Barack inspire pendant que chez nous, on soupire…

Comme le rapportait aujourd’hui la chronique «Sur le Web» de Radio-Canada, je suis réaliste par rapport à l’utilisation d’Internet dans la présente campagne électorale provinciale:

«Il faut prendre en considération le contexte électoral chez nous, qui ne peut se comparer à la machine sur laquelle pouvait par exemple compter Barack Obama aux États-Unis.»

La journaliste faisait référence à mon billet du 6 novembre dernier dans lequel j’affirmais que les spécialistes du Web québécois auraient avantage à ouvrir la voie et montrer davantage le chemin que de toujours être sur le dos des formations politiques en soulignant leurs bourdes bien plus que leurs (rare) bons coups. La réplique de Michael Carpentier à mon billet a engendré une vingtaine de commentaires qui finissent par former une discussion de très grande qualité. Aujourd’hui, c’est Patricia Tessier qui a retenu mon attention avec un billet à caractère informatif qui me paraît être un fameux point de départ pour tout politicien qui voudrait s’instruire sur la façon moderne d’utiliser les outils du Web participatif de façon à rassembler et à mobiliser la population envers un programme ou une cause; à condition d’en avoir un(e) bien entendu!

Même si je fais bien attention pour ne pas comparer les tentatives québécoises d’intégration du Net en politique à la réussite du nouveau président américain élu, je ne peux m’empêcher comme l’est Éric Baillargeon d’être impressionné par Barack Obama qui applique après son élection les principes qui l’ont guidé avant et pendant sa campagne. Il est conséquent avec les attentes qu’il a générées:

«Cinq jours après son élection, le site Change.gov aide à la transition tout en récoltant les messages et histoires des électeurs pour mieux gouverner et surtout de prendre le pouls de la population tout en collectant leur adresse courriel et un peu plus de détails que sur son site de campagne.»

Je le répète, il ne faut pas comparer des pommes avec des radis, mais il reste que l’expérience qui se déploie devant nous concoctée par l’équipe de M. Obama se doit de nous inspirer. Aujourd’hui encore, notre actualité au Québec (c’était arrivé avec les conservateurs au fédéral), c’est un épisode de stupides vidéos montées par des sympathisants (pour ne pas dire «employés») adéquistes que Mario Dumont doit maintenant essayer de gérer. Une grande partie de ces vidéos, d’ailleurs, portent la signature du blogueur que je décriais dans mon billet du 6 novembre; on a du chemin à faire… d’autant plus que dans cet article d’Antoine Robitaille du Devoir, Mario Dumont déclare: «On peut perdre pas mal de temps avec ça [le cyberespace]. Moi, un candidat qui me dit qu’il va bloguer, je n’y crois pas tellement.» Plus ça change, plus c’est pareil!

Dans le but de ne pas tomber dans les travers que je veux éviter (dénoncer les mauvais coups sans équilibrer cela avec du constructif), je me suis dit aujourd’hui que l’initiative de Patricia Tessier était le signal d’ouvrir la page wiki visant à rassembler le patrimoine de ce que nous savons en tant que spécialistes de l’utilisation du Web qui pourrait intéresser nos formations politiques. À noter que c’est le même wiki utilisé pour promouvoir et enrichir l’initiative de doter le Québec d’un plan numérique. Les prochains jours devraient permettre à plusieurs volontaires de venir y mettre leur grain de sel et ainsi, contribuer à construire la base de connaissances de notre expertise en matière d’utilisation du Web pour servir un projet de société mobilisateur et engageant (souhaitons-le)!

