibilité. Je remets à plus tard encore quelques trucs… j’ai la vaisselle à faire et quelques commissions!

Que la vie est belle quand même…

Mise à jour du lendemain: Mon copain Martin poursuit la réflexion par ici

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1 Commentaire
  1. Photo du profil de MartinBerube
    MartinBerube 13 années Il y a

    Deux réactions à ton billet!
    Tout d’abord, bienvenue dans le club des « épouvantails à moineaux »! Je pense que ça fait un bout de temps que tu sais que tu appartiens au club des gens, qui malgré eux, font un peu peur à ceux qui se questionnent sur l’aspect chronophage d’utiliser les TIC au quotidien, et qui cherchent des arguments pour atténuer la crainte que peut évoquer cet aspect. Difficile de dire aux gens de travailler autrement et qu’ils feront un gain.
    Merci, par ta réflexion, d’aider à trouver un équilibre. Souvent, je me demande si je suis le seul à me questionner sur la conciliation travail/famille! Cette question doit certainement être le lot des passionnés! Elle a d’ailleurs été omniprésente lors de ma réflexion de l’automne dernier.
    Bien que tu ais mille et un projet en tête, prend toujours quelques minutes pour écrire de telles réflexions. C’est très apprécié!
    A+
    Martin

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