Retour de Montréal

Me voilà de retour après une journée vraiment mouvementée. Après une première vraie prise de contact avec notre équipe de Montréal, le tournage de «Il va y avoir du sport» et une visite à à La Cabane sur St-Laurent, je suis à quelques minutes de mon oreiller. Il faudra attendre la diffusion de l’émission avant que je puisse vraiment me faire une idée de la contribution réelle de ce genre d’exercice à mieux cerner les enjeux actuels de l’arrivée de la réforme au secondaire. Un débat a vraiment eu lieu, ça je peux le dire.
Est-ce que nous avons manifesté assez d’écoute du point de vue de l’autre pour ne pas donner l’impression d’un dialogue de sourds? Est-ce que les échanges ont fait avancer les points de vue? Ce sera aux auditeurs d’en juger à partir de vendredi soir sur Télé-Québec (19 h 30). J’ai bien aimé l’expérience. J’étais bien préparé; même si j’aimerais bien pouvoir reformuler certaines réparties, je peux dire que j’ai trouvé de l’espace pour avancer certaines idées et quelques phrases chocs ont pu être placées; je me suis fait répondre avec fermeté, disons-le. Mme Laurin n’a pas beaucoup parlé de notre débat en fin d’émission, mais c’est presque une bonne chose compte tenu de sa position avant que nous commencions. Il faut croire que les échanges ont pu modifier quelque peu l’idée avec laquelle elle entrait dans ce débat… Par contre, je ne crois pas qu’il y aura de perdant. Mme Gagnon, M. Bédard et Mme Salvas ont joué le jeu de l’attaque et de la défense tout comme moi, de bonne foi! Une chose est sûre; le deuxième débat sur l’hypersexualisation des jeunes filles a donné lieu à pas mal moins d’empoignades…
À chaud, ce ne sont que des perceptions. Allez savoir comment tout cela sera interprété par ceux qui regarderont…

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16 Commentaires
  1. Michel Leblanc 16 années Il y a

    Heureux de t’avoir rencontrer de nouveau, après 30 ans, hier.

  2. Patrice Prud'homme 16 années Il y a

    Bonsoir Mario,
    Bravo ! Pas facile de faire avancer la discussion dans pareil contexte…
    Je salue ton approche honnête et franche ; ma conjointe, qui n’est pas issue du domaine de l’éducation, appréciait la qualité de ton discours, ton approche pédagogique et la belle assurance dont tu as fait preuve. Je n’ai pas observé rien de comparable du côté des représentants du comité pour l’enseignement de qualité (sic) et du quotidient LA presse 😉
    À suivre… je le souhaite !
    La réforme n’est pas parfaite ; l’ignorer est une bêtise selon moi qui signe comme enseignant du secteur public au secondaire, conseiller pédagogique en TIC et animateur d’un service local du RÉCIT

  3. Gilles G. Jobin 16 années Il y a

    Évidemment, quinze minutes, quatre personnes, une animatrice qui se sent obligée de poser des questions au lieu de chercher à en savoir un peu plus, peu d’approfondissement, des gens qui restent campés sur leurs positions, incapables de se faire comprendre parce qu’on veut tout dire… et on appelle ça un débat…
    M’enfin, la télévision, faut bien que ça donne l’impression de dire quelque chose…
    Il va y avoir du sport… peut-être, mais l’émission ne mérite pas une médaille… but the show must go on.

  4. Photo du profil de DanielleLevesque
    DanielleLevesque 16 années Il y a

    J’ai apprécié votre attitude d’ouverture et le respect des différences dont vous avez fait preuve. Il y a une différence entre partager et imposer sa vision. Cette différence était visible lors du débat. Vous avez réussi à défaire quelques mythes minant le renouveau pédagogique en acceptant de partager votre point de vue sur le sujet. Bravo !

