J’appuie Jasmin Roy et vous?

Journée de lancement aujourd’hui. Une journée bien particulière pour moi. Et pour Jasmin Roy aussi…

Ce soir, j’essaierai de diffuser ça en direct par mon canal Ustream. Et puis on va sûrement «Twitté» avec le mot-clé #lancementFJR.

Dire «oui» à la Fondation Jasmin Roy a été facile. La cause de l’intimidation en milieu scolaire fait remonter beaucoup d’émotion. En tant que directeur d’école, j’ai eu tellement d’occasions d’intervenir auprès de jeunes qui intimidaient. J’ai aussi pu soutenir des victimes de violence à l’école et dans plusieurs contextes, je crois avoir apporté une belle contribution. Mais ça ressemble à un puits sans fond le désarroi de certains jeunes à l’école. Il faut continuer d’imaginer des stratégies et trouver de nouveaux angles pour faire face à ce fléau. C’est ce que Jasmin (auteur de Osti de fif!) a décidé de faire dans sa démarche d’écriture autant qu’avec ses initiatives à la Fondation qui porte son nom. Il rassemble des gens et leur demande de prendre position publiquement dans la lutte au décrochage scolaire lié à l’intimidation à l’école.

La rapidité avec laquelle il a réussi à rassembler toute une brochette de personnalités semble l’avoir étonné. Je l’entendais dire lors du tournage «ça doit être plus gros encore que je l’imagine la violence à l’école parce que tout le monde me dit oui avec empressement». Possible.

Qui n’a pas eu le goût d’écoeurer un fif parce qu’il avait peur de ses propres pulsions homosexuelles? À qui ce n’est pas arrivé de trouver l’autre différent et de se dire qu’il faisait exprès pour attirer l’attention et qu’il méritait bien toute la hargne qu’il recevait? À qui ce n’est pas arrivé d’être témoin de harcèlement ou d’intimidation et de se boucher les yeux et les oreilles? Devant autant d’occasions manquées, nous ne sommes peut-être tous qu’une gang de gens qui se sentent coupables et qui tentent de s’amender à se faisant voir pour une bonne cause?

C’était la partie facile que celle d’aller s’exposer devant une caméra. Maintenant, il faudra que chacun de nous soit conséquent. Intervenir…

Depuis que j’ai dit «oui» à Jasmin, je cherche comment je pourrais faire davantage pour cette cause qui le mérite bien. Concrètement. Du temps où je côtoyais les jeunes au quotidien, j’avais souvent l’occasion de me rendre utile. Maintenant, je m’expose et prête flanc à ne faire que des beaux discours sur l’importance d’accepter les différences. Ce n’est pas assez, je me dis.

Bien sûr, je vais contribuer à faire circuler les capsules vidéos par mon réseau et ainsi, peut-être, augmenter le nombre de ceux qui voudront imaginer des solutions pour lutter dans le même sens que nous. Trop facile encore…

Reste cette question de l’homophobie ordinaire que décrit bien Katia Gagnon dans son article lié à la publication de livre de Jasmin Roy:

«Les gars ne veulent pas être associés à une activité sur l’homosexualité. De peur, ensuite, d’être traités de tapette ou de fif. L’insulte suprême pour un ado.»

J’entends trop souvent des insultes ordinaires sur les gais et lesbiennes. Je ne réagis que très rarement. En n’étant pas de connivence avec les personnes qui se moquent ainsi, je pense agir correctement. Mais c’est probablement sur ce point que je peux faire davantage. Je laisse passer de très belles occasions de m’affirmer et de dire qu’on ne devrait pas faire de farces plates sur l’orientation sexuelle. Il y a peut-être autour de nous des gens qui doutent de leur propre orientation et qui s’empêchent de s’accepter dans le contexte de notre homophobie ordinaire!

C’est loin d’être «ordinaire» sentir que profondément dans son corps on est attiré sexuellement par des gens du même sexe que soi. À l’adolescence, c’est pourtant tout ce qu’il y a de plus normal et ça ne veut pas dire, nécessairement, qu’on soit homosexuel. Mais à coup de «fif» et de «tapette», on en est devenu à n’offrir aucun cadre intéressant pour ce nécessaire partage du «j’ai l’impression que je suis peut-être gai…», chacun reste en silence avec son questionnement.

Et si je pouvais contribuer dans ma famille, avec mes amis proches, à faire réfléchir les gens là-dessus? Et si je pouvais sensibiliser des personnes proches de moi, dans mon milieu de travail, au fait qu’il y a peut-être plein de gens «en questionnement» autour de nous, qui brûlent d’envie d’en jaser, comme on discute de la peur de perdre sa blonde ou son travail?

Ça commence par ne plus laisser passer les insultes gratuites envers les gais et lesbiennes, dans mon cas. Et ça veut dire aussi être plus attentif avec les autres. Maintenant que j’ai ma face dans une vidéo avec quelques vedettes, je prends la responsabilité de me comporter en être humain plus sensible aux questionnements des autres. J’aurais dû prendre conscience de ça bien avant aujourd’hui.

