La Normandie divisée

Nous avons passé une bonne partie de la soirée à entendre parler de réunification et de correction du temps passé lors de notre visite à Rouen. Ce ne fut pas désagréable. Au-delà de l’anecdote, il y a eu bien plus à tirer de ces longs moments pendant lesquels notre ami bloggeur (et plutôt persévérant) a tenté de nous convaincre de la pertinence de sa démarche de réunir les deux Normandies. De fait, plusieurs démarches m’ont paru difficiles à décoder dans cette activité où la rencontre d’une vingtaine de normands étaient au rendez-vous.
Il faut dire que j’ai manqué le début de la présentation d’Olivier . Un journaliste local était là pour nous interviewer un à un et j’imagine qu’en commençant par l’accent québécois, il se disait que le plus difficile serait derrière lui… Le début de notre activité se passe dans un lieu très moderne, bien équipé où mes amis fumeurs ne sont pas à l’aise. Tout est beaucoup trop en ordre pour espérer créer de l’ambiance se disent-ils ? Deux ou trois sonneries de « Skype », un apéro vite fait, quelques boniments d’usage et nous nous retrouvons dehors avec la hâte que la vrai rencontre de bloggeurs/wikistes commence.
Je dois admettre que la barre avait été mise très haute dans l’auto en provenance de Paris. Nous étions cinq « parisiens » à avoir quitté ensemble pour l’aventure Normande et, force est d’admettre que, les discussions de banquettes nous avaient donné le goût de haute voltige intellectuelle. Christophe tenant le volant d’une main et une cigarette de l’autre avait le pied bien pesant et la parole vigoureuse. Pierre observait et se reconnectait avec un groupe qu’il semblait avoir un peu perdu de vue. J’ai su au retour que nous ne perdions rien pour attendre parce que c’est lui qui a animé le retour. Mathieu au travers de la présentation de sa démarche personnelle nous a montré l’ampleur de ses convictions.
Je peux quand même dire que c’est Xavier qui m’a le plus impressionné. Ses récits d’aventures dans le beau monde de la politique m’ont beaucoup électrisé. « Place de la démocratie« , la page wiki regroupant tous les bloggeurs politiques et son propre blogue ont agit en révélateur de la démarche spectaculaire d’un personnage coloré, sûr de lui et idéaliste à souhait. Il connaît tout de l’utilisation des moyens technologiques en phase avec le politicien français. Je croyais avoir la berlue par moment et entendre Clément parler dans cette Renaud bondée d’idées et d’effervescence.
Xavier a marqué le pas donc et c’est ce qui explique que ce qui a précédé le repas en Normandie nous soit apparu aussi fade. La sauce n’a pu prendre qu’autour de la table ou se sont joints aux cinq de l’auto, l’autre Xavier, Olivier, Sébastien, Bernadette, Guillaume et notre unificateur de normands bien aimé. Présentation de chacun, discussions décousues, esprit festif; tout était en place pour que ce rassemblement ne nous déçoive pas. Nous avons failli dîner à « La crillée », mais l’honneur fut sauf par le choix d’un lieu beaucoup plus champêtre qui nous a permis de découvrir Rouen beaucoup mieux.
Les édifices de la ville semblent un peu à l’image de la situation décrite par le fana de l’unification : chacun s’exprime dans la solitude ! Une cathédrale extravagante de beauté côtoie un palais des congrès bête, carré et, disons-le, complètement inutile. Un coin de pays plein de ses solitudes finalement qui ne demande qu’à s’unifier par la ferveur des gens qui cherchent et se cherchent. Ce n’est qu’une première impression…
Le retour sur Paris aux petites heures ne m’a pas permis de tout blogguer tout de suite, mais le délai avec lequel j’ai pu décrire ces souvenirs m’ont permis de mieux y voir clair. Heureuses rencontres (dont celle avec le papa de Karl), instants de plaisirs et périodes plus creuses : une Normandie pas mal divisée !

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