Ce rêve d’entendre siffler nos étudiants en imaginant leur avenir au travail

Pierre Foglia nous proposait ce samedi une «autre chronique sur l’éducation», (sa «troisième cette semaine, la 10 000e depuis qu’il fait cette job de chroniqueur», écrit-il). Certaines m’ont déplu (1, 2), mais la grande majorité m’ont beaucoup ému (plusieurs de ces textes ne sont pas en ligne dont «L’enfant moule», «Le cordon du coeur» et «Pauvres ti-pits»). Celle dont il sera question ici porte le titre de «Culture générale» et porte comme message principal l’urgence de «réhabiliter le vieux concept de culture générale pour tous». Mais ce serait négliger un aspect important de son texte que de s’arrêter là:

«Tout ce que je sais, c’est qu’on trouve aujourd’hui dans les universités une majorité d’étudiants qui vont y chercher des connaissances «utiles» à leur réussite sociale, sans rien avoir de cette culture générale. Résultat : des médecins, des économistes, des avocats, des journalistes, des ingénieurs, une élite quasi illettrée, une société sans curiosité qui se gargarise de ses diplômes – la meilleure arme face à la crise, nous répète-t-on. Le pire, c’est que c’est vrai.»

«Élite illettrée»… peut-être dans le sens de «pas capable de comprendre des énoncés complexes ou abstraits qui leur empêche de saisir l’essentiel de la vocation de leur travail»?

Et puis ce lien avec le fait de «réhabiliter les apprentissages des métiers qui font siffler», parce qu’ils développent «la passion qui habite celui qui la pratique» et j’imagine, celle qui fait apprendre cette culture générale. Cette dernière citation est de Karl Dubost dont l’un des derniers billets «fait du pouce» sur la chronique de Foglia, «Travailler en sifflant». Un autre extrait:

«La société pousse à avoir une carrière plutôt qu’une passion.»

C’est ici que l’effort d’apprendre cette culture générale se conjugue dans un mode différent. Ce qui est pénible pour certains (dans le mode «carrière») devient tout à fait accessible (dans le mode «passion»), mue par l’énergie que procure le fait de participer à son projet de formation non pas pour «le job», mais pour la nature même de ce la fonction d’emploi. C’est tellement différent quand le coeur y est, pour nourrir la raison…

On peut décrocher de l’école dans le mode «carrière», surtout quand celle-ci ignore la passion véritable d’un jeune ou encore s’emploie à l’éteindre. Mais quand les deux coïncident (la formation à l’école et la passion pour un métier ou une profession), on le voit dans les yeux d’un jeune, tout est plus facile. À ce moment, l’étudiant veut tout connaître; «humanités» «paideia» ou «culture générale», la soif d’apprendre est à son paroxysme.

Et si c’était par l’acte de siffler qu’on reconnaissait cet état de grâce?

Et si c’était ce rêve d’entendre siffler nos étudiants en imaginant leur avenir au travail qui nous mobilisait à l’école?

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