La valeur UQAM

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal, puis sous forme de chronique dans l’édition papier du Journal de Québec / Montréal.

Au plus fort de l’occupation du Pavillon J.-A.-DeSève mercredi soir, les manifestants scandaient «À qui l’UQAM? À nous l’UQAM». C’est exactement l’impression qui se dégage partout en province: l’Université du Québec à Montréal appartient de plus en plus à un groupe d’anarchistes.

Cette impression est sûrement exagérée. À tort ou à raison, les gens qui ne fréquentent pas l’institution ont toutes les raisons de croire que l’établissement d’enseignement supérieur francophone du centre-ville de Montréal est en crise perpétuelle.

En 2008, le scandale financier de l’îlot Voyageur qui a laissé un demi-milliard de dollars de dettes au Trésor québécois a parti le bal. Depuis, on cherche qui est responsable à l’UQAM.

Foyer principal du printemps érable, l’UQAM semble avoir épousé les valeurs de l’ASSÉ. On est loin de l’établissement qui a produit les Joseph Facal, Marie-France Bazzo, Guy A. Lepage et Pierre Karl Péladeau.

Les 44 000 étudiants, autant que le millier et plus de professeurs qui y enseignent et font de la recherche, ne peuvent pas tous être des anarchistes.

L’accent grave de l’UQÀM
L’identité visuelle de l’établissement a toujours fait jaser, tout comme sa propension à ne se définir que sous l’enseigne de l’esprit critique, ce qui constitue une belle valeur en soi.

Démocratisation de l’éducation et accessibilité font partie de la mission première de l’établissement.
Certains professeurs de l’UQAM présentent leur université comme étant une sorte de «sanctuaire de la liberté d’expression».

On comprendra alors que l’injonction récemment obtenue auprès de la Cour supérieure du Québec pour interdire aux étudiants de perturber toute activité dans l’université ait mis le feu aux poudres.

Changer les règles du jeu pendant qu’on joue la partie
Aucune leçon ne semble avoir été tirée des malheureux événements du printemps 2012. Les gouvernements Marois et Couillard n’ont pas agi pour baliser la démocratie étudiante.

Il est trop tard pour intervenir, même si certains votes pris dans les assemblées étudiantes laissent croire à de graves irrégularités.

Où est l’université tolérante et plurielle ?
«Les canaux de communication ont tous été coupés», affirme un étudiant qui siège au conseil d’administration de l’UQAM. La démission du recteur Proulx est réclamée.

Le ministre de l’Enseignement supérieur a demandé aux recteurs d’agir pour faire respecter le droit des étudiants à assister à leurs cours. Le recteur de l’UQAM a agi. Il va devoir l’appuyer, quoi qu’il advienne.

Le droit semble soutenir les étudiants qui veulent assister à leurs cours, mais une fois les injonctions obtenues, elles deviennent très difficiles à faire appliquer. Ça prendra davantage.

Les étudiants de l’UQAM sont parmi les plus militants du Québec, mais leurs demandes sont de plus en plus larges et confuses.

Les professeurs, les leaders étudiants et les autres officiers de l’UQAM doivent comprendre que l’image de marque de l’université est sérieusement entachée par ces années de tumultes et de scandales.

Les conditions pour faire des études sérieuses à l’UQAM ne sont plus réunies. Quelqu’un va devoir se lever pour rétablir la situation.

Masquer ainsi la valeur de sa formation mène inévitablement à l’isolement!

Mise à jour du 13 avril 2015: Il faut lire cette lettre ouverte à la communauté – pour l’UQAM de la Présidente du Conseil d’administration Lise Bissonnette qui remet les choses à sa place.

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