Ce que Lise Thériault ne peut pas nous dire

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».

Hier, la vice-première ministre a évoqué le rapport que lui a remis l’avocat Michel Bouchard au sujet de la triple évasion héliportée survenue en juin à la prison de Québec, en répétant que son contenu devait être évalué autant par le ministère de la Justice que le ministère de la Sécurité publique. C’est que la divulgation publique de son contenu pourrait compromettre «l’intégrité des procédures judiciaires en cours ou à venir». Sa déclaration publique mentionne les deux recommandations en ce sens au regard de la divulgation publique du contenu du rapport.

Le rapport «contient des informations confidentielles, qui ne peuvent actuellement faire l’objet d’une divulgation publique», mais il comprend aussi un diagnostic sur la gestion de crise en juin, «au sein de la Direction générale des services correctionnels» qui indique que le cabinet de la ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault, a reçu des «informations erronées, incomplètes ou imprécises».

Questions : Est-ce qu’on blâme dans ce rapport le directeur général de la Sûreté du Québec pour ces états de fait? Est-ce pour cette raison que Mario Laprise est parti en août?

J’ai été surpris aujourd’hui de réentendre parler du Rapport de Me Michel Bouchard, cette fois en lien avec des photos qui tournent en dérision le système carcéral québécois. Lise Thériault mentionne que le rapport comporte «des recommandations visant à empêcher l’entrée de matières interdites entre les murs», mais elle ne peut en parler.

Questions : Est-ce une façon détournée de nous dire qu’il existe effectivement de gros problèmes connus de circulation de «matières interdites entre les murs» et qu’on avait demandé «conseil» à l’ex-sous-ministre Michel Bouchard, malgré le fait que son mandat devait porter principalement sur les évasions? L’entrée de matières illicites dans les prisons est-elle si peu documentée que ça prenait l’intervention de Michel Bouchard pour pouvoir agir de manière à reprendre une partie du contrôle qui semble avoir été perdu?

Quelque chose me dit que ce qu’on ne nous dit pas du contenu de ce rapport n’a pas seulement à voir avec la préservation de «l’intégrité des procédures judiciaires en cours ou à venir», mais touche aussi à la responsabilité de certains maillons faibles dans la gestion des conditions de détention dans les prisons du Québec.

Va-t-on devoir exercer une veille plus systématique sur les comptes Facebook des détenus du Québec pour être mieux informés de ce qui se passe entre les murs des centres de détentions?

N.B. Autre point de vue chez mon collègue François Doré, «Flûtes, ballons et serpentins à la prison !»

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