Qui s’intéresse à l’éducation achète Le Devoir aujourd’hui

Bon… Il faut dire que j’aime ce journal, de toute façon. Mais ce matin, c’est avec bonheur que j’y découvre quatre articles qui traitent d’éducation dont un dans lequel je suis cité:

J’ai été interviewé deux fois en amont de la préparation de cet article. D’abord par Amélie Daoust-Boisvert un peu avant le Colloque Génération C. Nous avons repassé ensemble les grandes lignes des résultats de l’enquête en insistant sur certains paradoxes comme celui des enseignants qui se discréditent en disant trop souvent que les jeunes sont des experts en TIC (par rapport à eux), n’aiment pas l’idée que ces jeunes ne les trouvent pas assez «compétents pour les aider à faire un bon usage des technologies» et du même souffle, expriment un grand désarroi devant ces jeunes qui se comportent souvent en «sous doués» dans leurs usages des TIC. Drôle de situation puisque justement, l’étude du Céfrio démontre que les jeunes demandent d’être aidés pour trouver les clés de lecture de ce chaordre. Ensuite, quelques semaines plus tard, j’ai rencontré Isabelle Porter où nous avons discuté des C.S. qui bloquent plusieurs sites Internet et de plusieurs expériences intéressantes menées par des profs dans les deux réseaux d’éducation. C’est à ce moment que j’ai cité les initiatives de Sylvain Bérubé et de Jean Desjardins. Je l’ai aussi contactée par courriel pour lui souligner qu’un prof subissait des sanctions disciplinaires pour avoir utilisé son propre ordinateur portable à l’école.

Par le biais de cet article, j’aurai tout de même réussi à obtenir une admission et «un argument» de la présidente de la FCSQ au sujet des blocages. Il faudrait travailler sur la perception des parents, si je comprends bien:

«À la Fédération des commissions scolaires du Québec, on reconnaît que celles-ci bloquent beaucoup de sites. Elles n’ont pas le choix, dit la présidente Josée Bouchard. «Si on ne le faisait pas, ce ne serait pas long que les parents nous le reprocheraient.» «Cela dit, si l’enseignant est capable de faire la preuve que ce n’est pas à risque pour nos jeunes, ça peut s’arranger avec la direction de l’école.»

Cette série d’articles a le mérite de contribuer à garder dans l’actualité le nécessaire débat sur l’importance de nouveaux leviers que sont les TIC en éducation. Je trouve moi aussi que le titre de la Une est trompeur, tout comme l’affirme Gilles Jobin dans un commentaire publié à la suite de l’article:

« »Le cours magistral est mort ? » Diable ! votre article décrit _justement_ un cours magistral.»

Il y aurait d’autres nuances à faire – je sais que Sylvain prépare un billet sur son blogue sur ce sujet – et on ne saurait trop insister sur l’importance de faire ces nuances, mais je tiens tout de même à remercier la direction du Devoir des affectations de Mmes Porter et Daoust-Boisvert dans la préparation de ce dossier. Il devient de plus en plus important que les gens en éducation prennent la parole et se prononcent sur les changements à faire en éducation autant que sur ceux qui ne doivent pas être faits.

Je cite à cet effet un billet du prof masqué qui contraste avec certaines de ses positions sur la réforme de l’éducation et qui prouve que c’est par le dialogue que nous pouvons souvent mieux nous comprendre à travers le temps. J’en profite pour dire que j’étais directeur d’une des écoles ciblées par le MELS au primaire et que pendant que j’étais directeur, nous avions continué – à tort ou à raison – d’évaluer les connaissances en contexte formatif. Dans cet esprit, j’aime bien le billet du prof masqué… qui lui aussi, mériterait que je m’étende sur quelques nuances…:

«Pendant les années où on a voulu me réformer, ce qui m’a étonné dans mes formations, c’est à quel point j’étais «réforme» dans mes évaluations finales en écriture, à quel point j’étais «réforme» dans les méthodes et moyens que je donnais à mes jeunes. (…) Voilà qu’on ramène maintenant véritablement l’enseignement des connaissances dans les écoles. Bravo! Mais ce ne doit pas être que cela. Les connaissances ne s’opposent pas aux compétences; elles les précèdent. Et la réforme, par son enseignement par projet par exemple, a souvent fait table rase de cette idée.»

Tout cela ce matin pour dire qu’il y a dans les articles en éducation du Devoir d’aujourd’hui beaucoup de matières à discussion. Profitons-en!

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3 Commentaires
  1. Photo du profil de FrancoisGuite
    FrancoisGuite 13 années Il y a

    « Les connaissances ne s’opposent pas aux compétences; elles les précèdent. »
    C’est parfois le cas, mais pas toujours. Attention! plusieurs connaissances s’acquièrent dans la concrétisation des compétences, car l’action développe de nouvelles connaissances cognitives et métacognitives. Ce ne sont peut-être pas ces connaissances a priori déterminées dans le programme de formation, mais tout de même des connaissances issues de la pensée synthétique des individus. On ne saurait nier toutes ces connaissances expérientielles acquises au fil de la pratique.
    Le danger de vouloir faire précéder les connaissances aux compétences est que les premières se soient volatilisées au moment de l’appel dans la compétence.

  2. Photo du profil de Mario Asselin
    Mario Asselin 13 années Il y a

    Merci François pour cet ajout. C’est le genre de nuance dont je parlais dans le billet…

  3. […] s’interconnecter, gratuitement, visible (ou pas) des internautes ou des moteurs de recherche. Un dossier «Éducation et cyberpédagogie» a été publié au Devoir et les enseignants Bérubé et […]

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