L’échec des «Créateurs du possible» (UMP): celui de ces community managers qui prolifèrent?

Dans une causerie précédente en compagnie de mon copain Christophe Batier, j’ai déjà eu l’occasion de «déconstruire» le vocable «community manager». En lisant cette dépêche sur Libération, je me suis demandé si «l’échec prévu» du réseau social de l’UMP (formation politique du Président Sarkozy) «Créateurs du possible» ne serait pas le reflet d’une certaine façon de voir le monde des communautés souvent très présente chez les community managers, du moins chez ceux qui croient que «gérer l’image virtuelle d’une marque» c’est ça animer une communauté!
L’idée que des citoyens se regroupent pour «mener des actions concrètes» n’est pas vilaine, bien entendu; là n’est pas le problème…
Quelques expériences plus difficiles où la volonté venaient « d’en haut » et plusieurs cheminements de groupe «en réelle communauté» ont raffermi ma conviction qu’un des éléments clés de la formation d’un groupe d’individus qui font quelque chose ensemble, avec au moins un lieu principal d’activités communes est la volonté réelle des membres de se fédérer et de se donner une identité commune. Mon copain Bruno a lui aussi l’habitude de dire que l’adoption d’un guide de participation clair et d’un système de « signal aux modérateurs » est indispensable. Mais avant tout, le pouvoir est entre les mains des membres.
Cette idée qu’on pourrait, « d’en haut », créer à partir d’un dispositif de réseautage social, un « réseau citoyen pouvant permettre à chaque citoyen de passer à l’action » me porte à penser qu’on a très mal étudié le sujet des communautés (de pratique, d’intérêt ou d’apprentissage) et des organisations apprenantes avant d’investir les 550.000 € qui semblent avoir été consacrés à cette opération. Influence marketing de ces community managers qui prolifèrent ou bonne idée «des gens de com» qui découvrent Internet et se sont fait vendre un concept mal défini?
Une chose est certaine… l’année 2011 verra plusieurs de ces « animateurs de marque » avoir beaucoup de difficultés à livrer « la marchandise »!
N.B. Je suis intervenu au Webcom Montréal 2010 de mai dernier sur le sujet des gestionnaires de communauté; l’article d’un journaliste de Direction Informatique rapporte assez fidèlement mon propos («Animer une communauté, une profession Web 2.0»).
Mise à jour du lendemain: Mon billet a trouvé une sorte d’écho outre-Atlantique où Bertrand Duperrin me faisait remarquer par canal Twitter interposé qu’un de ses billets arrivait à peu près au même constat:

«Aujourd’hui les entreprises ont l’impression que tout peut être transformé en communauté en un clic à tel point qu’on voit désormais le nom de communauté accolé à des groupes humains qui ressemblent à tout sauf à des communautés. Pas étonnant donc que ces groupes que l’on entend gérer comme des communautés fonctionnent si mal, si peu et que le résultat soit parfois si devant au regard des efforts obtenus.» (source: «Le web 2.0 a-t-il tué les communautés ?»)

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