Le Multimédia ludo-éducatif une approche ludique pour découvrir et valoriser le patrimoine historique et culturel des régions

Voici les notes de mon intervention lors de cet atelier de ce matin :
Certains posent la question de l’intérêt de la numérisation du patrimoine, d’autres de la place de l’approche ludique dans la promotion de la culture.
Cette question se pose parce que depuis le temps que l’humanité s’invente, nous cherchons tous le moyen d’économiser du temps pour que chaque jeune citoyen s’approprie le patrimoine de connaissances que la communauté « possède » ou qu’elle a construit.
Les grands éditeurs quant à eux ajoutent chaque jour de plus en plus de produits « Arts et Culture » à leur catalogue multimédia.
Il y a un marché identifié pour l’art et la culture parce que le grand intérêt manifesté envers le multimédia par les jeunes donne le goût aux passeurs culturels de prendre ce chemin pour favoriser la transmission du contenu. Dans un souci de démocratisation, toute communauté désireuse de croître comprend que l’enjeu de l’appropriation par les jeunes de sa culture et de ses valeurs artistiques passe par les canaux d’apprentissages que les jeunes utilisent. Le temps où on ne comptait que sur les grands parents pour transmettre l’essentiel est terminé. Nos aïeuls ont encore droit de parole, mais ils n’ont plus le monopole de ce qui entre dans les oreilles de leur progéniture. La société plus autocrate « top – bottom » est en train de laisser sa place à une autre, plus « bottom – up » au plus grand plaisir des marchands du temple qui peuvent maintenant compter sur un nihiliste certain pour introduire dans le discours d’autres éléments de culture que celle des gens qui étaient là avant. Comme éducateur, cette remise du compteur à zéro sonne les cloches de la responsabilisation puisqu’on ne plus ignorer que ce qui est signifiant pour les jeunes et risque de les influencer davantage que le seul besoin de s’affirmer sur le plan identitaire qui faisait que la jeune âme était quand même perméable à ce qui venait de l’extérieur de la communauté. Au temps où la société était davantage conformiste sur le plan de ses valeurs, les stratégies utilisées par les passeurs culturels étaient moins importantes que l’ampleur de ce qui était « à passer ». Au jour d’aujourd’hui, ces mêmes passeurs doivent jouer sur les mêmes territoires que ceux qui réussissent à créer les nouveaux courants de pensée…
Quelle place possible pour le patrimoine en région sur ce type de collections?
Je ne sais pas en France, mais au Québec, la concentration des populations dans les grands centres a fait mal à l’économie des régions premièrement et à celle de toute la province en définitive. La grande superficie de notre coin de pays ramène à l’avant-plan toute l’importance d’occuper le territoire pour demeurer un pays riche sur tous les points de vue. Mais il n’y a pas que ça. Les grands mouvements migratoires des populations mettent une certaine pression sur les économies locales et font émerger l’importance du patrimoine en région. D’une part, parce qu’il y a beaucoup à transmettre, on doit utiliser des moyens puissants et d’autre part, chaque région qui veut à la fois augmenter son taux de rétention de sa jeune population autant qu’attirer de nouveaux citoyens, doit réfléchir à l’opportunité de prendre le virage des moyens plus sophistiqué pour communiquer et faire apprendre…
Comment créer un contenu attractif et de qualité intéressant la distribution nationale ?
La question du comment touche de près à celle du paradigme de l’apprentissage. En d’autres mots, se centrer davantage sur ce dont a besoin ceux à qui on veut s’adresser que de partir de ce qui nous paraît important à transmettre. D’abord, permettre à un public cible de s’accrocher à un élément de contenu ou de forme qui le mobilisera pour ensuite organiser le contenu à transmettre pour qu’il respecte en tout point les valeurs. Un contenu attractif devra de plus en plus comporter un certain degré d’interactivité. Nous observons dans les habitudes des jeunes publics et dans leurs types d’utilisation médiatique qu’ils sont moins passifs et beaucoup plus actifs. Sur le Web, ils préfèrent clavarder, jouer en ligne avec des partenaires, échanger de la musique et des films ainsi que bloguer. Le temps passé à regarder le téléviseur a tendance à diminuer au profit d’une activité interactive. Qui n’est pas étonné de la propension à avoir un téléphone portable au bout de l’oreille tout jeune. Et je ne parle pas des conversations SMS… De là à dire que nous devenons moins consommateurs béats d’information que producteurs de contenu, il n’y a qu’un pas que je suis tenté de franchir. Les jeunes (et les adultes) du Web de deuxième génération veulent influencer, ils veulent participer à la construction du patrimoine, pas le prendre tel qu’il est pour ce qu’il est… Ils veulent lui donner un sens par l’analyse réflexive ou par l’écoute active. Je postule que les collectivités qui pourront le mieux se donner une identité dans ce Web 2.0 pourront le mieux rejoindre un large public et ainsi se faire une niche dans le créneau choisie. Prenez ma participation à cette rencontre. Je vous parie que dans quelques jours (si ce n’est pas déjà le cas) un internaute inscrivant « Saint-Lizier » dans un moteur de recherche risque de tomber sur un des billets de mon blogue écrit pour l’occasion de cette université d’été. Dans la mesure où cette région veut insister sur sa sensibilité au monde du ludo-éducatif, elle sera à l’aise avec l’image que je projetterai sur La Toile par mon carnet de voyage. En gros c’est l’amalgame de toute cette production indexée par les moteurs de recherches qui contribuera à construire l’identité Web de votre coin de pays. Jusqu’à quel point vous voulez laisser les autres décider de ce qui importe comme image à projeter?
Quelles politiques incitatives mener en Région?
De la façon dont ce Web nouvelle génération fonctionne, vous avez avantage à mettre à jour régulièrement les lieux où il est question de votre identité territoriale et participer à la conversation qui construit cette identité. Dans le village numérique en émergence, ce sont les liens que vous construisez entre les producteurs de contenus, leur fréquente mise à jour et l’adéquation entre le contenu et les valeurs de votre territoire qui teintera (pour ne pas dire « colorera ») la réalité virtuelle de votre identité territoriale. Toutes les initiatives que vous mènerez pour identifier et nommer l’essentiel des mots-clés pour lesquels vous voulez être reconnus seront un pas de plus vers l’affirmation de votre personnalité régionale. Ce qui a fait de Paris « Ville lumière » par la tradition orale risque de se perpétuer par l’abondance de la répercussion de cette identité sur le Web, mais je crois que le changement de paradigme qu’introduit l’avènement du Web 2.0 crée une sorte de remise du compteur à zéro. Concrètement, je crois qu’un territoire qui a le souci de se situer dans le réseau, qui est conscient de sa valeur suffisamment pour la promouvoir en choisissant le médium pour s’afficher en lien avec le positionnement recherché est susceptible d’émerger rapidement. Participer à des projets qui vous permettent de laisser une trace dans le village global, repérer et encourager les utilisateurs des médias du Web 2.0 (blogue, wiki, site Web bien indexé et intégrant les fils de nouvelles, etc.) tout en ayant le souci de caractériser les lieux de diffusion de contenu en lien avec votre identité régionale et patrimoniale.
Voici les sites Web visités pendant la présentation :

