La cinquantaine et l’engagement

Je suis entré en fonction dans la première école où j’ai travaillé, je n’avais pas encore eu mes vingt-et-un ans. Je suis devenu directeur avant le début de ma trentaine. J’ai changé d’emploi à la mi-quarantaine mettant de côté les attentes de mon entourage et des autres. Ma vie de directeur d’école était confortable et remplie de défis, mais je me devais de respecter l’engagement pris face à moi-même de mieux assurer, « seul », le sens que je voulais donner à ma vie professionnelle. J’avais vu en action le levier de l’utilisation des TIC pour apprendre et je me devais d’oeuvrer différemment, influençant plusieurs organisations simultanément au lieu de n’agir que dans un seul à la fois.

En 2011, j’aurai cinquante ans. L’adulte que je suis, tel un coureur de fond, atteint un second souffle. Je réfléchis sur les fruits de ma mission de formateur et je trouve encore plus facilement l’énergie pour continuer de transmettre aux autres l’importance de l’apprentissage dans le cheminement des générations qui poussent.

Mon engagement envers l’éducation est de plus en plus « médiatisé ». En décrivant depuis 2002 par ce blogue de quoi il est fait, j’objective beaucoup mieux la part active de mes contributions autant que les zones d’ombre. En même temps que j’expose la teneur de mon engagement, je risque aussi de perdre le focus sur ce qui le motive. Ce texte de Geneviève Lefebvre, «De l’engagement et autres soutenables gravités de l’être», s’est présenté à moi en véritable cadeau en ce début d’année. Une sorte de rappel à l’ordre… Un extrait:

« On a fini par n’accorder de crédit qu’à l’engagement médiatisé, célébré, parfois même récompensé. Reste que pour plein de gens, l’engagement, quand « engagement » il y a, c’est quelque chose qui se vit sans que jamais le mot ne soit prononcé. Et pour cause. Il ne leur serait pas passé par la tête que les gestes qu’ils posent, au quotidien et dans l’ordre naturel des choses, soient « engagés ». »

Il me reste encore quelques mois avant d’atteindre le cap des cinquante ans. Du temps pour continuer de réfléchir à l’importance de mes choix. Je pars en vacances pour une semaine et c’est la meilleure occasion pour consacrer ce temps de repos loin de l’action quotidienne à un regard prospectif sur les indicateurs pouvant me porter à accepter une plus grande médiatisation de ma pratique. Si les feux de la rampe peuvent être grisants, ils sont la plupart du temps sources de distraction. Ils peuvent aussi intervenir comme des leviers pour franchir des obstacles qui, autrement, restent infranchissables.

Le mois de janvier devrait me fournir des occasions de tester ces indicateurs. À moi de les formuler le plus clairement possible… et de les respecter, par la suite.

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3 Commentaires
  1. Photo du profil de Guy Vézina
    Guy Vézina 12 années Il y a

    J’ai eu 50 ans il y a déjà 17 1/2 ans! Le temps passe vite Mario mais je te connais suffisamment pour ne pas craindre que ta réflexion est toujours au diapason! Avec deux petits-fils et une petite-fille (2, 4 et 4 ans respectivement) je vois ma vie se dérouler à un rythme beaucoup plus lent maintenant que je n’ai que mes études de Maîtrise (que je terminerai avant 2012). Mes 45 années en Éducation comme professionnel sont derrière moi et je suis heureux du parcours. Puisses-tu connaître cet état d’âme quand tu auras mon âge cher ami! Mes voeux de Bonne Année t’accompagnent.

  2. Photo du profil de FelixGG
    FelixGG 12 années Il y a

    Tu sais, Mario, je t’ai connu et moi tout comme mes camarades blogueurs de l’époque nous te voyions comme un surhomme, un ami de François, un éminent, un grand qui s’intéressait à ce que nous écrivions… Avec le temps j’ai toujours cette admiration pour toi, quelque peu moins démesurée toutefois 😉 Tu as un parcours brillant, et à lire ce billet je remarque bien qu’on est loin du salut final, heureusement pour la communauté! Tout ça pour dire, Mario, que côté professionnel je me sentirais accompli si à cinquante j’aurai fait au moins la moitié de ce que tu as su faire jusqu’à présent.
    Bonne année 🙂

  3. Joan Durand 12 années Il y a

    Le second souffle de la cinquantaine nous arrive comme un cadeau auquel on ne s’attendait pas. Le corps se fatigue plus vite, mais le coeur comprend mieux. Profites-en au maximum, de la cinquantaine mais aussi de tes vacances. Bonnes vacances!

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