  5. Photo du profil de Djeault
    Djeault 16 années Il y a

    Bonjour TLM
    Pour assister au débat « La réforme de l’éducation : quels adultes pour demain? », animé par la journaliste Françoise Guénette, le lundi 13 mars 2006, à 19h30, au Musée de la civilisation, 85, rue Dalhousie, une réservation est requise en téléphonant au (418) 643-2158. Le coût est de 3 $, et de 1 $ pour les Amis du Musée et les étudiants.
    Bon samedi TLM

  6. Photo du profil de MarcSt-Pierre
    MarcSt-Pierre 16 années Il y a

    Bonjour Mario
    J’ai écouté le débat. Je dois t’avouer que j’étais partagé. J’étais sensible à tes arguments, comme je l’étais à ceux de tes opposants. Oui, il faut créer du sens, mettre les jeunes en action, miser sur les échanges et l’interaction. Je crois à ce que j’appelle une pédagogie de production et que cette production c’est d’abord celle des apprenants. En ce sens, oui, on peut dire que l’idée de projet tient la route, malgré tout, et que pour en arriver à ça, il fallait forcément avoir un regard critique sur nos façons de faire l’école, plus particulièrement au secondaire. En fait, je te partage une confidence : cette réforme, elle aurait dû commencer au secondaire. Les années où j’ai été responsable des services éducatifs du secondaire à la FEEP, j’ai répété et répété ce credo aux collègues: cette réforme-là, elle est d’abord pour nous. Nos premières actions à l’époque ont d’ailleurs porté sur les approches pédagogiques, l’intégration des TIC et l’évaluation et c’était destiné aux directions et aux enseignants du secondaire. On n’avait que faire de changer des contenus. Ceux qu’on avait, à la limite, faisaient l’affaire. Bien sûr, ils avaient besoin d’être remis au goût du jour, ils avaient aussi cruellement besoin d’être revus parce qu’on savait qu’il y avait des problèmes importants au niveau de la cohérence et de l’intégration verticale. Alors, quand je t’entendais, c’est à cela que je pensais à ces efforts-là pour une pédagogie plus active et engageante. Plus militante à la limite. Et j’étais content de t’entendre dire le grand bout de chemin qui avait été fait par les écoles privées. Mais en même temps, je le répète, je crois qu’il aurait fallu commencer par le secondaire et investir massivement là, au départ.
    C’est pourquoi, tu comprendras que je suis aussi très sensible aux arguments de ceux qui étaient assis en face de toi lorsqu’ils parlent des ratés au primaire. Surtout quand ils parlent de la lecture. Car la lecture, ce n’est pas un cas particulier. C’est majeur, surtout au primaire, parce que :
    Un enfant qui ne peut maîtriser la lecture dès la fin de sa première année du primaire risque de généraliser ses difficultés à l’ensemble des matières. L’onde de choc est inévitable. Et la situation ne fait que s’aggraver avec le temps : le fameux « effet Mathieu ».
    Près de 80 % des élèves qui ne savent pas lire au terme de leur première année mettront plus de six ans à terminer leur primaire.
    Les difficultés en lecture constituent le motif principal invoqué pour justifier une prolongation du 1er cycle du primaire.
    Globalement, c’est en milieu défavorisé que les difficultés en lecture semblent les plus importantes.
    Les écoles secondaires qui accueillent le plus d’élèves ayant accumulé un retard au primaire, sont celles où les taux de persévérance sont les plus bas et où les élèves ont les moins bons résultats en langue maternelle.
    Je suis sensible aux arguments de ceux qui, comme Daniel Trottier, prétendent que le MELS tient deux discours en affirmant que rien dans le renouveau pédagogique n’empêcherait les enseignants de favoriser une méthode plutôt qu’une autre pour l’enseignement de la lecture alors que dans les faits, en imposant des devis pour la production de matériel didactique et en approuvant les contenus des programmes de formation des futurs maîtres, il a contribué à l’éradication des approches syllabiques au profit de l’approche globale. Je suis sensible aux arguments de ceux qui disent que les pédagogies ouvertes, ce n’est probablement pas ce qu’il y a de mieux pour les plus petits, surtout s’ils ont commencé à prendre du retard, a fortiori quand ils n’ont pas le soutien requis à la maison. C’est pourquoi je suis content d’entendre de la part de certains « opposants » que :