L’exemple Obama et les secrets de sa réussite sur le Web sauront trouver une large place dans le wiki, j’imagine…

Tags:
5 Commentaires
  1. Photo du profil de Carl-FredericDeCelles
    Carl-FredericDeCelles 14 années Il y a

    « ne peut se comparer à la machine »…
    Est-ce un problème de moyens ou de vision? Ça ne prend pas trop de moyens pour faire un bon travail sur le web, mais j’avoue qu’une bonne vision ça coûte cher, et c’est difficile à trouver quand on est dans le noir.
    Et si, en plus, les gens qui prétendent avoir une vision tente d’entrer dans la pièce en envoyant leur grosse lampe de poche (quand c’est pas des lasers!) directement dans les yeux du client, on ira pas plus loin…

  2. Photo du profil de SylvainB
    SylvainB 14 années Il y a

    @cfd : peut-être que c’est ça, la grande noirceur…

  3. Photo du profil de ClementLaberge
    ClementLaberge 14 années Il y a

    D’accord avec cfd pour la vision plus que pour les moyens.
    Cela dit, quand je lis tant de textes, comme depuis quelques jours, qui déplorent le retard du Québec par rapport à Obama…
    …et même l’excellent texte, par ailleurs, de Patricia Tessier auquel Mario fait référence plus haut…
    …je ne comprends pas que ce constat plonge tant de « pros du Web » dans un tel état de désespoir. Cela devrait à mon sens être le contraire! Avoir pour effet de nous faire retrousser nos manches.
    Retroussons-nous les manches, proposons-la cette vision! Suivons les traces des meilleurs et soyons celles et ceux par qui ce bouleversement politique tant attendu se réalisera aussi chez nous! Ayons même l’audace de croire que nous pouvons même faire mieux qu’Obama et compères.
    Mais de grâce, laissons de côté ce discours stérile du « eux » (pour parler des politiciens) et du « nous » (pour parler des gens du Web). Ça ne mène à rien.

  4. Photo du profil de MichelMonette
    MichelMonette 14 années Il y a

    Si je peux me permettre de m’immiscer dans votre conversation de spécialistes de l’utilisation des nouvelles technologies à des fins de communication, le problème fondamental au Québec n’en est pas un de manque d’imagination de la part des partis politiques ou de leurs militants, mais plutôt de manque d’inspiration. C’est l’adhésion à tout ce que représente Obama (une sorte de méga cause qui inclus et dépasse plusieurs causes) qui explique l’ampleur de sa présence dans le Web[point] peu importe le chiffre que l’on peut ajouter après le point, et non le contraire. McCain aurait inspiré autant de ferveur qu’il aurait eu lui aussi une présence très forte dans le Web. Ici, c’est plutôt le désert côté politicien inspirant. Or, une cause sans visionnaire ne va généralement pas très loin.

  5. Photo du profil de ClementLaberge
    ClementLaberge 14 années Il y a

    Partiellement d’accord avec toi Michel, sauf que je ne suis pas prêt à reconnaître comme tu sembles le faire que l’inspiration ne va que du visionnaire vers le web…
    …je suis même plutôt enclin à croire que si Obama a pu faire preuve d’autant d’inspiration et formuler aussi clairement sa vision (ce qui est un énorme défi en tant que tel), c’est précisément parce qu’il a su faire « remonter » du matériel, des idées, des exemples, des formulations à partir de la base, de ses premiers partisans. Il a su tirer profit de cette masse de discours éclectiques pour en formuler un, plus clair, plus inspirant et plus mobilisateur.
    L’expérience Web d’Obama n’a pas été ce qu’elle a été seulement parce qu’il y avait Obama…
    Obama a aussi été ce qu’il a été parce qu’il y avait le Web…
    Qu’est-ce que tu en penses?

Laisser une réponse

Contactez-moi

Je tenterai de vous répondre le plus rapidement possible...

En cours d’envoi

Si les propos, opinions et prises de position de ce site peuvent coïncider avec ce que privilégie le parti pour lequel je milite, je certifie en être le seul éditeur. - ©2022 Thème KLEO

Vous connecter avec vos identifiants

ou    

Vous avez oublié vos informations ?

Create Account

Aller à la barre d’outils