Des fois que j’aurais autour de moi des gens qui souffrent en silence…

Merci Jasmin.

N.B. Trois autres capsules peuvent être consultées sur autant de thèmes, L’école, Les victimes et Les parents. Il y a aussi la publicité qui circulera peut-être pour nous rappeler que plus on est à s’engager, mieux ce sera pour les jeunes.

Mise à jour du lendemain: Josianne Massé témoigne des activités d’hier sur «Blogosphère» et il est maintenant possible de revoir les allocutions de Jasmin Roy et de Chantal Longpré à l’occasion du lancement d’hier soir…

Mise à jour du 28 mars : 2e offensive de la Fondation… «La parole aux victimes.

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7 Commentaires
  1. Photo du profil de FrancoisGuite
    FrancoisGuite 12 années Il y a

    Ce billet mérite plus qu’un retweet, tant le sujet pèse lourd dans la vie de plusieurs jeunes.
    Quand je regarde autour de moi, particulièrement à l’école secondaire où j’enseigne, je vois bien que tous les élèves sont affectés par l’homophobie et autres formes d’intimidation. D’une part, il y a les agresseurs, puis les victimes. Mais il y a aussi tous les autres, les témoins qui pèchent par le silence et l’inaction.
    J’en profite pour signaler un facteur trop souvent passé sous silence, soit les jeunes qui se rangent du côté des homophobes en guise de prévention, c’est-à-dire qu’ils se hâtent d’intimider les autres de peur d’être eux-mêmes victimisés.
    Il y a un bon moment déjà que j’agis dans mon milieu pour combattre l’homophobie. Je suis donc des vôtres.

  2. Jean Desjardins 12 années Il y a

    J’observe beaucoup de changement entre ma fin de secondaire en 1996 et les écoles où j’ai enseigné depuis 2003 dans la région montréaise. Je pense à au moins deux cas d’élèves très affirmés qui sont complètement adorés par leurs pairs. Les élèves homosexuels à mon époque semblaient l’avoir beaucoup plus dure. N’empêche que du travail reste à faire, particulièrement au début du secondaire je dirais. En cela, la vidéo est raiment excellente Mario, le propos engagé aussi.

  3. Photo du profil de Harold
    Harold 12 années Il y a

    Un « WikiLeaks » pour le « coming out » gay des personnalités qui se cachent!
    Par qui commencer; il y en a tellement !

  4. Photo du profil de MarieLineElissaldeCaron
    MarieLineElissaldeCaron 11 années Il y a

    Bonjour à vous,
    Je suis contente qu’aujourd’hui nous dénoncons l’intimidation mais pour avoir moi même subis de l’intimidentation je reste perplexe quand au degrés d’intervention des écoles. Pour ma part, c’était moi la victime et c’était moi le problème même le psychologue de l’école disait que c’était de ma faute. Aujourd’hui, je suis devenu comptable et il a fallu que je m’accroche à la vie très jeune car j’ai fais usage de drogue pour endormir ma douleur de 14 à 18 ans. Je dis merci à la vie de m’avoir donner la force de passer au travers et d’être ce que je suis aujourd’hui. J’ai trois garçons et je suis très à l’affût de ce type de phénomène dans l’entourage de mes enfants. Malheureusement, sa existe encore et les prof et les directions sont tellements blazés qu’ils ne s’impliquent pas vraiment. C’est mon opinion… Mais j’espère que votre organiseme sera mettre des mots sur le problème et faire prendre conscience au direction d’école que le problème existe.
    Merci
    Marie Line Elissalde Caron

  5. Photo du profil de carmelsylvie
    carmelsylvie 11 années Il y a

    Bonjour
    Depuis le tout début que mon fils a débuté à fréquenter l’école, il se fait harceler.
    Mon fils a maintenant 15 ans, il est différent car il lui manque un pouce.
    Il se fait intimider à tous les jours, le plus souvent en classe et les professeurs ne font rien pour que cela arrête.
    Même que certains professeur l’intimident. (Genre, si il ne comprend pas du premier coup, ils disent, tu ne comprends pas… tu devrais comprendre du premier coup.) Cela sert juste à le rabaisser devant la classe. C’est toute une attitude pour un prof, félicitation.
    Je l’ai encouragé à dénoncer cette situation auprès de personnes responsables. Il a même écrit à une intervenante une lettre de 2 pages, dans laquelle il lui fait part de sa vie au quotidien. Il lui fait même part de ses pensées de suicide. Je dois vous dire que cela le rends très agressif et moi très inquiète. Il a beau essayer de se faire aider, mais il a perdu confiance en ces personnes, pour lui elles n’ont pas le bon vouloir de l’aider.
    J’ai parlé cette semaine avec l’intervenante de l’école qui a reçu sa lettre. Elle me conseille d’amener mon fils à un intervenant tel un psy.
    Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi ce serait à mon fils de consulter? Il me semble que dans un monde sensé, ce devrait être les agressants qui devraient consulter. Et il me semble en toute logique, que pour débuter elle devrait au moins commencer par avertir les parents de ces enfants du problème qu’ils causent. Et ensuite si les parents ne prennent pas leurs responsabilité, elle devrait en tant que personne responsable elle-même prendre la situation en main. Pourquoi pas séparer ces agressants en les envoyant dans d’autres écoles. Je ne vois pas pourquoi ce serait à mon fils d’en changer. C’est illogique…
    Il fréquente présentement l’École Curé-Antoine-Labelle, il est en secondaire 3.
    Aussi il y a quelques semaines un élève de secondaire 4 s’est suicidé. Pauvre petit, il avait la maladie de la Tourette. Imaginez vous que si mon fils se fait intimider parce que il lui manque un pouce, comment cet enfant lui a du subir le harcèlement.
    Mon fils me fait part qu’il y a d’autre élèves qui subissent de l’intimidation, mais eux ne parlent pas par ils ont peur que ça soit pire par la suite.
    Comment est-ce que je peux m’assurer que l’école a bien les outils pour s’occuper de tels problèmes. Ils me semblent bien mal outillés, ou n’ont tout simplement pas le bon vouloir de prendre les choses en mains.
    En tant que mère monoparentale, je suis très inquiète pour mon fils. Faut-il falloir qu’un autre drame arrive pour que l’école fasse quelque chose de concret.
    Je vous remercie d’avoir pris le temps de me lire. Vos conseils seront les bienvenus.
    Sylvie C.

