Citoyen numérique (1)

J’ai commis ma première chronique «officielle» de l’émission «Citoyen numérique» (hyperlien vers l’émission ici à venir sous peu) jeudi dernier dans les locaux de CIBL (une radio communautaire de Montréal). Après une participation à l’émission pilote, j’avais raté l’émission d’ouverture puisque je n’appartiens pas au bon genre 😉 De toute façon, il a été convenu que je ne participerais pas à toutes les émissions…
Le thème de mon intervention était l’initiative «Un portable par enfant» (One Laptop Per Child du M.I.T.). Sous l’hyperlien plus bas, vous trouverez les notes ayant servi à ma chronique et quelques liens. Ce projet fantastique mérite chaque minute de l’attention qu’on lui porte. Personnellement, j’éprouve beaucoup de plaisir à suivre son évolution par l’entremise du wiki OLPC. L’ordinateur XO a aussi fait l’objet aujourd’hui d’un topo aux «Années lumière» de Radio-Canada. La deuxième portion de l’émission de ce midi nous faisait entendre Jean Piché qui est à l’origine du logiciel musical qui sera offert avec les ordinateurs XO (concepteur du logiciel Tamtam) et Yves Béhar de Fuseproject qui a conçu le design de ce même ordi (c’est par ici).


L’initiative «Un portable par enfant»

  • «One laptop per child», c’est un concept. C’est un projet en éducation, pas vraiment technologique. Trop d’enfants n’ont pas accès à l’école ou si peu. Par cet outil, il s’agit d’engager les jeunes davantage dans leurs apprentissages. «Learning», «learning». Briser la fracture numérique…
  • Ce sont des scientifiques américains du M.I.T. (Massachusetts Institute of Technology) qui sont à l’origine de ce projet. D’abord Seymour Papert (Logo, Maine), ensuite Alan Key (Atari, Apple et Disney, Squeak) et surtout, celui qui a pris le bâton du pèlerin, Nicholas Negroponte (co-fondateur du Media-Lab du MIT). Quelques citations évocatrices de M. Negroponte:

    1. « Children are our most precious natural resource »

    2. « The solution to poverty, peace environment is education »

    3. « Teaching is one but not the only way to achieve learning »

    Il y a aussi Mary Lou Jepsen («Chief technology officer») et Jean Piché, compositeur et prof à la faculté de musique de l’U de M. à l’origine du logiciel musical qui sera offert avec les ordinateurs XO (concepteur du logiciel Tamtam).

  • Voici un résumé des caractéristiques du XO:

    – Pas cher; au départ, on a parlé de 100$ U.S.; en ce moment, il semble que ça tourne autour de 150$, mais avec le volume, ça pourrait se rapprocher du 100$ (tous ces chiffres sont en dollars U.S.)
    – Très robuste (résiste aux chocs et à la pluie, entre autres…)
    – Écran 7.5 pouces couleur; écran pivotant.
    – Poids: 1. 5 kg
    – 128 MiB RAM
    – 512 MiB mémoire flash, pas de disque dur
    – Antenne sans fil 802.11b/g
    – Caméra vidéo intégrée
    – Système de recharge à manivelle et batterie rechargeable au Nickel. Depuis l’écoute du reportage des «Années lumière», j’apprends que le système fonctionne différemment; on utiliserait un genre de poulie.
    – 1 500 prototypes produits; la production à grande échelle commence en juillet 2007. Le Niger serait le premier pays à les recevoir…
    – C’est un projet commis dans les logiciels à code source libres; exemple, le système d’exploitation choisi est Linux.
    – Il n’est vendu qu’aux gouvernements qui adhèrent aux principes du «un ordinateur par élève» et en grande quantité (j’ai lu au départ que seulement les commandes d’un million et plus d’ordinateurs étaient acceptés… Brésil, Uruguay, Niger, Libye, Rwanda, et Thaïlande). Certains états suivent de près l’évolution du dossier (Argentine, Égypte, USA, Mass.). Le Canada est «orange», selon cette page de suivi (ont exprimé un intérêt au niveau ministériel, éducation). Voir aussi la page FAQ.

N.B. Par le lien sur ce billet, on peut obtenir une excellente mise à jour faite par Nicholas Negroponte lui-même…

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5 Commentaires
  1. Photo du profil de brem
    brem 15 années Il y a

    Un des problèmes avec ce portable est que bien qu’il soit à un prix dérisoire selon nos standards occidentaux, il représente une véritable fortune dans les pays auxquels il est destiné.
    Est-ce qu’on va assister à une contrebande, à des vols de ces portables? J’espère que non, mais ça préoccupe.

