Animer pour apprendre à Ludovia

J’en suis à ma troisième participation à Ludovia (2006, 2008). Mon rôle a changé avec le temps et cette année, j’anime davantage que je n’interviens. J’aime beaucoup…
Ma compréhension des enjeux dans le domaine du numérique, du multimédia et de la e-éducation se raffine et la spécificité franco-française représente de moins en moins «un mystère», même si j’ai beaucoup à apprendre, encore. Mon mandat cette année est donc de mettre en valeur des individus, des sociétés et des institutions, pour qu’ils puissent bien communiquer leur message en tout respect avec les sujets proposés par le comité de programmation.
J’ai procédé de la même façon avec les deux groupes d’intervenants aux deux tables rondes que j’animais. J’ai contacté chacun à l’avance en lui demandant de préparer trois courtes séquences d’interventions au lieu d’une seule (longue); je souhaitais un retour avant d’arriver sur place comportant quelques mots-clés ou les idées fortes de chaque segment. Après avoir reçu tout ce matériel, j’ai procédé à la rédaction d’une feuille de route où j’inscrivais le nom de chacun dans un ordre le plus respectueux possible du fil conducteur pouvant nous permettre de bien développer la thématique annoncée. Quelques heures avant le début, j’ai expédié un courriel à chacun pour l’informer du moment où il intervenait à chaque «tour de parole».
J’ai obtenu une très bonne collaboration des participants. Excellente, même! Les gens ont vite compris que l’intérêt de ma planification ne se voulait pas d’ajouter une contrainte, mais bien de s’assurer que nous aurions une communication intéressante avec les gens venus assister à nos activités. Aussi, je souhaitais éviter de tomber dans le piège des «six monologues»; une table ronde est un dialogue, une forme de conversation, à mon avis!
J’ai bien senti que les gens ont apprécié; plusieurs personnes sont venues me voir pour me parler de ma façon d’animer. Le plus ironique par rapport à cette formule est sans contre-dit le fait que j’ai appris beaucoup plus moi-même des participants et des gens de la salle de cette manière. Pour faire des liens efficaces entre les interventions, je devais m’intéresser davantage aux intentions de communication de chacun et bien connaître le sujet de la thématique pour que les gens se sentent au «bon endroit au bon moment». Aussi, il fallait que j’écoute… pendant les interventions, à la recherche de l’essentiel pouvant être résumé en quelques mots et pouvant m’amener aux portes de ce que l’autre avait à dire. Une sorte d’écoute active fluide où j’avais en tête les gens dans la salle qui devait sentir que nous travaillions ensemble, dans l’expression de nos points de vue (parfois convergents, parfois divergents), se plaçant dans la posture où ce quatre-vingt-dix minutes se devait être un vrai bon moment. J’espère que nous y sommes arrivés!
Au départ, je me disais que je ferais un petit résumé des douze communications. Je manque de temps… Je retiendrai certaines idées fortes, seulement:

  • D’abord, les gens de la Catalogne. Neus Lorenzo et Jordi Vivancos Marti (de la Direction Générale d’Innovation du Département Éducation Catalan) nous ont expliqué les initiatives catalanes visant à s’adapter au numérique. J’ai été frappé par la similitude entre le contexte du Québec (par rapport au Canada) et de la Catalogne (par rapport à l’Espagne). Affirmer sa culture en prenant le maximum d’espace dans ses champs de compétences n’est pas chose simple, mais ils y arrivent bien. À l’occasion de cette rentrée scolaire, plusieurs programmes comportant l’utilisation de micro-portables prennent place et c’est intéressant de voir qu’ils offrent aux parents le choix du système d’exploitation des ordinateurs fournis aux enfants (propriétaire ou libre). Enfin, la Catalogne est très ouverte sur la France et sur l’Europe, favorisantes de nombreux projets de coopération avec des écoles et des classes pour apprendre des différences des autres et développer les langues secondes; sur ce point, nous avons beaucoup de leçons à prendre au Québec!
  • J’ai déjà évoqué les résultats de l’enquête sur l’implantation du programme «un collégien, un portable» dans les Landes et je n’en dirai pas plus, sinon que Pierre-Louis Ghavam a été très éloquent dans ses différentes présentations. Il a attiré vers Ludovia beaucoup d’attention et nous en avons tous profité, en couverture médias, en particulier. Toute l’équipe de la délégation des Landes a bien contextualisé certaines données qui pourraient faire croire que l’expérience est un échec, comme certains le laissent entendre dans l’actualité en France. J’aimerais pouvoir recevoir ces gens au Québec… ils ont beaucoup à nous apprendre. Bien-sûr, nous pourrions aussi former une petite délégation pour leur rendre la pareille. Contrairement à bien des expériences d’intégration de portables, la région des Landes jouent la carte de la transparence et nous devrions tous leur en être redevable en les appuyant par une analyse la plus sereine possible des impacts des données qu’ils nous partagent avec générosité.
  • Les familles et les Espaces Numériques de Travail ont été au coeur des préoccupations des intervenants sur les tables rondes. Joël Boissière (CDC) a parlé de «bascule numérique de la société française», Cyril Voidey (Infostance) «d’occasions de briser des barrières», Stephane Leroy-Therville (CR Midi-Pyrénées) «d’accessibilité et d’appropriation par les familles» et Hérvé Borredon (Itop) «d’enfants formateurs, en certains cas, pour leurs parents». L’Éducation nationale et les communautés éducatives dans sa foulée n’ont pas changé d’idée… les ENT ne font pas partie des problèmes, mais des solutions. Donnons-leur encore un peu de temps… mais ayons-les à l’oeil!
  • eTwinning, vous connaissez? On parle ici de pairage, de pédagogie de projet, «basée sur l’échange à distance dans laquelle l’élève participe très activement à la construction de ses compétences et connaissances». Catherine Novel (CRDP Midi-Pyrénées) m’a beaucoup impressionné dans sa présentation et le programme est ouvert aux gens du Canada…
  • Jean-Pierre Quignaux (CG des Côtes d’Armor), Richard Ramos (Apple France), Alexandre Pajon (Rectorat de l’Académie de Toulouse) et Patrick Ferran (Gdium) se sont un brin «escrimés» sur la question des freins que les responsables de l’informatique ou les directeurs de l’information des institutions mettent par leur «proxy», murs coupe-feu et autres «machins» qui font en sorte que des projets sont retardés, voire arrêtés, dans certains cas. On s’est entendu sur le fait que la technologie marche de mieux en mieux aujourd’hui et qu’elle ne devrait plus empêcher les systèmes de communiquer. On a parlé «d’obligation de résultats», aussi et de plusieurs exemples d’initiatives technologiques et de diffusion du savoir, qui promeuvent la coopération et l’innovation dans de très beaux contextes d’ouverture et de compromis…
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