La bêtise d’une commission scolaire

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».

Des parents qui refusent de cautionner l’indéfendable, ça existe. Dans un conseil d’établissement près de chez-nous, on a refusé d’être complice des coupures dans les services aux élèves.

Leur commission scolaire leur a envoyé une mise en demeure.

Bienvenue au royaume du monde à l’envers…

L’École Filteau est située dans l’arrondissement Sainte-Foy – Sillery – Cap-Rouge sur le territoire de la commission scolaire des Découvreurs (CSDD). De fait, son nom officiel est «l’école d’éducation internationale Filteau Saint-Mathieu», parce qu’elle regroupe aussi un autre établissement dans son organisation administrative.

En cette période de compressions dans le milieu scolaire, les difficultés budgétaires descendent du haut vers le bas. Le ministre de l’Éducation coupe dans la péréquation, le MELS applique ses coupures dans l’argent qui est envoyé aux commissions scolaires qui elles, obligent les écoles à faire avec ce qu’elles leur attribuent en fonds pour l’année. Le ministre affirme qu’il ne veut aucune coupe dans les services directs, la commission scolaire dit qu’elle ne peut faire autrement. L’école n’a rien è dire…

Personne ne semble responsable de rien, c’est la faute au palier supérieur.

Récemment, le conseil d’établissement (CE) de l’école Filteau Saint-Mathieu a refusé d’adopter le budget 2014-2015 qui prévoyait des coupures à la bibliothèque et dans d’autres services aux élèves du primaire. Déjà que l’école peine à conserver le volet international de son projet éducatif, les parents et les enseignants qui siègent au CE se sont dits qu’ils aideraient la CSDD à les défendre en refusant d’être complice de décisions qui nuisent à l’école. En refusant de voter le budget présenté, les membres du CE se disaient qu’il y aurait au moins un endroit où on refuserait d’entériner ce qui nuit aux élèves.

Dans une lettre signée de la main du directeur général (dg) de la CSDD datée du 14 octobre 2014, il leur est signifiée de se conformer, d’ici trente jours.

Une mise en demeure… c’est ce que les parents et les enseignants qui se sont tenus debout ont reçu en guise de remerciements.

Le président de la CSDD aurait pu se servir du geste d’affirmation d’un conseil d’établissement de sa CS pour montrer un peu de soutien, il a préféré par le biais du dg appliquer la routine administrative.

Que des consultations aient démontré que «près de 82% des parents consultés veulent du PEI» dans leur école (source) ne semble pas émouvoir la direction de cette CS qui préfère appliquer le rouleau compresseur administratif. L’avis de la communauté éducative, on ne semble pas savoir qu’en faire…

Les services aux élèves ont beau écoper, même si l’école se mobilise, la commission scolaire aura le dernier mot puisque la loi est de leur côté.

Je comprends que cette mise en demeure est un geste administratif, mais elle n’est pas moins odieuse pour autant.

La période actuelle est peut-être propice à certaines explications venant de ceux qui se présentent à des postes électifs dans le cadre des prochaines élections scolaires. Comment expliquez-vous cette bêtise de la CS que vous voulez diriger ? Est-ce de cette façon qu’on doit se comporter devant des parents et des enseignants qui se tiennent debout pour défendre la qualité des services pour les élèves ?

Notre système d’éducation en est rendu là.

Triste commission scolaire.

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