Par blogues – et canaux Twitter – interposés

Deux cas dans la même journée. Deux exemples qui montrent que des gens influents s’adressent les uns aux autres en public, plus facilement que jamais, par le biais des médias sociaux qu’ils éditent eux-mêmes, à leurs risques… et périls.
Ce matin, ça débutait sur le blogue de Jean-François Lisée. Pierre-Karl Péladeau y voit publié sa réponse à une lettre ouverte précédemment rédigée et publiée par Lisée à propos du conflit au Journal de Montréal. Relayée sur Twitter par plusieurs intervenants, la «nouvelle» de cette réponse inusitée a engendré un dialogue intéressant. J’ai personnellement réagi à un gazouillis de Nathalie Collard (lui-même en réaction à un autre de @jeromelussier):

«…N’aurait pas répondu à un blogueur ordinaire. Est-ce qu’on parle de négociation 2.0?»

Je crois en effet (comme plusieurs des participants à ce dialogue) que ce nouvel épisode Web sur ce qui entoure le conflit pourrait accélérer un règlement. J’ai posté deux gazouillis adressés à Mme Collard au sujet de son hypothèse que M. Péladeau n’aurait pas répondu à un blogueur ordinaire. En gros, je voulais dire que non seulement le grand manitou de Quebecor a tenu compte de la notoriété de l’auteur, mais je crois surtout que c’est le lectorat que M. Lisée a construit qui a pu l’inciter à cette réponse. Ça pourrait vouloir dire qu’un autre blogue avec le même genre de lectorat aurait pu obtenir une réponse de M. Péladeau. Je fonde ce raisonnement sur un billet de Bruno Boutot qui avait été à l’origine de ce texte écrit voilà déjà deux ans

S’il s’avérait exact que l’échange direct entre M.M. Péladeau et Lisée ait contribué à un règlement, ce serait chouette!

Ce soir, c’est du côté d’Antoine Robitaille qu’il y a eu de l’action. Dans le contexte de l’hommage récent à l’équipe de La Petite vie rendu à l’Assemblée nationale, le député de Drummond Yves-François Blanchet aurait soulevé l’ire du journaliste de Devoir par son discours (il était à l’origine de la motion, si j’ai bien compris) et son billet ne laisse aucun équivoque: l’hommage était (et je cite) «ridicule».

S’en est suivi un échange sur Twitter dans lequel on peut apprendre que demain, il devrait y avoir des suites:

  • «Sur Mots et Maux, missive à @yfblanchet au sujet de La Petite Vie et de la Grande culture. http://bit.ly/f6G735 (Antoine Robitaille
  • «@Ant_Robitaille / J’ai envoyé 2 fois ma réponse au blogue, et une fois par courriel. Le Devoir ne la publie pas… Courage! (Yves-F. Blanchet
  • «@yfblanchet Ce n’est pas moi qui modère les commentaires. Il le sera sans doute. http://dlvr.it/9bgxg (Antoine Robitaille
  • «@Ant_Robitaille / Vous m’en voyez ravi. Bonne soirée, donc. Via (Yves-F. Blanchet
  • «N’avais pas vu passer… Vaut le détour. Au sujet de La Petite Vie et de la Grande culture, http://bit.ly/f6G735 Via @Ant_Robitaille (Mario Asselin
  • «@MarioAsselin / Ca le vaudra davantage quand ma réponse y apparaîtra. Pour le moment, c’est assez gratuit… On parlera un peu de rigueur. (Yves-F. Blanchet
  • «@yfblanchet Bien hâte de lire cette réponse là ou ailleurs puisque nous n’étions pas là pour entendre… M. Antoine en a trop mis? (Mario Asselin
  • «@MarioAsselin / Vous en serez juge. Il me prête des propos que je n’ai pas tenus sur la « seule vraie culture », Miron et Vigneault. Pas pro. (Yves-F. Blanchet
  • «@yfblanchet À suivre… donc! (Mario Asselin

Au moment d’écrire ces lignes, la «réponse» de M. Blanchet n’est pas encore publiée sur le billet d’Antoine Robitaille (23 h 40). Le fait qu’un député, un/une journaliste, un chef d’entreprise ou un observateur politique de renom prennent la parole en public n’est pas vraiment surprenant. Ce qui l’est davantage, c’est la spontanéité avec lequel ils peuvent maintenant interagir, de par la maîtrise de leur propre canal de diffusion qu’ils gèrent eux-mêmes. Un simple citoyen peut ainsi participer aux échanges s’il dispose des mêmes outils et respectent certaines bonnes pratiques. Ce phénomène n’est pas nouveau, mais il me semble qu’il se produit de plus en plus souvent. Même si c’est probablement plus périlleux pour ces influenceurs de procéder ainsi, je crois que ces personnes gagnent en crédibilité à ainsi échanger plus directement dans la sphère publique, ce même si parfois, ça peut provoquer quelques étincelles!

L’accès à l’information «par blogues – et canaux Twitter – interposés» devient-elle composante d’une nouvelle norme pour les communicateurs en recherche d’influence?

Poser la question c’est un peu – beaucoup – y répondre…

Mise à jour du lendemain: Non seulement la réponse du député de Drummond ne paraît pas sur le site du Devoir, mais il semble que le billet lui-même ait disparu… J’ai une saisie d’écran ici. Plusieurs des gazouillis ont l’air d’avoir été effacé également!

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2 Commentaires
  1. Martin Lessard 12 années Il y a

    C’est dommage que le texte a été retiré.
    Au fond, Antoine a seulement pété les plombs dans le dernier paragraphe. Tout le reste me semblait de bonne guerre (on est dans l’éternel combat haute culture versus basse culture); combat probablement dépassé dans un monde multipolaire culturellement éclaté.
    Ça pose le droit de « réécriture ». Si Antoine avait réécrit la fin, à tête reposée, il y aurait eu un bon débat.
    [je ne crois pas qu’un post est figé au moment d’appuyer sur Soumettre; on devrait toujours se garder le droit de le peaufiner dans les 48 heures. Sans en changer le sens, évidemment…]

  2. Photo du profil de LaurentGloaguen
    LaurentGloaguen 12 années Il y a

    Qui n’a pas de couilles , Antoine Robitaille ou Le Devoir ?

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