Retransmettre un gazouillis, c’est beaucoup, «faire la conversation»

Bon… dans cet article de Danah Boyd, Scott Golder et de Gilad Lotan il est écrit de ne pas «citer» officiellement, car il est question ici d’un papier en construction. Mais l’occasion de discourir sur Twitter est trop belle pour la laisser passer. Le titre: «Tweet, Tweet, Retweet: Conversational Aspects of Retweeting on Twitter». Je lisais aujourd’hui une excellente traduction sur Rue 89 d’un billet de Jeff Jarvis «Du bon usage de Twitter dans le nouvel écosystème de l’information» et on disait qu’un des aspects frappant de l’univers médiatique était cette transformation du «journalisme de produit» en un «journalisme de processus». Ce processus ne serait-il pas enrichi par le levier de la conversation? L’article scientifique des gens identifiés en début de billet tend à le prouver, en ce qui concerne Twitter, ce canal de micro-blogue où il est possible en 140 caractères ou moins de publier du contenu à des gens qui se sont, au préalable, abonnés, gratuitement:

«Retweeting can be understood both as a form of information diffusion and as a structure within which people can be part of a conversation»

«Entrer en conversation» est probablement ce qui est le plus difficile lorsqu’on s’initie aux blogues ou à Twitter. L’idée de «pousser du contenu» est facile à apprivoiser: on a une idée, un message… et on «broadcast» (cette idée d’émettre en unidirectionnel sans vouloir vraiment obtenir de feedback de ceux vers qui on envoie des messages). La valeur ajoutée de ces outils modernes de communication réside dans l’échange. Parce que l’échange, c’est la porte qui s’ouvre chez l’autre. On n’ouvre pas une porte en la défonçant; on frappe, doucement, et quelqu’un vient répondre, vient dire «je veux entendre ce que tu as à me dire». Il se peut qu’on ne puisse pas tout «passer», tel que prévu, mais au moins, étant convaincu que ce qu’on dira sera entendu, il y a de fortes possibilités que ça fasse plus de chemin. La conversation, ça peut aussi être de rapporter les paroles de quelqu’un qu’on a envie de faire sienne:

«Participants’ social and informational goals vary, and accordingly, so do their retweeting practices. Regardless of why users embrace retweeting, through broadcasting messages, they become part of a large, perhaps messy, conversation.»

Micro-conversations, plus souvent qu’autrement, on va s’entendre, l’utilisation des médias sociaux ne remplace pas le courant qui passe entre deux personnes, présentes, l’une en face de l’autre. Mais c’est loin d’être toujours possible. Voilà que le blogue et maintenant Twitter, viennent permettre, sous une autre forme, de favoriser le partage et de faire en sorte que les idées voyagent. À l’heure de la crise dans le domaine de l’information, c’est aussi les nouvelles qui se transmettent ainsi, de témoin à demandeurs. Si c’est parfois plus simple de pousser une nouvelle, réjouissons-nous du fait que par la conversation, on peut aussi développer un esprit critique et éviter que celui qui ne veut que diffuser, doivent aussi nuancer et répondre à certaines questions. Si les nouvelles technologies n’ont pas le monopole de la conversation, elles permettent d’entrevoir de nouveaux modes comme ceux que nous connaissons par les temps qui courent où «Le citoyen iranien,[est une des) seule[s] source[s] d’information!

Mise à jour du lendemain: Yann Leroux revient sur l’article cité en début de billet dans «L’art du RT»; à lire…

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