Levée de soleil

Il fait nuit encore. Je suis assis dans un train à la voie cinq de la Gare de l’Est. Dans quelques instants, nous partons vers Nancy où je vais rencontrer un chef d’établissement référé par un collègues français au sujet des portfolios numériques d’Opossum. C’est la première fois que je suis assis dans une cabine fermée où il y a six places, comme on en voit dans les films. La fenêtre à côté de moi est immense. Un seul autre passager occupe la même section que moi. Il est Allemand et parle un anglais approximatif.
Le train part. Nous sortons de Paris aux petites heures d’un matin comme les autres où des milliers de voyageurs ont dû se tourner vers la fenêtre cherchant du regard à découvrir un peu le paysage qu’offre les régions de Champagne-Ardenne et de Lorraine. Dans cette pâle noirceur se profilent fils électriques, rails, arbres et maisons à une vitesse qui ne me donne aucune chance d’identifier quoi que ce soit.
Je pense à ma rencontre. J’aurai trois heures devant moi pour présenter trois ans d’expériences de publication Web sous le prisme du portfolio. Je cherche dans ma tête à repérer les pages Web les plus significatives, les moments les plus forts et les plus parlants de ce passé récent où tellement d’aventures ont déferlé dans ma vie. Je ne vois que des clips rapides ce matin, c’est vraiment spécial.
Les minutes passent et le temps se fait plus clair. Un peu de brume est visible. Une lumière sombre me permet d’observer la campagne et les cours d’eau, entrecoupé de passages où les lignées d’arbres obstruent complètement la vue. Et puis, le temps avançant, je pressens qu’au hasard d’un détour m’attend peut-être une idée plus claire du paysage, du chemin à prendre. Je me dis aussi que j’aurai peut-être la chance d’assister au plus beau spectacle qui soit. Je vois au lointain une lumière plus forte à l’est, là où il devient possible de discerner le ciel de la terre.
J’attends fébrilement le moment où la grosse boule orange viendra nous illuminer en ce beau matin de septembre. J’attends la même chose aussi de cette rencontre; je me considère tellement privilégié de pouvoir vivre un moment pareil où des élèves et des profs d’une école de France pourraient être invités à joindre les rangs de ceux qui partagent, réfléchissent et côtoient sur des espaces Web.
C’est en arrivant sur Epernay que « Galarneau » s’est manifesté. Tout d’abord par une anse rougeâtre et puis, rapidement, intensément, entre deux nuages, il m’en a mis plein la vue. À ce moment, mon voisin de banquette dont je ne sentais pas la connivence, me révéla comment était pour se passer ma journée : «You know sir, when we see a so big thing grew up in the sky, we can imagine that anything is possible in this world».
Ces paroles prononcées avec beaucoup d’à-propos me donna l’heure juste. En serrant la main de cette personne qui déjà me quittait à Chalons-en-Champagne, je me suis dit que chaque personne qui traverse nos vies ne fussent que quelques minutes, a beaucoup à nous apprendre.
J’ai bien hâte d’arriver à Nancy !

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1 Commentaire
  1. Clément Laberge 17 années Il y a

    «You know sir, when we see a so big thing grew up in the sky, we can imagine that anything is possible in this world»
    Merci à l’Allemand inconnu.

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