Viser Harper. Tuer l’espoir de Tom et de Justin?

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal, puis sous forme de chronique dans les éditions papiers du Journal de Québec / Montréal.

L’alignement des planètes syndicales contre le Parti conservateur fait beaucoup jaser. La lecture du guide de campagne de la FTQ «Arrêtons Harper» rendu public par le FM 93 cette semaine porte à croire que la lutte contre Stephen Harper devient la priorité numéro 1 des syndiqués. Cela pourrait-il finir par jouer contre les autres formations politiques?

Le document mentionne l’importance d’organiser «une réunion d’urgence» et demande «comment chacune des personnes peut diminuer le temps alloué au travail syndical courant» pour privilégier l’offensive contre Harper.

On ne parle pas de quelques notes griffonnées sur un bout de papier. Il est question d’un véritable prospectus couleur (1, 2, 3) qui va jusqu’à donner des directives pour préparer la sortie de vote.

En entrevue, un responsable des communications de la FTQ affirmait qu’au-delà du choix de certains mots, l’initiative était légitime et respectait l’encadrement légal du DGE.

Je veux bien, mais comment sera interprétée une campagne de cette envergure?

Quelques circonscriptions ciblées
En janvier, on apprenait que la FTQ avait choisi huit circonscriptions pour barrer la route aux conservateurs parce que le vote s’y annonce serré. «Des canons» orientés vers des cibles précises, ça peut aussi causer des dommages collatéraux…

Les électeurs sont maintenant plus à l’écoute. Si l’enjeu principal de l’élection devient une sorte de référendum «pour» ou «contre» Stephen Harper, on va inévitablement polariser l’électorat. Comme il y a plusieurs partis dans le camp des «contre», celui qui est le seul dans celui des «pour» en tirera peut-être plus d’avantages qu’on ne le pense.

D’autres enjeux polarisent aussi le vote
Le port du niqab lors des cérémonies d’assermentation est débarqué dans la campagne cette semaine. Sur ce point, Gilles Duceppe et Stephen Harper sont du même côté.

On sait déjà que sur le sujet de l’économie et de la possibilité de revenir aux déficits, Gilles Duceppe et Justin Trudeau «jouent» dans la même équipe.

Reste à savoir quel enjeu déterminera la raison principale de choisir où mettre son «X» sur le bulletin de vote le 19 octobre prochain.

Chaque fois qu’on se ligue pour isoler Harper face aux autres, sa formation semble consolider sa base et élargir son vote. On l’a vu récemment lorsque la crise des réfugiés occupait tout l’espace médiatique.

Si les syndicats continuent de faire campagne sur le thème du «Harperendum», ils prennent le risque d’une polarisation des votes qui pourrait avantager les conservateurs.

« Visa le noir, tua le blanc », comme dit l’adage
À trop vouloir concentrer son tir vers un seul adversaire, on force tout le monde à choisir d’appuyer ou pas cet unique «adversaire».

Dans les circonscriptions ciblées par les syndicats du moins, cette stratégie risque de profiter à ceux dont la base est la plus unie et je suis loin d’être certain qu’il s’agit de la base libérale (pour les déficits?) ou de la néo-démocrate (pour le port du niqab?).

C’est peut-être l’électorat du Bloc finalement (incidemment largué par les syndicats) qui décidera du résultat final…

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