Promesse brisée, pérennité assurée

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ». Il reprend dans une version beaucoup plus longue une mini chronique publiée dans les versions imprimées du Journal de Québec et du Journal de Montréal du vendredi 21 novembre 2014. Il y a aussi eu une mention en Une à Québec et à Montréal

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Le programme des garderies à prix réduit date de janvier 1997, à l’occasion du dévoilement d’une nouvelle politique familiale. À un coût fixe de 5 $ par jour pour tous les bambins de 4 ans, la mesure prévoyait d’étendre ce tarif à tous les jeunes d’âge préscolaire avant l’an 2000. À ce moment, les usagers payaient autour de 20% des coûts d’une place. Avant les annonces des derniers jours, ils payaient autour de 13%.

Le moins qu’on puisse dire est que les gouvernements successifs n’ont pas démontré beaucoup de courage politique depuis le début des années 2000, ce qui explique que le statu-quo n’était plus possible avec l’arrivée de 2015.

On peut vraiment affirmer que toutes les formations politiques ont raison ce matin dans leur analyse de la situation…

Quand QS dit que c’est la fin du principe d’universalité, il a raison. L’accès est une des composantes de l’universalité; même si elle n’a jamais vraiment été atteint pour tous ceux qui souhaitaient une place à tarif réduit, l’autre composante, celle du financement par l’ensemble des contribuables en fonction de leur revenu, représentait un acquis. Les annonces d’hier touchent à cette forme d’universalité. Le principe de l’utilisateur-payeur fait son entrée dans les CPE…

Quand le PQ affirme que le PLQ brise sa promesse électorale en modulant les tarifs selon les revenus des parents, il a raison. La promesse du Parti libéral en campagne électorale 2014 était d’indexer les tarifs au taux d’inflation, alors que le PQ proposait deux augmentations successives du tarif unique, le faisant passer à 9 $ en 2016.

Quand la CAQ répète que Philippe Couillard n’a pas respecté sa parole envers les familles en haussant leur fardeau fiscal, elle a raison. Autour de 100 000 ménages vont devoir payer plus cher pour faire garder leurs jeunes enfants dans le système des garderies publiques.

Bien-sûr, il y a près de 90 000 ménages (47 %) qui ne seront pas concernés par la nouvelle politique et continuerons de payer 7,30 $ par jour.

Quand on sait qu’une place coûte 60 $ par jour… le gouvernement qui veut rétablir l’équilibre entre la part payée par les utilisateurs et celle des contribuables a aussi raison, de mon point de vue. Ceux qui paieront le maximum de 20 $ par jour bénéficie de l’apport des impôts de tous, même si le gouvernement Couillard met ainsi fin à la tarification unique.

Voici d’ailleurs un tableau du Journal Les Affaires qui illustre comment les familles seront touchées, au net :


Cliquez pour afficher la source, au Journal Les Affaires…

On estime que le programme coûte 2,6 milliards par année au trésor québécois, mais plusieurs estiment qu’il rapporte bien davantage. La ministre de la Famille a dit sur les ondes d’une émission de radio que le gouvernement va «pouvoir aller chercher 179 millions $ (2018-2019) avec ces nouveaux tarifs en garderies (source). Il semble qu’une partie de l’argent recueillie «ira au déficit et l’autre sera réinvestie dans les services de garde» (source).

Un sondage récent indiquait que «l’idée de moduler les tarifs de garderie est bien reçue».

Bref, quand j’affirme que tous ont raison, je veux dire qu’une promesse a bien été brisée, mais que probablement, la pérennité du programme des places en garderie à taux réduits a probablement été ainsi assurée.

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