Le difficile souhait de se colorier…

Je viens de terminer la lecture de la dernière pousse d’Alexandre Jardin, « Les Coloriés » (lire cet entretien avec l’auteur). Plusieurs passages me restent comme autant de possibles, d’utopies ou de rêves :
 « Le plus merveilleux des défauts consiste à être absolument déraisonnable. »
 « Vous ne savez que ce que vous avez appris ici ? »
 « L’intégration forcée des mineurs dans l’univers limité des grandes personnes, par assimilation totale, reste l’un de nos buts collectif les moins contestés. »
 « En pays adulte, l’indécence est d’être authentique. Le savoir-vivre exige de frauder en public, de niveler tout sentiment consistant. L’idéal adultien ne reste-t-il pas le consommateur automate, l’individu grévin, le salarié androïde ?
Ce livre est une « pinte de bon sens » (pour ne pas dire « sang »). Évidemment, l’école (dans son sens large) passe dans le tordeur pas à peu près… On la décrit comme un lieu où la mission est de refiler des habitudes communes; un endroit où Les Culottés sont bornés par leurs certitudes…
Je dois confesser que je n’aurais pas été attiré par ce livre avant d’oeuvrer dans une école primaire. Certes, ma vie de papa avait refrené mes certitudes d’adulte que l’enfance était un refuge pour les faibles et les nostalgiques en particulier pour un homme de mon âge. Mais le vécu quotidien à l’école avec ces petites frimousses me convainc chaque jour que la vie de colorié comporte des valeurs à retrouver. Les citations d’en haut n’en évoquent que quelques-unes…
J’ai la chance de côtoyer ces petits-qui-sont peut-être-plus-grand-qu’on-le pense… Je dois les observer davantage et m’interroger « sérieusement » (ouach !) sur les comportements qui libèrent et ceux qui oppriment. Apprendre à laisser de côté le « triste scepticisme, le garrottage des émotions et l’esprit de gravité qui corrompt tout » ne sera pas un mince tâche autour de moi.
Peut-être trouverai-je des pistes du côté de ma prochaine lecture !
On dirait que je serais…