La délation comme moyen de s’assurer de l’application d’un programme scolaire

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Ça se passe en France. Le Café Pédagogique rapporte dans son dernier Expresso que Pierre Frackowiak (un inspecteur de l’éducation nationale dont j’ai déjà parlé sur ce blogue) a récemment reçu sous pli recommandé une lettre lui annonçant que le ministre envisage de lui infliger une sanction suite à une de ses prises de position. Les événements font suite à une présence commune (de M.M. le ministre et Frackowiak) sur un plateau de télévision dans le dossier des programmes d’enseignement de la lecture. Il aurait osé contredire le ministre en pleine télévision…
L’affaire va plus loin. Toujours selon Le Café, l’association SOS éducation publie dans la presse régionale des appels à délation, (de ce genre j’imagine). Plusieurs syndicats ont décidé de réagir; la SNUipp édite une affiche qui est en haut de ce billet… La base de cette histoire repose sur le fait que la méthode syllabique devrait être la seule à être autorisée en classe pour faire apprendre à lire (position du ministre, il semble ?!?).
Que dire? Si une association ultra-conservatrice allait jusqu’à publier des annonces dans les journaux pour encourager les parents à dénoncer les enseignants qui n’utilisent pas telle ou telle stratégie pour faire apprendre, est-ce que ça passerait au Québec? J’espère que non!
Le Café pose une grosse question :

«Utiliser les parents contre les enseignants. Faire des inspecteurs des chiens de garde jetés sur les profs. Dresser les profs contre leur ministre et l’institution. La politique suivie par Gilles de Robien pervertit le fonctionnement de l’éducation nationale. Faudra-t-il changer de ministre ou voir se dissoudre l’École?»

À côté de cela, nos esclandres sur le terrain du renouveau pédagogique ont l’air de banales querelles d’enfants.

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2 Commentaires
  1. Photo du profil de LucPapineau
    LucPapineau 16 années Il y a

    La France, c’est la France, M. Asselin.
    Mais que pensez-vous de directions d’école qui traitent les enseignants de «criminels» (je cite) parce qu’ils n’adhèrent pas au renouveau pédagogique et qu’ils vont «briser des vies» (je cite toujours) en étant exigeants avec leurs élèves et en remettant en cause le non-redoublement…?
    Mais que pensez-vous de ce prof, ici même, au Québec, qui a été accusé de harcèlement psychologique parce qu’ils remettait trop souvent en cause la réforme…?
    Mais que pensez-vous de ces enseignants qui signent des ententes de confidentialité avec le MELS pour pouvoir participer à des comités de validation des programmes et qui, sous la couverture de l’anonymat, viennent nous dire que les dés étaient pipés et qu’ils n’avaient pas un mot à dire côté validation finalement parce que «le programme est déjà tout décidé, peu importe ce que l’on dit»…?
    Mais que pensez-vous de ces correcteurs de l’examen de production écrite de cinquième secondaire en français qui signent des ententes de confidentialité avec le MELS mais qui déclarent anonymement subir des pressions pour faire passer le plus grand nombre d’élèves possible…?
    Ces anecdotes sont publiques ou m’ont été rapportées par des sources fiables à la suite de l’écriture du bouquin sur lequel j’ai travaillé. Il existe au Québec une omerta scolaire assez puissante, merci, qui fait qu’on n’a pas besoin de délateurs…
    Quant à utiliser les parents contre les enseignants, il n’y a qu’à regarder les négociations entourant le dernier décret et l’implantation de la réforme pour constater que la FCPQ (fédération des comités de parents du Québec) marche main dans la main avec le MELS et que les enseignants sont isolés, entre autres, sur la fameuse table de pilotage ou l’on a le culot de parler de consensus larges alors que les enseignants s sont prononcés contre certains aspects de la réforme.
    La négation de l’importance de l’avis des enseignants, l’omerta… Vaut-on mieux que la France?

  2. Bonjour,
    Le Canada vient de recevoir la visite de M. Gilles de Robien, Ministre de l’Education Nationale en france.
    Votre pays étant un de nos modèles en matière de bilinguisme, je vous invite à lire cette lettre ouverte à M. Gilles de Robien concernant la politique suivie par son Ministère en matière de bilinguisme en Bretagne
    http://agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=5027
    Le Président de la région Bretagne, M. Jean-Yves Le Drian a également réagi sur cette question.
    http://agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=5156
    Un de vos concitoyens a également écrit au Consultat de France à Québec. Il n’a pas reçu de réponse à ce jour.
    http://ouiaubreton.com/campagnes/spip.php?article117
    merci de diffuser ces informations autour de vous.
    Je suis à votre dispostion pour toute information complémentaire.
    Bien cordialement.
    Le webmestre du site oui au breton

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