  6. Photo du profil de suzanne
    suzanne 11 années Il y a

    Attaque, taxage, intimidation = incite au décrochage et tentative de suicide.
    par Suzanne Lacroix, 2 avril 2011, à 23:42
    Il commençait à être temps que les parents prennent leurs rôles et responsabilité envers leurs enfants.. Mais pour commencer, les parents devrait montrer l’exemple. Mais j’ai vu plusieurs parents qui aiment rire et se moquer des gens… Donc leurs enfants font la même chose. Mais prenez le temps réfléchir. S’il y a tant de décrochage et de tentatives de suicide, c’est qu’ils ne sont plus capables d’être le souffre douleur des autres et que personne semble prendre ce problème au sérieux.
    Et par expérience avec ma fille… Que j’ai même pris le temps de me déplacer à l’école voir la direction.
    et me plaindre du comportement qu’ ELLE subissait… Car là en plus elle avait eu des menaces.
    Et j’ai même demandé au Directeur s’il faudrait engager un garde du corps.
    Faudrait que les profs arrêtent de se fermer les yeux dans les les classes. Car l’intimidation ne se passe pas juste dans les fond cours d’école mais directement à l’intérieur et dans la classe.
    Et de sévir si il ne peut pas les sortir de classe et envoyer chez le directeur ceux qui intimident. Au moins d’éloigner dans la classe de celui qui se fait intimider.
    Moi je voudrais si un enfant décroche ou fait une tentative de suicide que ceux qui les a incité à faire ça soient condamnés à une amende au moins de 200.00$ et que les parents soient avisés de récidive de leurs enfant va leur en couter 500.00$. Donc comme ça, je suis certaine que les parents ça ne leurs tentera pas de payer ça. Donc vont avertir leurs jeune d’arrêter.
    Et si moi je vois ces montants-là, c’est pour dissuader les jeunes de faire de l’intimidation.
    Car si on dit juste 25.00$ ou 50.00$ ils vont rire et bof c’est pas si cher. et continuer…
    Et je voudrais que le ministre mette une loi pour ce problème qui n’arrête pas de grandir.
    Vous me donnerez vos commentaires… Merci.

  7. Photo du profil de LouiseBeaudry
    LouiseBeaudry 11 années Il y a

    Bonjour Jasmin,
    J’aurais peut-être une solution pour arrêter l’homophobie à l’école: il suffirait qu’ils réduisent leurs gros bonus par année et qu’ils mettent deux agents de sécurité. Il faudrait aussi que des lieux comme les toilettes soient plus sécuritaire, car il s’y fait de l’intimidation.
    Tu sais Jasmin, j’ai travaillé dans une ecole de Montréal qui était en construction et les élèves étaient sous surveillance constamment,, alors les monsieurs et les madames des commissions scolaires réduisez vos gros bonus et payez aux enfants une bonne sécurité. Les professeurs ne peuvent pas avoir les yeux partout. Voilà mon opinion Jasmin. Je t’aime beaucoup. Longue vie et bonne santé. Je t’envoies beaucoup d’amour.

  8. Photo du profil de marie-lisecardinal
    marie-lisecardinal 11 années Il y a

    Bonjour,

    Suite à la nouvelle du suicide d’une adolescente je vous redemande de faire pression pour que le film POURSUITE INFERNALE soit vue dans les écoles. Ce film a été visionée il y a quelqueS semaineS et on a même tentée de vous avoir en salle pour la première vision public, sans succès. Je croIs que vous devriez prendre quelques minutes pour vissionner le film et les aider à faire pression pour que cela sois vue par le plus de jeunes possibleS dans nos écoles. Il y a une belle leçon de vie à retenir et cela peut- sauver des vies car il appelle à la discussion.

    Bon visionnement!

    D’une mère de 3 adolescents… Merci de m’avoir lue!

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