    Les enfants qui bénéficient d’un enseignement systématique du décodage (approche syllabique) obtiennent de meilleurs résultats que les autres, non seulement en lecture de mots, mais également en compréhension de texte, contrairement aux idées reçues sur les méfaits du décodage qui conduirait à produire des sons, mais sans comprendre;
    L’enseignement systématique et structuré du décodage est particulièrement supérieur aux autres méthodes pour les enfants en difficultés d’apprentissage de la lecture, soit du fait de faiblesses en langage oral, soit du fait d’un milieu socio-culturel défavorisé ou peu stimulant;
    L’enseignement systématique du décodage est plus efficace lorsqu’il démarre précocement que lorsqu’il démarre après le début de l’apprentissage de la lecture.
    Ça, ça donne des idées pour de l’action concrète, comme :
    Développer un enseignement plus systématique du décodage au début du primaire;
    Mettre en place des programmes d’intervention intensive en lecture, l’objectif visé étant de réduire l’écart de performance entre les élèves (contrer l’effet Mathieu);
    Concevoir des outils spécifiques pour les directions d’école afin de mieux encadrer et soutenir le déploiement des approches mises en place, dans le cadre de la supervision pédagogique;
    Utiliser des instruments de mesure quantitative pour suivre (monitorer) les progrès des élèves en lecture tout au long du primaire;
    Promouvoir des initiatives partenariales pour développer l’accès au livre, donner le goût de lire et stimuler l’éveil à la lecture et à l’écriture chez les 0-5 ans.
    À plus long terme, davantage de bons lecteurs au primaire et au secondaire, ça permettrait de miser beaucoup plus sur la dimension de formation personnelle de l’enseignement de la langue et un peu moins sur le code. Il n’y a pas si longtemps, dans l’histoire de l’humanité, c’est dans les contes, les fables, les chants populaires et les romans que s’exprimait le sens des comportements. Et le contact avec le texte était à la fois esthétique et moral, au-delà d’une dimension fonctionnelle et pratique. Dans la lecture, dans les contes ou dans des textes de plus grande envergure au secondaire, émergeait l’occasion de travailler sur sa propre mémoire, ses propres émotions, ses préférences et sur ce qu’on aimait moins, ce qui débouchait naturellement sur des espaces où s’exprimer.
    Ce n’est qu’en changeant nos façons de faire au quotidien, dans ce qui touche de plus près aux enfants, qu’on pourra changer pour longtemps la vie de beaucoup d’entre eux. Si on veut que ces jeunes-là soient capables de lire pour apprendre, il faut commencer par leur apprendre à lire. Buter à répétition sur des mots qu’on ne peut pas décoder est aussi démotivant que dommageable pour l’estime de soi que de chuter à répétition dans une descente en ski quand tous nos amis nous regardent.
    Y’a rien de manichéen là-dedans. Tout n’est pas noir ou blanc. Je crois que tu l’as bien fait ressortir dans tes interventions. Mais ces débats-là nous font tous vibrer. Différents arguments me touchent de façon différente : des fois, c’est le gestionnaire qui se sent concerné, d’autre fois l’ancien prof en adaptation scolaire; l’éducateur spécialisé à d’autres moments; le père de famille ou l’élève que j’ai été ou le directeur d’école, tantôt publique, tantôt privée. D’autre fois c’est le militant. Et toutes ces identités-là, comme l’écrit Amin Maalouf, ne sont pas cousues entre elles comme les pièces d’une courtepointe : elles sont plutôt toutes dessinées sur la peau tendue d’un tambour. Peu importe l’endroit qui est frappé, c’est tout le tambour qui vibre. J’aime cette image. Il ajoute plus loin que toutes ces appartenances n’ont évidemment pas la même importance, en tout cas pas au même moment. Mais aucune n’est totalement insignifiante. Ce sont les éléments constitutifs de la personnalité, on pourrait presque dire « les gènes de l’âme ».
    Je m’éloigne un peu de la réforme et du débat, mais finalement, pas tant que ça. Parce que, toujours pour Maalouf, « dès lors qu’on conçoit son identité comme étant faite d’appartenances multiples […] un rapport différent se crée avec les autres comme avec sa propre tribu. ».
    Plus loin, il ajoute : « Les personnes participant de plusieurs cultures peuvent jouer un rôle de « relais », de « ciment » dans les sociétés où elles vivent.
    C’est un peu ce que tu fais et je l’apprécie. Je voulais te le dire.
    Marc

