Conformisme et réussite différenciée chez les filles et les garçons

J’entreprends ce billet avec la peur qu’il soit un peu long (cela m’arrive de m’échapper un peu…). Je navigue depuis plusieurs minutes chez Sisyphe. Comment se fait-il que je m’intéresse au sujet de la réussite scolaire différenciée des garçons et des filles et que je ne sois jamais passé par ce site ? Quelle révélation en ce beau dimanche tout en pluie…
Sisyphe est né du travail de Micheline Carrier. Ce site propose des articles sur la condition féminine, la politique, les droits humains, les rapports de pouvoirs, la musique, la poésie, les chats et tout ce qui intéresse l’éditrice de Sisyphe. Sous l’hyperlien en bas de ce billet, je me propose d’en dire davantage sur ce qui m’a envahi en me promenant de page en page. Sur cette nouvelle en particulier, «Au Québec, les féministes rendent hommage à leurs « compagnons de route »». Il est question de femmes engagées et militantes (du Conseil du statut de la femme) qui donnent du crédit à treize hommes du Québec qui se sont illustrés par leur soutien aux luttes des femmes pour l’égalité. L’idée me plait. J’y reviendrai…
D’urgence, je dois m’arrêter à «Identités de sexe, conformisme social et rendement scolaire». L’idée de départ est la suivante: «Les filles se soumettraient aux stéréotypes qui leur sont assignés socialement, telles la docilité et la soumission, ce qui leur conférerait un avantage sur le plan scolaire… Les valeurs scolaires seraient ordonnées en fonction de la « petite fille modèle » et l’institution devrait être modifiée afin de s’adapter à l’identité masculine.» Un programme de recherche plus tard, (il s’échelonne sur une dizaine d’années), une conclusion:
« Les plus grands succès scolaires des filles se lisent alors dans une logique de transformation des rapports entre les hommes et les femmes. Ce processus conduit les filles et les femmes à s’investir davantage afin d’atteindre, par le biais de l’éducation, une plus grande autonomie. Cette recherche d’égalité ne peut être confondue avec le conformisme social. Au contraire, la performance scolaire, la persévérance et l’accès aux études supérieures constituent des manifestations de résistance. »
Ce ne serait donc pas parce que l’institution scolaire privilégie le conformisme et les jeunes filles, par voie de conséquence, que les garçons s’y trouvent « mal servis ». Plus encore, « … comme chez les garçons, ce sont celles (les jeunes filles) qui sont le moins conformistes qui réussissent le mieux ! »
Dans la colonne de gauche de la page WEB, plusieurs textes fournissent un éclairage pertinent au raisonnement de l’équipe de recherche. Ce texte, « Comment limiter le décrochage scolaire des garçons et des filles ? -D’abord déconstruire les stéréotypes sexuels- » est rempli de bon sens, à mon avis. Une évidence:
« Une recherche en milieu ouvrier et populaire, au primaire, a montré par ailleurs que les habitudes de lecture – ainsi que d’autres facteurs – départagent ceux et celles qui réussissent de ceux et celles en difficulté. (…) Cependant, il ne suffit pas de garnir les bibliothèques, il faut des actions systématiques et répétées dans les écoles primaires et secondaires visant à développer les pratiques de lecture et le plaisir de lire. »
Plusieurs pistes d’interventions sont identifiées dans les écrits du groupe de recherche qui semble être dirigé par Pierrette Bouchard. Elles méritent d’être considérées… Par exemple:
« Les filles s’investissent davantage que leurs confrères et elles reçoivent mieux les encouragements des parents en ce sens. En investiguant par ailleurs l’autonomie dans la gestion de son temps de travail scolaire, on voit que non seulement cette aptitude peut s’acquérir dès le primaire, mais que celle-ci est associée à la réussite des garçons et des filles. »
Autant le texte « Faire réussir les garçons ou en finir avec le féminisme ? » que les autres (Les garçons à l’école – Pour en finir avec le XVIIIe siècle, Décrochage scolaire : remettre les pendules à l’heure, La non-mixité en milieu scolaire nuirait aux garçons et Quand les garçons échouent à l’école-Faut-il encourager la paresse ?) valent les minutes passées à les lire. Tant mieux s’ils font réagir, le sujet en vaut la peine…


À propos de Sisyphe…
Autant dans l’allusion à la mythologie grecque qu’au travers des nombreuses rubriques, le site regorge de littératures prenantes et signifiantes. Je me plairai à jouer un petit jeu dans les prochaines semaines (il y a tant de lectures à faire): un titre, une opinion ! En effet, je nommerai le document lu (hyperlié évidemment) et j’ajouterai une phrase commentaire (la plus choc possible)… À suivre ici-bas:
Les féministes rendent hommage à leurs « compagnons de route »: «Un regard posé sur des hommes forts !» (2003-06-01)
Les chats de ma vie : «J’ai d’autres chats à fouetter.» (2003-06-01)
Louky Bersianik et les valeurs maternatives: «Ne pas « penser à côté », pour être touché tendrement !» (2003-06-01)
Quand les garçons échouent à l’école- Faut-il encourager la paresse ?: «Le piège du nivellement par le bas.» (2003-06-01)
Fossiles : «Défoncer une porte ouverte.» (2003-06-01)
L’éthique de la parole donnée : condition de l’engendrement de l’être et du savoir: «À parole donnée, on ne regarde pas dans le vide !» (2003-06-01)
C’était en décembre 1989: «Je me souviens des frissons dans le dos…» (2003-06-02)
Naître du mauvais bord de la langue : «Histoire tranchante d’une femme et d’un de ses livres.» (2003-06-06)

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