Nager en eaux troubles

Avant Noël, j’avais discouru sur cette affaire. Récemment, une athlète olympique avait eu la bonne idée de renchérir suite à mon commentaire. Quelle histoire ! Hier, elle récidive par courriel et me met sur la piste du rapport complet de Natation Canada qui est accessible à partir du lien où on retrouve (en bas de page) le commentaire de l’entraîneur Dave Johnson. Un extrait:
« L’incident spécifique survenu sur le podium ne peut pas être étudié sans tenir compte de certains autres événements qui avaient lieu à ce moment. Aucune des personnes interviewées n’a mentionné que cet événement constituait un cas isolé, et plusieurs d’entre elles ont été d’avis que les problèmes survenus pendant les jeux trouvent leur origine dans des disputes préalables. Certaines personnes rencontrées ont soutenu que les problèmes ont débuté beaucoup plus tôt, au cours du processus de sélection de l’entraîneur pour les Jeux olympiques d’été de 2000.(…) Plusieurs athlètes ont contesté la sélection des membres de l’équipe des Jeux; l’une d’entre elles (Nadine Rolland) a d’ailleurs porté sa cause avec succès auprès du programme d’arbitrage MARC. (…) Éventuellement, au cours de la réunion, M. Johnson a souligné que Mlle Rolland faisait néanmoins partie de l’équipe, que tous les athlètes se trouvaient à Manchester pour donner leur meilleur, et qu’il était maintenant temps de se concentrer sur la performance. Il n’y a pas eu d’autre tentative explicite en vue de régler la question des attitudes envers Mlle Rolland (et, par le fait même, envers Mlle Carroll, qui était son partenaire d’entraînement et sa camarade de chambre). L’équipe « B » s’est rendue directement à Manchester. Mlle Rolland et Mlle Carroll faisaient toutes deux partie de l’équipe « B ». Ce groupe n’a pas tenu de rencontre semblable à celle de l’équipe « A ». Mlle Rolland désirait discuter de la question de la lettre mise en circulation par le représentant des athlètes. Sa demande fut rejetée à la fois par le personnel de l’équipe et par M. Johnson, et la question ne fut plus jamais abordée de façon formelle, ni pendant ou après les Jeux. La tension qui entourait l’équipe pendant toute la durée des Jeux était manifeste. On a souligné que tous les membres de l’équipe de natation (entraîneurs, personnel et athlètes) l’ont ressentie. Marianne Limpert a déclaré que « ce fut la compétition la plus désagréable à laquelle j’ai pris part dans mes 13 années au sein de l’Équipe nationale ». Cette tension a également été remarquée par le personnel du CWG, le personnel de SNC et d’autres équipes canadiennes prenant part aux Jeux. En résumé, l’équipe était démoralisée, divisée, frustrée et furieuse.
(…)
En résumé, bien que ces incidents individuels puissent sembler peu importants, ils ont clairement eu un effet cumulatif sur l’unité de l’équipe. Ils ont indisposé les gens et les ont rendus de moins en moins coopératifs, et ont eu pour résultat d’isoler Mlle Rolland et Mlle Carroll du reste de l’équipe. Importants ou non, ces incidents ont clairement exercé un effet important perçu par les athlètes, les entraîneurs, le personnel de l’équipe et même des athlètes canadiens participant à d’autres sports.
Le comité note que M. Johnson est depuis longtemps un entraîneur professionnel d’expérience au service de SNC. Il occupe un poste très en vue et il exerce d’importantes responsabilités. Les commentaires initiaux de M. Johnson aux médias n’étaient pas de nature spontanée ­ ils ont été faits à un moment où il avait eu le temps de réfléchir. Dans ces commentaires, et dans ceux qui ont suivi, le comité trouve qu’il a agi de façon imprudente. Ces commentaires ont contribué à envenimer la chose; ils étaient erronés et blessants. M. Johnson a fait preuve d’un bien piètre jugement, et a franchi le seuil du professionnalisme auquel on s’attend de la part d’un entraîneur en chef de son calibre et de son expérience.
 »
Il est toujours hasardeux de citer des extraits d’un rapport; je suggère de lire en entier, les quatorze pages du rapport. Cependant, une chose est sûre, l’incident a laissé des traces qui incitent une Fédération sportive Nationale à un « changement d’orientation et de culture organisationelle »:
Recommandation No 8
SNC (Swimming/Natation Canada) doit trouver une façon de rebâtir la confiance au sein de l’organisation. Des rôles et responsabilités définis clairement, des politiques et des procédures énoncées clairement ainsi que la ferme volonté de les respecter et, finalement, une façon transparente de fonctionner à tous les niveaux de l’organisation, doivent constituer la culture de SNC. La tenue d’un atelier de travail, animé par un expert de l’extérieur, dans le but d’intégrer la responsabilisation au niveau des politiques et des procédures, pourrait constituer une première étape.
Merci Madame Rolland; soyez en paix !

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