  7. steve bissonnette 16 années Il y a

    Un discours, Monsieur St-Pierre, plein de bon sens et de plus, un discours qui trouve écho dans les résultats de recherches empiriques !

  8. Photo du profil de Mario Asselin
    Mario Asselin 16 années Il y a

    Je ne peux, moi aussi, qu’admettre que cette réflexion de Marc St-Pierre comporte beaucoup de sens. Si, par surcroît, elle rallie des personnes qui ont souvent sur cet espace des perspectives divergentes, il faudra la qualifier «d’historique» 😉
    J’aurais le goût de partager quelques confidences que je reçois depuis quelques jours suite au débat. Des enseignants (enseignantes pour être précis), me rapportent qu’elles sont consternées de constater que le discours qu’elles recevaient (pour ne pas dire «reçoivent») en guise d’encadrement «pro-réforme» ne correspond qu’à peu de points avec ce qu’elles m’ont entendu «défendre», entre autres, sur la question de l’importance de continuer d’enseigner. Le balancier «côté projet» leur était présenté en absolu…
    Je ne suis pas surpris d’entendre cela.
    Je suis simplement surpris, qu’autant d’enseignants aient pu croire que ça faisait du sens de ne plus du tout enseigner quand on vise à faire apprendre.
    Ce qui ne veut pas dire qu’il soit plus acceptable «d’enseigner» (dans le sens de partir la cassette) en sachant qu’on ne fait pas apprendre (dans le sens de ne pas faire faire de lien).
    N.B. Quand on parle de lecture, j’ai beaucoup de difficulté à ne pas être d’accord avec l’enseignement systématique du décodage; ce qui ne veut pas dire que l’enseignant ait tous les outils nécessaires pour faire cheminer avec succès tous ses élèves s’il ne compte que sur cette stratégie en tout!

  9. Photo du profil de DanielleLevesque
    DanielleLevesque 16 années Il y a

    Je suis toujours « sidérée » quand j’entends ou je lis que la réforme exclut telle ou telle méthode ou approche pédagogique, ou encore que la réforme c’est la pédagogie par projet. C’est à croire que quelqu’un quelque part travaille à désinformer la population (et les enseignants) au sujet de la réforme. J’ai lu les premiers chapitres des Programmes du primaire et du 1er cycle du secondaire de long en large. J’ai aussi lu les programmes de Mathématique et de Science et technologie, du primaire et du 1er cycle du secondaire. Or, je n’ai rien trouvé dans le Programme de formation de l’école québécoise qui m’empêche de donner des cours magistraux quand je juge que c’est nécessaire. Par contre, j’y ai trouvé des éléments « m’autorisant » l’usage d’une pédagogie plus ouverte quand je le juge approprié. J’ai aussi trouvé des éléments m’invitant à donner du sens aux apprentissages que font mes élèves. La réforme appelle la différenciation, pas le projet. Différencier n’exclut pas l’enseignement magistral. Différencier suppose qu’on ne se limite pas à une seule approche, en l’occurrence l’enseignement magistral. Différencier, ce n’est pas être toujours en projet. Être toujours en projet est aussi lassant et démotivant que d’assister continuellement à des cours magistraux. Trop c’est comme pas assez. Différencier, c’est adapter l’enseignement, les tâches, les activités, les modes de regroupement, les productions, les moyens d’évaluation et les attentes en fonction des élèves qu’il faut soutenir, encadrer, motiver, encourager, entraîner à persévérer, faire cheminer, évaluer et diplômer !

  10. Photo du profil de MarcSt-Pierre
    MarcSt-Pierre 16 années Il y a

    Bonjour Mario !
    Ce qui risque le plus de passer à l’histoire, et à juste titre, c’est cet espace que tu as créé et où tu « tiens salon » d’admirable façon, comme on le faisait au siècle des Lumières.
    On a tous besoin de la part de l’autre. Toi et et moi, on n’aurait pas trop de problème à garder bien éveillé un groupe d’élèves pas nécessairement faciles. Et je suis convaincu que si on embarquait dans le team un gars comme Steve Bissonnette, nos élèves seraient encore mieux servis. Pis on aurait du plaisir à faire ça, j’en suis convaincu.
    Est-ce qu’on part un Dream Team ? Me semble que le programme d’univers social, je donnerais ça à Fred Pellerin !!! D’ailleurs, vois-tu, un gars comme Pellerin, c’est la preuve que de l’enseignement magistral, bien fait, ça marche !!! ; )))
    Marc

