Orchestrion, Pat Metheny et le rêve d’un garçon de neuf ans

Après s’être arrêté à Montréal hier, le projet «Orchestrion» de Pat Metheny était présenté à Québec, ce soir et je n’allais pas manquer l’occasion d’assister à ce spectacle unique. Une scène où Metheny a occupé toute la place, entouré par de multiples instruments de musique actionnés par sa guitare, quelques pédales ou des séquenceurs. Réalisant son rêve à travers cette tournée (à neuf ans, il imaginait déjà comment il pourrait adapter la technologie des pianos mécaniques à d’autres instruments), le guitariste nous a offert plus de deux heures trente de musique dans la pure tradition du «son» Metheny, à quelques harmonies près.

Les cinq pièces de son dernier album, un extrait de Bright Size Life («Unity Village»), quelques-uns de Secret Story («Antonia» et «Tell Her You Saw Me») particulièrement appréciés et plusieurs improvisations qui avaient souvent pour mission de nous démontrer le fonctionnement de tout le dispositif. Impressionnant de constater jusqu’à quel point la dextérité du guitariste y était pour beaucoup dans le fonctionnement de l’orchestre. Pat Metheny a du génie dans la tête et au bout des doigts. Le concert ne voulant plus finir, au rythme des ovations debout, nous avons pu vibrer à l’unisson bercés par une séquence de New Chautauqua («Sueno con Mexico») suivie d’un dynamique «Stranger in town» (de l’album We Live Here). J’en oublie peut-être…

Comme toutes les fois où j’assiste à une performance de Metheny, je suis ébloui par la générosité de l’artiste et par l’énergie qu’il nous donne par sa musique. Ce soir ne fait pas différent, à l’exception peut-être du fait que le défi de ne pas se laisser impressionner par la quincaillerie a été relevé avec brio. J’étais accompagné ce soir par ma conjointe et mes deux plus vieux qui ont grandi avec la musique de Pat Metheny dans les oreilles et je ne connais pas de meilleure façon de passer une soirée. Le virtuose a encore trouvé une nouvelle manière de m’impressionner et de m’envelopper le coeur de bonheur. On comprendra que je n’ai aucun recul pour juger d’un spectacle de Metheny. Le fan en moi est toujours gagné d’avance…

N.B. Complément d’information dans cette entrevue de Scott Pohl (WKAR News)

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2 Commentaires
  1. Photo du profil de Olivier
    Olivier 12 années Il y a

    J’aime pas trop les instruments faits pour une seule personne. Et mon autre problème c’est qu’il a pas le sens de la mélodie je trouve. Il y a quelque chose de magique en musique d’écouter un génie jouer l’oeuvre composée par un génie avec un instrument conçu par un génie. Quand le génie est la même personne, il manque un petit quelque chose, une sorte de rencontre, l’introspection est étouffante. Karl Lagerfeld préfère le prêt-à-porter au sur-mesure je crois. Les programmeurs préfèrent les petits outils qui font une chose bien. C’est pas en contrôlant 36 instruments ou 36 cordes de guitare qu’il alignera 6 notes inoubliables.

  2. Photo du profil de Mario Asselin
    Mario Asselin 12 années Il y a

    Vous êtes un peu dur avec Pat Metheny, mais vous avez droit à votre point de vue. S’il avait fait toute sa carrière de cette façon, je ne crois pas qu’il aurait de tels résultats avec sa tournée Orchestrion. Je suis charmé parce qu’il est allé au bout d’une idée…
    Reste que je préfère que Mays, Rodby, Wertico et all. soient sur la scène avec lui et ce, plus souvent qu’autrement 😉

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