Alouettes de Charlesbourg: trente années de baseball et d’intensité

J’ai toujours beaucoup aimé le baseball; entre les années 1979 et 1983, ce sport a presque occupé toute la place dans ma vie d’adolescent. Selon ce que j’ai pu lire dans les médias régionaux cette semaine (1, 2), j’ai fait partie des premières éditions des Alouettes de Charlesbourg. C’est donc avec un grand plaisir que j’irai faire un tour après-demain au Stade Henri-Casault que nous avions inauguré en 1980. Je m’y rendrai pour renouer avec quelques anciens compagnons avec qui j’ai évolué sur les losanges de la province dans la Ligue de Baseball Élite du Québec qui portait un autre nom, à l’époque.

Hier, je suis allé porter aux organisateurs de la fête du trentième anniversaire des Alouettes quelques reliques que j’avais conservées. Deux photographies, une vieille casquette et un manteau composent l’essentiel de ce que j’ai pu «sauver» au fil du temps, mais heureusement, j’ai la tête remplie de souvenirs de cette période de ma vie où j’ai eu le bonheur de côtoyer des «chums» qui partageaient la même passion que moi. De l’ouverture du camp d’entraînement en gymnase au party de fin d’année d’automne, pendant plusieurs années, les Alouettes, c’était ma vie. Bien sûr, la «ball game» était le centre de nos préoccupations, mais la camaraderie, la vie de gang, l’esprit d’équipe, les longues randonnées en autobus et tout ce qui préoccupe des jeunes hommes de 16 à 21 ans étaient au programme quotidien.

Si j’essaie de nommer ce qui me reste de cette expérience de compétition sportive, la première pensée qui me vient est celle du dépassement. J’ai été lanceur toute «ma carrière», le «gaucher du club». On m’a donné la balle dans des moments importants et je garde le souvenir de deux matchs contre les Cardinaux de Lasalle où j’étais au sommet de mon art en 1982. J’ai souvent lancé, ayant parfois à lutter contre la douleur (étant un lanceur de balles «à effet»), mais je dois rendre hommage à mes entraîneurs (Deb et Gilles Duclos) qui m’ont toujours utilisé judicieusement, même si j’ai dû travailler très fort pour faire ma place. Disons que le «contrôle» (lancer des prises) n’a pas toujours été ma force. Je me souviens d’ailleurs des efforts de concentration que je faisais pour «retrouver le marbre» et encore aujourd’hui, je puise dans cette énergie quand je dois aller au bout de mes forces dans un domaine ou l’autre de ma vie. Les Alouettes m’ont aidé à apprendre comment surmonter des échecs et comment «performer» au moment où ça compte. Trois balles, deux prises, deux retraits, trois hommes sur les buts, on mène par un point… il me semble avoir tellement vécu ça souvent! J’ai rendu du monde nerveux, mais, à terme, je m’en suis toujours bien sorti…

Si on me demande de prendre la parole samedi soir, je vais probablement parler des amitiés intenses qu’on peut vivre à se fréquenter dans un vestiaire de gars. Je vais avoir une bonne pensée pour André Savard, notre capitaine en 1982 qui s’est enlevé la vie au terme de notre saison de rêve où on avait remporté le championnat de notre ligue. «Sav», nous avait tous jeté par terre parce que c’était le dernier de la gang à qui on aurait pensé si on nous avait dit qu’un gars du groupe vivait de la détresse au point de ne plus vouloir de la vie. Si je prends la parole, je vais remercier André de m’avoir donné une grande leçon, celle d’être plus sensible à ce qui ne se voit pas facilement. Je vais dire aux joueurs qui composent l’édition actuelle des Alouettes de continuer à prendre soin les uns des autres en portant attention à chacun, en acceptant les différences et en apprenant à se dire qu’on s’apprécient. J’aurai sûrement le goût de dire aux gens présents comment les Alouettes m’ont aidé à devenir une meilleure personne au travers des doutes, des déceptions, des grandes joies et des réussites qu’on a connues.

Parce qu’il faut le dire, les Alouettes dans la région de Québec, c’est synonyme de championnats. Pourquoi, en trente ans, les groupes d’individus qui ont fait les Alouettes ont-ils autant gagné? Je ne sais trop. J’ai fait partie des premières éditions et ce dont je me souviens le plus, c’était l’esprit d’équipe, le goût de se dépasser, la compétence des dirigeants et beaucoup de leadership des meilleurs joueurs du club qui n’acceptaient pas les demi-mesures. Les Joe Talbot, Mario Sylvain, Pierre Côté, André Savard et Mario Lepire d’aujourd’hui, je ne les connais pas, mais ceux du temps, ils étaient du style à croire que rien n’était impossible.

Bon trente ans aux Alouettes!

Merci de ce que l’organisation a fait pour moi. Et bravo de continuer à le faire pour autant de jeunes hommes depuis toutes ces années…

Mise à jour du 4 août: Quelques photos de la soirée de fête, gracieuseté de Yves « Bull » Couture.

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1 Commentaire
  1. Photo du profil de LucVallieres
    LucVallieres 14 années Il y a

    M. Asselin,
    Que le monde est petit ! En avril dernier, nous continuions à préparer la nouvelle saison des Alouettes. Dans ce même mois, nous nous préparions à créer un comité d’anciens afin de célébrer ses 30 ans. Dans un restaurant du boul. Henri-Bourassa, le Mikes, pour ne pas le nommer (fier commanditaire des Alouettes), nous nous réunissions: Alain Bilodeau, joueur de la première heure, Jean-Marc Mercier et Gérald McKen, anciens directeurs, Jean-François Bordeleau, joueur de l’édition 2002 à 2007, et moi-même, discutions de ce que pourrait être ce rendez-vous des anciens.
    Nous promettons alors de se revoir dans deux semaines pour en discuter davantage et de se mettre au travail. À ma sortie du restaurant, qui vois-je, G. Savard, mon client et ami qui est en visite dans la région. Alors qu’il me demande qu’est-que je fais à Charlesbourg sachant que je suis un citoyen de l’Ancienne-Lorette, je lui explique… C’est alors qu’il m’informe que son frère a joué pour les Alouettes dans les années 1980. Enthousiaste, comme toujours, et excité de prendre contact avec cet ancien, je lui demande de me transmettre les coordonnées d’André… La vie est vraiment fait d’imprévus et de situations incroyables.
    C’est vraiment avec émotion que j’ai lu aujourd’hui votre témoignage. Quelle chance nous aurons de vous entendre samedi prochain. Au plaisir de vous y rencontrer.
    Luc Vallières, président de l’édition 2008 des Alouettes de Charlesbourg

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