  11. Photo du profil de ReneLeclerc
    ReneLeclerc 16 années Il y a

    Bonjour Mario
    Puisqu’il est question de lecture, et que cette question est centrale, j’ose reproduire ici un extrait du livre de Jocelyne Giasson dont je t’ai déjà parlé. Je ne le présente pas comme LA réponse mais comme une façon de prolonger la réflexion fort intéressante de monsieur Saint-Pierre. Je partage avec lui l’idée que la lecture est un apprentissage-clé. J’ai le sentiment aussi que nos questionnements pédagogiques nous amènent à chercher tout ce qui est bon pour l’élève.
    Voici cet extrait :
    « La guerre des méthodes (en lecture) est née du désir de trouver une réponse universelle à la question de l’enseignement de la lecture. Une réponse unique est toujours rassurante pour les enseignants et pour les parents. Cependant, il ressort du vaste éventail des recherches effectuées au cours des dernières décennies que presque toutes les approches sont efficaces avec certains élèves, mais qu’aucune approche n’est efficace avec tous. Or, depuis quelques années, le conflit des méthodes de lecture tend à se résorber grâce à un mouvement de plus en plus perceptible en faveur d’une approche équilibrée (balanced reading) [Ivey, Baumann et Jarrard, 2000; Guthrie, Schafer et Huang, 2001 ; Pressley et autres, 2002]. »
    « Qu’est-ce que l’approche équilibrée?
    L’approche équilibrée qui est proposée aujourd’hui n’est pas une simple combinaison d’approches déjà existantes; elle n’équivaut pas à l’approche mixte ni ne consiste dans le simple ajout de littérature pour la jeunesse aux manuels de lecture. On pourrait dire qu’elle est plus une synergie qu’un compromis. Une approche équilibrée en lecture est une approche dans laquelle l’enseignant prend quotidiennement des décisions pertinentes quant à la meilleure façon d’aider chaque enfant à devenir meilleur lecteur; elle englobe les stratégies d’intervention, d’évaluation et de motivation (Blair-Larsen et Williams, 1999; Pearson, 2001). »
    « L’équilibre, selon cette conception, ne signifie pas répartition égale des activités dans le temps ni passage automatique d’un type d’activité à un autre; l’équilibre renvoie plutôt ici à une harmonie entre les besoins des élèves et le soutien offert. Par exemple, dans la vie d’une classe, il est opportun, à certains moments, d’encourager l’élève à la découverte, mais, en d’autres temps, un enseignement plus explicite est nécessaire; les élèves doivent lire le plus souvent possible des textes entiers, mais, en certaines occasions, ils ont besoin de s’attarder sur des unités comme les mots ou les syllabes; laisser choisir les activités par les élèves est à privilégier, mais l’enseignant proposera, dans certaines circonstances, un texte ou une activité déterminés en fonction d’un objectif pédagogique valable; si les activités en grand groupe sont indiquées dans certains cas, la répartition en sous-groupes est parfois préférable, etc. L’ équilibre, dans cette approche, s’établit donc:
    entre les découvertes de l’élève et l’enseignement explicite;
    entre les tâches choisies en fonction des besoins de l’élève et celles qui le sont en fonction du programme;
    entre la compréhension et le code; entre les interventions spontanées et les activités didactiques planifiées;
    entre les textes choisis par l’élève et ceux qui sont proposés par l’ enseignan t ;
    entre l’ évaluation formative et l’évaluation sommative »
    « L’approche équilibrée présente les caractéristiques de l’enseignement exemplaire. Plusieurs études récentes ont montré que les enseignants qui réussissent le mieux emploient une approche équilibrée: ils engagent les élèves dans la lecture de textes authentiques et enseignent des stratégies de lecture selon leurs besoins (Dahl et Scharer, 2000; Taylor et autres, 2000; Allington, 2002). »
    Jocelyne Giasson, La lecture de la théorie à la pratique, Gaetan Morin éditeur, 2003, pages 28-29

  12. steve bissonnette 16 années Il y a

    Aucune surprise pour moi en ce qui concerne la pédagogie de projet!
    C’est le discours qui a été tenu par : 1. la majorité des conseillers pédagogiques dans les commissions scolaires depuis le début de la réforme, 2. par le contenu des revues Virage, Virage Express et Vie Pédagogique, 3 par le matériel approuvé par le MELS.
    Les enseiganants n’ont pas inventé ce discours !
    Il semble maintenant y avoir un peu plus d’ouverture avec le renouveau pédagogique mais le mal est déjà fait et ne pourra que se poursuivre car l’apprentissage doit se réaliser à l’aide de tâches complexes ce qui est tout à fait compatiible avec le projet et non pas avec un enseignement explicite qui procède du simple vers la complexité !
    Autre défi à relever !

