Bouder son plaisir

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section « blogue ».

Nous nous polluons trop souvent l’existence en entretenant des pensées négatives, alors qu’il n’y a aucune raison de douter d’un bonheur accessible. Et si on mettait fin en 2014 à cette manie de bouder son plaisir…

Certains prétendent que ça viendrait de l’influence des médias, enclins à ne relayer que les mauvaises nouvelles et frileux à mettre l’emphase sur les bonnes trouvailles.

D’autres sont plutôt portés à blâmer les médias sociaux. Les internautes par l’intermédiaire des blogues, de Facebook ou de Twitter seraient majoritairement grincheux passant tout droit sur les occasions de renforcer un message positif et ne ratant jamais celles où on peut casser du sucre, vite fait.

Peut-être est-ce seulement un trait de personnalité des Québécois que celui de voir davantage le verre à moitié vide ?

Une étude menée par le site Deseret News en 2013 semble pourtant indiquer que les informations positives, seraient plus lues et plus partagées que celles plus pessimistes, mais on persiste à véhiculer que «les bonnes nouvelles ne se vendent pas bien». Qui a raison ?

La recherche du déplaisir
Les spécialistes de ce genre de sujet ont mis un nom sur cette perte de la capacité à ressentir des émotions positives : l’anhédonisme !

Je me souviens du temps où j’étais directeur d’école d’avoir cherché du côté des psychologues et des spécialistes en gestion de ressource humaine de la documentation qui pourrait m’expliquer comment on arrivait à si facilement voir le mauvais côté des choses chez certains. J’étais tombé sur des propos de Jacques Languirand sur cette recherche du déplaisir et j’avais été fasciné de lire que certaines personnes semblent complètement «inaptes au bonheur»…

«Les personnes atteintes de ce mal mettent inconsciemment tout en œuvre pour que rien d’heureux ne leur arrive. Elles pensent, parlent, agissent de façon à entretenir des conditions de vie malheureuses. Non seulement elles s’attendent à ce que les événements leur soient contraires – « Ah! je le savais bien que ça ne marcherait pas… » – mais elles planifient leur vie de tous les jours de façon à entretenir cet état d’esprit.»

S’entourer de gens constructifs
Je crois bien que c’est à partir de ce moment, au début des années 90, que j’ai appris à m’entourer de gens plus positifs, tout en cessant d’accorder trop d’attention aux gens portés à broyer du noir.

Chercher autour de soi les gens qui ont un penchant pour le plaisir, et chez qui le sens critique ne tombe pas toujours du même côté m’est apparu un bel antidote aux idées reçues. Autant dans ses lectures que dans ses relations, favoriser ceux qui véhiculent des critiques raisonnées et privilégient des suggestions constructives a tendance à influencer positivement notre enthousiasme et nos prises de décisions.

Je suis de ceux qui aiment lire des points de vues qui divergent des miens, mais je privilégie les auteurs capables de saluer les bons coups de ceux qu’ils n’ont pas tendance à appuyer, naturellement.

En ce sens, l’année 2014 qui se termine n’est pas aussi négative que plusieurs voudraient nous faire croire.

Les quelques jours qui restent ainsi que les quelques revues de l’année à lire ou à regarder ne doivent pas nous faire perdre de vue que nous vivons dans une période formidable de l’aventure humaine où chacun dispose des moyens de ses ambitions.

Si nous sommes interconnectés et que le vivre ensemble n’a jamais autant été documenté, nous avons individuellement la capacité de s’affirmer et de ce fait, nous ne sommes pas dépendants de l’opinion ou du comportement des autres.

Nous avons besoin des autres, mais nous pouvons choisir où porter le plus clair de notre attention.

Tout cela pour dire que je ne bouderai pas mon plaisir dans cette nouvelle année qui se pointe à aimer et à critiquer, de manière constructive et toute subjective, et je vous invite à en faire de même.

C’est dans la diversité des points de vue que notre intelligence collective peut le mieux se manifester.

Je propose tout de même d’accorder un peu moins d’espace aux pisse-vinaigre et à tous ceux qui n’ont pour fonction que de saper nos énergies créatives.

La contribution de tous est la bienvenue, mais celle des éteignoirs a de moins en moins sa place parce que justement, elle paralyse, elle inhibe et sert trop souvent la passivité et l’inaction.

C’est un cliché de réaffirmer que seul on va plus vite et ensemble on va plus loin. Mais je propose cette année d’ajouter que sans les négatifs, on se portera mieux.

L’année 2015 appartient à ceux qui privilégient la recherche du plaisir !

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