Mise à jour du 9 juillet : Complément d’information sur le site de « La Vie rurale ».

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3 Commentaires
  1. Photo du profil de mathieu
    mathieu 16 années Il y a

    Bonjour Mario,
    Depuis ton passage à la SiliconValois,, je survole tes carnets avec intention. Vu ta production je ne peux pas dire que je lis tout mais mon œil survole pour sentir et ressentir des choses. Ce matin je tombe sur ce billet.
    Mon regard s’arrête et je me plonge dans la lecture. Cela fait maintenant 5 ans que je me suis plongé dans une sorte de recherche action activiste sur la rencontre du virtuel et de l’actuel…. Sur la « révolution numérique ».
    Ces derniers temps, le rythme des synchronicités semble s’accélérer. Le Mouvement des BarCamp, les connecteurs de Crouzet ou la révolte des pronétaires montrent l’émergence d’un véritable mouvement de fond.
    Les premiers signes de cette révolution « non-violente » s’exprimait déjà dans le concept des « créatifs culturels ».
    Aujourd’hui on sent la capacité d’auto-organisation devenir plus denses. C’est jubilatoire car sans une société civile entreprenante et dynamique les politiques ne peuvent faire face à la complexité de nos sociétés.
    Personne ne s’y trompe, les bouleversements sont nombreux et le monde numérique est dans tous les esprits.
    Plus qu’un grand discours, je te propose de venir faire un tour dans le monde des Oies Sauvages. C’est une agence de voyages…. De voyages un peu particulier. C’est un projet totalement BottomUp qui connaît un départ très réjouissant.
    A bientôt et encore merci d’avoir exprimé si clairement tout ceci.
    Mathieu…

  2. Photo du profil de AudreyMiller
    AudreyMiller 16 années Il y a

    Un autre résumé de cette intéressante table ronde à lire sur l’infobourg… Cliquez ici pour vous y rendre!

  3. Photo du profil de Elyaagoubiahmed
    Elyaagoubiahmed 16 années Il y a

    Bonjour,
    En guise de commentaire,je vous invite à bien vouloir consulter mon blog où je soulève des thématiques interculturelles.

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