  13. steve bissonnette 16 années Il y a

    En ce qui concerne la lecture, le débat est terminé depuis le dépôt de la méta-analyse du National Reading Panel (2000) (plus de 100,000 recherches analysées!). Cette étude a d’ailleurs été citée dans le débat en France! Cette étude signe la mort du Whole Language et des méthodes ne procédant pas du simple vers le complexe soit du décodage au départ pour ensuite accéder à la compréhension !
    On retrouve cette étude citée par quelques chercheurs dans le numéro spécial de la revue des sciences de l’Éducation automne 2004.

  14. Photo du profil de MarcSt-Pierre
    MarcSt-Pierre 16 années Il y a

    Bonjour René !
    Dans mon commentaire sur le débat, j’ai identifié des pistes d’action pour mieux intervenir en lecture. En fait, je vous ai présenté l’ébauche d’un plan d’action que nous mettrons en place dans le cadre de notre plan stratégique.
    J’ai omis toutefois d’inscrire le premier axe de ce plan, car trop lié au contexte chez nous. Mais suite à l’extrait que tu nous a soumis, voici l’intégral. Le premier axe concerne spécifiquement l’implantation d’une approche équilibrée en lecture et en écriture:
    AXES D’ACTION
    1.La poursuite de l’implantation de l’approche équilibrée en lecture et en écriture;
    2.Développer un enseignement plus systématique du décodage au début du primaire;
    3.Mettre en place des programmes d’intervention intensive en lecture, l’objectif visé étant de réduire l’écart de performance entre les élèves (contrer l’effet Mathieu);
    4.Concevoir des outils spécifiques pour les directions d’école afin de mieux encadrer et soutenir le déploiement des approches mises en place, dans le cadre de la supervision pédagogique;
    5.Utiliser des instruments de mesure quantitative pour suivre (monitorer) les progrès des élèves en lecture tout au long du primaire;
    6.Promouvoir des initiatives partenariales pour développer l’accès au livre, donner le goût de lire et stimuler l’éveil à la lecture et à l’écriture chez les 0-5 ans.
    Une des clés de tout ça, c’est d’être en mesure d’attacher ce plan d’action aux plans de réussite des écoles. D’où l’idée de monitorer les résultats et développer des outils de supervision pédagogique pour aider nos directions d’école à suivre, encadrer et supporter tout ça. (Là, c’est le gestionnaire qui parle.)
    Pour ce qui concerne l’intervention intensive en lecture, ce pourrait être l’approche développée par Christian Boyer. Nos collègues d’une CS voisine ont implanté cette approche qui a eu des effets réels sur les écarts entre bons et mauvais lecteurs, au début du primaire.
    En bref on s’enlignerait pour un enseignement systématique du décodage pour tous, au début du primaire;
    Une approche équilibrée tout au long du primaire, pour tous;
    Des interventions intensives pour environ 25% des élèves, au début du primaire.
    Voilà. Tout un programme.
    Marc
    PS: M. Bissonnette, l’offre pour le Dream Team tient toujours !!! ; )

  15. steve bissonnette 16 années Il y a

    Je connais très bien Christian Boyer et sa méthode pour l’avoir implantée à la Polyvalente La Pocatière. Cette méthode s’éloigne des méthodes mixtes et de loin !Pour avoir fait un bon tour d’horizon de la littérature sur l’enseignement de la lecture, la méthode Boyer est à mon avis la meilleure en français pour les élèves en difficulté mais vous devriez voir les effets de sa méthode pour l’apprentissage accéléré de la lecture en première année. Cette méthode est employée en Ontario francophone dans plusieurs conseils scolaires avec lesquels je travaille sur l’enseignement efficace et les écoles efficaces!
    Pour votre offre si l’enseignement efficace et les écoles efficaces vous intéressent faites-moi signe !!!!!

  16. Mathieu Noppen 16 années Il y a

    Évidemment, la pédagogie par projet est attirante car elle permet aux élèves de découvrir par eux-mêmes, mais depuis le début de l’année scolaire – j’enseigne en 1re secondaire et donc avec le nouveau programme – je n’ai pas fait plus de 2 projets. Les élèves sont surchargés avec ces projets, ils en ont constamment et ne savent plus où donner de la tête, ce qui est le plus important dans un projet par rapport à un autre. Il nous a donc fallu trouver d’autres façons de faire et je crois que notre groupe d’enseignant n’est pas le seul.
    Nos collègues de 2e nous voient aller et comprennent, par la discussion, que cette «réforme» n’est pas uniquement du projet, bien que cela s’applique plus pour certaines matières que d’autres.

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