J’interviens à Autrans

Je n’ai pas suivi le procédé habituel pour procéder à l’écriture de ma présentation. Réveil à quatre heure du matin, écriture pendant quarante-cinq minutes et re-dodo jusqu’à sept heure quinze. Effet décalage ou résultat d’une démarche qui consiste à se retenir le plus longtemps possible pour comprendre le contexte dans lequel j’aurai « à livrer » la communication ? Je ne sais pas. La stratégie a porté fruit : j’étais clair, concis et créatif; je crois du moins.
Durée de la communication : douze minutes de dynamite (un café français…) ! Effet constaté : explosion d’air frais. Impact sur les autres membres de la table ronde : ils ont fait comme si je n’étais pas là ! Impact auprès des participants qui assistent à l’allocution : on en redemande pendant les jours qui suivent. Cela m’a permis de connaître l’animateur de la table ronde, M. Daniel Kaplan. Mes repères en PNL et en décodage m’ont bien servi : homme brillant qui me semble pris entre l’arbre et l’écorce, respectueux pour son monde, mais fin stratège (commentaire parfaitement subjectif). Au sortir de la salle, la chaleur des applaudissements suscite des contacts, mais encourage un froid avec les collègues présentateurs. M. Kaplan n’est pas « vu » en ma compagnie. Le lendemain, il vient me voir (ce qu’il me dit restera privé) et me remet (sans que je l’ai demandé) un livre qui de fait, est un rapport de la FING à propos de l’initiative des cartables électroniques. Une chance, parce que les présentations de tous les intervenants ne m’avaient pas parlé tellement fort… Ce document me permet de tirer les conclusions suivantes (encore une série de commentaires parfaitement subjectifs) :
Le paradigme de cartable électronique, dans le sens de « contenant regroupant des données numérisées dans un ordinateur sans clavier agissant comme un gros cd-rom branché sur internet utilisé dans un contexte de pédagogie linéaire » a été poussé à l’extrême pour accoucher de six axes qui produisent des conclusions menant à l’expression « espace numérique de travail ».
Je crois qu’il faut maintenant « oublier » le paradigme de départ pour apprécier le nouveau vocable ce que semble avoir compris M. Kaplan, mais pas les interlocuteurs avec lequel « j’ai eu affaire ! » La salle elle, semblait prête à adopter le nouveau paradigme… le rapport semble donc « aller dans le bon sens ». Inutile de dire que M. Kaplan a fait un bon coup de me remettre ce rapport le lendemain, car je n’aurais pu percevoir le potentiel de la notion de cartable numérique à la lumière des interventions de 4/5 de mes collègues (j’exclus M. Christian Martel parce que sa contribution a détonné (dans le sens qu’elle a permis d’entrevoir de belles possibilités pour les niveaux d’études supérieures)). La citation suivante de la page 23 du document m’en donne la preuve : L’expression « cartable électronique » ne désigne donc pas une réalité unique, mais un concept qui s’incarne de manière très diverse, voire apparemment contradictoires. Il s’agit en réalité d’utiliser une image familière qui renvoie au lien entre l’école et la maison, entre l’univers personnel de l’élève et l’univers collectif de la classe pour suggérer deux évolutions majeures :
– L’intégration des technologies de l’information et de la communication(TIC) au coeur même de la relation pédagogique, du fonctionnement de l’école et du processus d’enseignement.
– Et le passage d’un usage anonyme de l’ordinateur à l’école, à un visage (au moins pour partie) personnel.
N.B. Le texte qui a inspiré mon allocution se trouve sous l’hyperlien suivant…

