«Le médium EST le message»

J’ai dû lire ou entendre des dizaines de fois cette affirmation qui vient de Marshall McLuhan. Cette semaine, Danielle Lemay l’a utilisée à la fin de sa répartie sur la liste Édu-ressources. La fameuse liste. Depuis quelque temps, ce médium n’accepte plus les mêmes messages. Nous recevions, le 23 octobre dernier, une mise au point de Robert Bibeau à l’effet que bon nombre d’échanges devraient dorénavant se retrouver sur la liste Plan-école. Ça ne semble pas faire l’affaire de Clément (et de quelques autres utilisateurs, si je me fie aux deux commentaires au bas de son billet où il explique son point de vue). J’avais compris que le problème était moins relié aux échanges qu’en lien avec les sujets sur lesquels portaient ces échanges. Une liste pour les contenus numériques éducatifs et une autre pour les autres sujets («l’école, l’éducation, le renouveau pédagogique, les approches pédagogiques, l’intégration des technologies en classe, la planification de cette intégration, la fracture numérique, etc. etc.»).

«Selon McLuhan, le moyen de transmission par lequel nous recevons le message, c’est-à-dire le média, exerce autant, sinon plus d’influence sur nous que le contenu lui-même. La manière dont nous percevons l’information est transformée par le média qui nous la transmet.» (source)

Si j’applique la théorie de McLuhan, le contenu de ce que nous avons à communiquer a moins d’influence que le moyen de transmission par lequel nous voulons le faire. Ce qui semble choquer mon ami Clément réside dans l’hypothèse qu’on déporte ainsi «les sujets chauds, vers des listes moins populeuses, moins en vue». (…) «Il y a là sur cette liste [Édu-ressource] une foule de gens qui se sont rassemblés depuis plusieurs années et que remettre en place un espace public de ce type (chez Plan-école] relève encore trop souvent du tour de force!»

Si j’ai bien compris la position de Clément, la tâche de déplacer la conversation satisfaisante sur une autre liste risque d’être trop lourde pour en conserver l’essence de ce qu’elle était devenue : «Une grande liste». Je comprends les doléances de Clément; la tâche sera immense. En «s’attaquant» au médium (la liste) on a passé un message; quel est-il? Il y avait un certain nombre de courriels postés sur la liste qui incommodaient certains abonnés; la thématique de la liste n’était pas en cause. En déplaçant certains échanges vers la liste où ils devraient avoir lieu, les responsables pensaient sûrement bien faire : accommoder tout le monde, ne pas empêcher les échanges et cesser d’incommoder ceux qui en avaient marre. Je ne sais pas si les trois objectifs que je viens de nommer «forment» le message à retenir des interventions de M. Bibeau, mais l’intervention de Clément en introduit un nouveau qui risque de ne pas faire l’unanimité.

Je suis convaincu que le MELS ne peut tirer avantage de sciemment «déporter les sujets chauds, vers des listes moins populeuses». Pour conserver un maximum de sympathie pour les bons services rendus, les gens qui s’occupent de cette liste ne peuvent agir de façon à limiter les débats. Si c’est ce message qui passe, l’intégrité du ministère en prendra un coup, un autre. Si par contre, c’est le besoin de recadrer l’usage d’une liste qui faisait trop de mécontents qui passe, on saura probablement excuser les responsables même si l’effet de la décision finit par être que la discussion sur l’autre liste ne lève plus. Autrement dit, on ne sait pas trop quel message va finir par passer dans ce geste de recadrage, mais le ministère a beaucoup à gagner à ce que les échanges puissent continuer avec autant d’intensité sur la liste Plan-école.

Et moi dans tout ça, qu’est-ce que j’en pense? Je préfère de loin échanger sur les blogues. J’aime beaucoup la montée de lait que nous a offerte Clément parce qu’elle exprime tout haut ce que plusieurs peuvent ressentir. Je crois que le courriel de Gilles (qui attire l’attention des gens sur le billet de Clément) ajoute du suspense à l’intrigue. Tout se résume maintenant à savoir quelles étaient les intentions des responsables de la liste et que proposent-ils pour assurer aux usagers que les échanges continuent à être fructueux auprès d’un large public?

Je termine en hyperliant un message que j’adressais à Robert Bibeau et aux responsables du MELS le 20 octobre en réaction à un avertissement qui paraît au bas du courriel. Un extrait qui résume bien ce que je crois utile de rappeler :

«Si les décisions devaient beaucoup restreindre les échanges, j’espère qu’il (le MELS) pourra nous diriger vers un carré de sable où nous pourrons continuer de trouver une si grande diversité de points de vue et d’expertises (mon blogue n’en est pas vraiment un en tout cas puisque c’est ma ligne éditoriale qui prévaut) pour échanger des ressources, des opinions et des outils pour se ressourcer et se construire, ensemble. Il y a si peu d’endroits où la rencontre de l’autre (même si celle-ci est virtuelle) nous dérange ou nous rassure sur les sujets de l’éducation, des apprentissages et des TIC. Je me joins à ceux qui apprécient cette liste pour vous souhaiter bonne réflexion, Messieurs Mesdames du ministère.»

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