  2. Photo du profil de Djeault
    Djeault 15 années Il y a

    PETITS CALCULS SPÉCULATIFS
    En lien avec ce que Brem soulève, durant le temps que j’étais au Mexique, dans l’état le plus pauvre, Oaxaca, mis à part le Chia Paz, tous gagnaient $2 canadiens, par jour de 10 heures de travail acharné ; au Chia Paz, on pouvait dire qu’ils étaient moins pauvres, vu que leur journée de travail ne durait que six heures, mais, pour ce même deux dollars…
    Or donc, à Oaxaca, @ $150 par ordinateur, cela fait fait 75 jours de travail ; à 6 jours / semaine, nous parlons donc de 12-13 semaines de travail, soit ±trois mois ou encore, un quart d’année, ou encore, 750 heures de travail…
    Quoique le coût de la vie Amérindienne à Oaxaca soit différent du nôtre et même de celui du reste du Mexique, il va sans dire qu’aucun d’entre eux pouvait économiser quoi que ce soit, de semaine en semaine. D’ailleurs, s’ils avaient cessé de dépenser pour trois mois, pour économiser pour acheter un portable, économique, à leurs enfants, ces enfants, les premiers, seraient morts de faim. D’ailleurs, pour procurer un portable à chaque enfant d’une famille de quatre enfants, ce qui est fréquent à Oaxaca, il faudrait qu’ils ne dépensent plus pour un an !!
    PARENTHÈSE
    Ici, 750 heures de travail, même à $8 / heure = un portable @ $6000… Une fortune, même ici : un an d’aide sociale, au QC, mais pas pour ceux qu’on appelle les « sans-chèque », cette réalité don personne ne parle !
    FIN DE LA PARENTHÈSE
    Or donc, j’ai vu, de mes yeux vus, un Chef de village de Oaxaca vendre de la médication contre la malaria chez le bétail. Pourtant, cette médication lui avait été donnée gratuitement par un organisme gouvernemental et aurait théoriquement due être redistribuée gratuitement : son explication était que s’il l’avait donnée gratuitement, tout le monde en aurait voulue, à tort et à travers, et il n’en y aurait alors plus eu pour ceux qui en auraient eu vraiment besoin….
    L’humanité étant ce qu’elle est, je peux facilement m’imaginer cette même logique appliquée à des ordinateurs qui représentent trois mois de travail par enfant !?

  3. Photo du profil de Mario Asselin
    Mario Asselin 15 années Il y a

    Jean-Sébastien nous offre une analyse du projet sous l’angle du développement durable… À lire!

  4. Photo du profil de Jean-SebastienBouchard
    Jean-SebastienBouchard 15 années Il y a

    Pour amorcer une réponse aux questions soulevées par Brem et Djeault, il faut comprendre que ce sont les gouvernements qui achètent les portables pour les enfants. La fondation OLPC travaille avec les Nations Unies pour négocier avec les gouvernements. Plusieurs pays ont déjà pris l’engagement d’acheter les ordinateurs pour leurs enfants, voir cette section du wiki pour plus de détails: http://wiki.laptop.org/go/Countries

  5. Photo du profil de Djeault
    Djeault 15 années Il y a

    Jean-Sébastien,
    Ton texte dans ton blogue est excellent.
    Pour ce qui est des gouvernements, je ne voudrais pas leur faire de procès d’intentions, bonnes ou mauvaises, sauf que la corruption et l’appât du gain existent chez l’humain et que les gouvernements sont justement composés de ces chers humains. D’ailleurs dans l’exemple que je donne plus haut, « le Chef du village », c’était bel et bien Le gouvernement légitime de son village, le seul et unique maître absolu à bord, qui plus est élu démocratiquement…
    Par ailleurs, les gouvernements devront transporter les ordinateurs aux enfants : cela entraînera inévitablement des frais, aussi minimes soient-ils… Qui plus est, à chaque fois que l’ordinateur passera de la main A à la B, à la C, et la D, l’hommerie risque de se manifester… De plus, qui décidera qui aura son ordinateur ? Finalement, est-ce que ces ordinateurs seront donnés gratuitement, ou est-ce qu’ils seront vendus au prix coûtant, ce qui serait tout à fait légitime ; n’est-ce pas ?
    Or donc, s’ils sont vendus aux enfants ou à leurs familles, même au prix coutant, $150, car on parle bien maintenant de $150, + les frais de transport + l’hommerie, comme le suggère brem, ça risque d’être une dette ou un paiment énorme pour ces familles qui sont déjà pauvres, et qui semblent bien être les destinataires du projet OLPC ; n’est-ce pas ?
    Voilà, ce n’était qu’un humble renue-méninges de vendredi après-midi !!
    Bonne fin de semaine TLM !

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