La fierté gaspésienne

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ». Il reprend une chronique publiée dans les versions imprimées du Journal de Québec / de Montréal.

Quand la Gaspésie est dans les médias, c’est trop souvent pour pointer d’un doigt accusateur les subventions qu’elle reçoit. Le gouvernement du Québec aurait créé une «filière vent» pour soutenir le développement régional de la Gaspésie. L’industrie éolienne serait en bonne partie responsable de l’augmentation des tarifs d’électricité proposée par Hydro-Québec. Je suis allé y voir de plus près…

La Gaspésie est belle, tout le monde le sait. Chaque année, de nombreux Québécois la visitent et en reviennent avec des images époustouflantes. Au Parc national Forillon, on parle d’une hausse des nuitées de 15% pour le mois de juin 2014 par rapport à juin 2013.

Deux problèmes structurels
Quand on interroge les gens sur ce qui nuit à leur développement économique, deux sujets reviennent: le transport et la formation universitaire. La Gaspésie est un très grand territoire et un nombre restreint de gens l’habite. La région se sent trahie par le transporteur national, VIA Rail, qui laisserait le transport ferroviaire mal organisé.

Le problème des jeunes qui s’en vont pour aller faire leurs études supérieures sans revenir est récurrent. On parle d’une diaspora de 250 000 Gaspésiens hors de la Gaspésie. Autour de 14% des gens qui habitent la région de Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine ont atteint un grade universitaire (dernier rang du panorama des régions de l’ISQ).

La filière éolienne
Les Gaspésiens sont fiers. Ils n’aiment pas ce qui est véhiculé sur le dos du développement de l’énergie éolienne, qui joue trop souvent le rôle de bouc émissaire. J’ai retenu trois arguments:

1- Les coûts de production d’électricité des projets hydroélectriques sont à peu près équivalents à ceux qui sont associés à l’éolien.

2- L’industrie éolienne représente 5000 emplois au Québec, dont 1200 en Gaspésie. C’est tout le Québec qui est concerné par cette filière.

3- Le développement de l’expertise dans l’éolien en Gaspésie est arrivé à maturité et plusieurs entreprises peuvent maintenant être compétitives sur les marchés internationaux. Les contrats sont sur le point d’arriver. Jusqu’à 80% du chiffre d’affaires de certaines entreprises viendra bientôt de l’étranger.

En termes de relations publiques, l’Alliance éolienne de l’Est n’aurait pas dû jouer le jeu d’Hydro-Québec et en critiquer l’administration. Faire valoir les forces de l’éolien pour tout le Québec constituerait une bien meilleure stratégie.

La force de l’entrepreneuriat
Si on reconnaît facilement que certains investissements publics sont essentiels, l’investissement privé est au coeur des enjeux économiques en Gaspésie. Depuis 10 ans, la région s’est organisée. De nombreux entrepreneurs ont mis l’épaule à la roue et se sont lancés en affaires. Ils sont très engagés dans leur communauté.

Les Gaspésiens ne se voient pas comme des quémandeurs qui profiteraient des largesses de l’État. Ils en ont soupé de se faire présenter ainsi. Ils ont un vaste territoire à développer et ils sont en mode «accueil» pour les gens de bonne volonté qui sont prêts à générer des activités. Ils seraient ravis d’accueillir plus d’étudiants au Cégep de la Gaspésie et des Îles et encore plus de touristes pour profiter des attraits de leur région. Le défi de quitter le mode survie est à leur portée.

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