Mon intervention lors de la table ronde « Espaces numériques de travail dans l’éducation : après le « cartable électronique ».
Un message principal : l’avenir de l’intégration des TIC passe par la différenciation; les divers intervenants ne doivent pas viser de modèle unique dans l’aménagement des espaces numériques de travail en éducation…
Une précision : mon expérience sur le terrain vaut bien celle d’un autre directeur d’école Français, Belge, Américains ou Québécois, mais puisque je suis ici, je vous invite à assister essentiellement à un partage d’une expérience concrète d’intégration des TIC au service des apprentissages.
Situons le contexte : notre école s’est appropriée une réforme (moments d’angoisse ou opportunité ?). À un certain moment donné de cette appropriation, comme groupe de pédagogues, nous en sommes venus à certains constats :
– Les élèves n’apprennent pas tous les mêmes choses en même temps.
– Les enseignants ne peuvent plus agir comme s’ils possédaient le monopole des connaissances à transmettre; ils sont une source importante, mais pas la seule.
Nous avons observé que les TIC pouvaient devenir de puissants outils pour composer avec la réalité précédemment décrite; nous avons aussi constaté que l’appropriation par les enseignants de différentes stratégies pédagogiques autres que « je parle/tu écoutes » pouvait devenir un atout tant du point de vue de la valorisation professionnelle que du développement d’une expertise en matière du « faire-apprendre ». À ce moment, je suis devenu promoteur d’une vision : que les enseignants deviennent les meilleurs apprenants de l’école ! Une vision qui me guide en tant que directeur motivé à aménager des espaces numériques de travail, non pas comme fins en soi, mais en tant qu’outils.
De quoi est-il question exactement : concrétisant une opportunité (l’achat de notre bâtiment par notre Corporation du propriétaire qui était les Soeurs de la Charité de Saint-Louis) nous avons formulé un projet bien particulier qui a émergé pour positionner un créneau pédagogique que nous voulions occuper en tant qu’école (parce qu’il procure de bons résultats et qu’il est à la fois, assez bien documenté et porteur d’avenir). Il s’agit d’apprendre en communauté. Il est question d’offrir aux élèves désireux (et à leurs parents) un programme qui valorise un autre profil que ce qui a été valorisé jusqu’à maintenant dans une école. Il est ici question de favoriser les élèves qui apprennent de façon moins linéaire (A+B+C+D= et tu arrives au résultat).
Les caractéristiques de ce programme : les élèves ne font la même chose en même temps. Un grande groupe (43) multi-âge divisé selon le moment en trois, quatre, deux, huit, etc. Chacun est muni d’un ordinateur portable, le iBook. Chaque élève dispose de deux espaces de publication personnel (un privé, un public). Aussi, tous les élèves ont accès à un espace collectif où leurs enseignants peuvent aussi contribuer : c’est l’espace de classe. Allons faire un tour pour montrer comment le modèle des cybercarnets (bien mentionner qu’en tant que Québécois cybercarnet = weblog et situer notre contexte) peuvent évoluer de façon à devenir des outils au service de meilleurs apprentissages et des outils de stockage et d’analyse réflexive. Ce faisant, je décris les cyberportfolios…
L’idée est la suivant : faire en sorte que les jeunes deviennent demandeurs de connaissances plutôt que de constamment « tirer » sur eux pour qu’ils aient soif d’apprendre; agir de façon à leur donner cette soif d’apprendre. Ils se sont mis à écrire.. (raconter les premières réactions, les feedbacks qui leurs « tombent dessus », etc). Ils s’expriment en étant bien animés et bâtissent le « credo » et le « modus operandi » et ils se mettent à l’oeuvre… Dorénavant c’est la stratégie du texte de qualité.
La puissance de la syndication de contenu: Au départ, nous avions anticipé que l’ordinateur portable serait le principal levier de cette stratégie pédagogique. Par la suite, nous avons découvert que le levier des espaces de publication était encore plus puissant. Maintenant, je dirais que le fil XML l’est encore davantage (Montrer l’agrégateur, mener vers le billet du résumé du conseil de coopération et montrer la démarche vers le commentaire où je cite la règle de trois…). (À noter que « l’anecdote règle de trois » a été présentée dans un atelier consécutif sur les intelligences collectives).
Ne pas oublier : que la connaissance est accessible par plusieurs sources. Montrer la force des leviers qui créent et entretiennent la motivation en nommant qu’un élève a devant lui de nouvelles alternatives. Il a le choix entre faire son devoir pour le professeur (s’il ne publiait pas) ou « produire son travail » pour le monde entier… Si le temps le permet, nommer l’exemple du site du petit garçon sur le billet à propos d’Alan November… Le prof n’a plus le monopole de la connaissance, il est une source parmi tant d’autres…
Conclusion : la beauté des espaces numériques de travail dans ce contexte est d’offrir des choix pédagogiques et technologiques différents en matière d’apprentissage…

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