L’urbain comme média ?

«Le 1er écran dans l’histoire des technologies est public, c’est la grande toile du cinéma. Le second est collectif, mais n’est plus public : c’est le poste de télévision. Le 3e est personnel et reste partageable : c’est l’écran de l’ordinateur. Le 4e, c’est le mobile. Il est sur soi, intime, je ne le partage pas et il m’accompagne partout où je vais. (…) Un 5e écran s’annonce déjà.»

Cet extrait d’un «vieux texte» de Bruno Marzloff (octobre 2007), «Demain, le 5e écran», annonçait l’émergence du vaste chantier de ce que M. Marzloff appelait déjà en 2007 la ville 2.0. Ce projet, wikicity, en est peut-être l’illustration la plus concrète:

«C’est une ville augmentée d’information, ce sont les informations augmentées par la géolocalisation, c’est le pouls de la ville qu’on peut saisir en temps réel et auquel on peut participer.»

C’est par l’entremise d’un microbillet de Sylvain Carle que le texte est venu jusqu’à moi. Dans le contexte où on travaille tous à ce que nos milieux urbains tiennent de plus en plus compte des avantages du numérique pour se développer et augmenter la qualité des services qui y sont offerts, je crois que ce texte demeure au centre des enjeux de ce qui pourrait permettre à nos milieux urbains d’être encore davantage un facteur de lien social.

Cette semaine, la Ville de Sainte-Thérèse accueillera le 24e colloque de «Les Arts et la Ville» et je suis de ceux qui croient que le domaine artistique fait partie d’un des principaux indicateurs de mesure du progrès du numérique dans une ville. Le Devoir n’a pas insisté beaucoup sur cette dimension dans son cahier spécial d’aujourd’hui, mais j’ai été ravi d’apprendre cette semaine que le projet Clip Ta Rue y sera présenté dans le cadre d’une table ronde, «Les jeunes, les arts et leur communauté». Je rappelle que ce projet est au départ un concours qui permet de contribuer à «faire connaître l’origine et la signification des noms de rues, de parcs et de places de la Ville de Québec». Il s’agit de «choisir un toponyme dans le Répertoire des toponymes de la ville de Québec et à réaliser une courte vidéo d’environ 60 secondes présentant l’origine et la signification du nom retenu», qu’un jeune diffusera ensuite sur YouTube, supporté par un guide pédagogique (primaire, secondaire), un enseignant ou un parent. Je me dois de rappeler que j’ai travaillé sur ce projet sous la gouverne du Service de la culture de la Ville de Québec.

Tout ça pour dire que «l’urbain» comme «média» c’est autre chose qu’un lieu où l’affichage publicitaire domine. Ce 5e écran, s’il est pour succéder au «mobile», je lis qu’il devrait principalement être composé de «l’informatique omniprésente» (une sorte «d’intelligence ambiante»). Chez ZAP Québec, on surveillera de près quelques projets qui nécessiteront l’Internet ambiant puisque nous devrions bientôt avoir de bonnes nouvelles à annoncer, en terme de développement. Aussi, je surveillerai attentivement un site comme Les Arts et la Ville, qui me semble être le genre de lieu où on devrait voir poindre les premières manifestations de réalités augmentée bien urbaine…

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2 Commentaires
  1. Photo du profil de PatriceLeroux
    PatriceLeroux 11 années Il y a

    Merci Mario de m’avoir fait découvert une facette fascinante des enjeux de la mobilité comme vecteur de liens sociaux, par le biais du «vieux texte» de Bruno Marzloff.
    Ces enjeux (données variées et augmentées sur la localisation des gens – les urbains – et sur l’état en temps réel des infrastructures environnantes) donnent naissance à des projets innovateurs tels que WikiCity et Real Time Rome. Je me permettrai de souligner le rôle important que tiennent les principes d’agrégation et de « curation »dans ces projets…
    L’idée d’un 5e écran – la ville même avec ses infrastructures – me fait un peu penser aux projets d’un autre rejeton du MIT : Pranav Mistry et son SixthSense. Cette « technologie dématérialisante » pourrait aussi se greffer à l’intelligence ambiante et omniprésente d’une ville.
    http://www.pranavmistry.com/projects/sixthsense/
    😉
    Merci Mario.
    Patrice Leroux

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