Emilie-Claire Barlow : Impériale…

ecbarlow.jpg
Crédits photo : Denis Alix

Elle portait une robe bleue qui lui allait à ravir, comme sur cette photo prise à l’occasion du Festival de Jazz de Montréal où elle a donné un concert du même genre que celui de ce soir au Théâtre Impérial. Une salle bondée, une formation de sept musiciens en grande forme… Emilie-Claire Barlow était en voix. Puisant dans un répertoire de grande qualité (elle possède huit albums à son actif), la soirée s’annonçait rêvée pour les amateurs de jazz du Festival d’été de Québec.

Et elle le fut!

Entre chacune des pièces, la chanteuse Torontoise a charmé les gens venus à Québec par une présence soutenue et chaleureuse, s’efforçant de s’adresser aux spectateurs dans un français, ma foi, pas si mal. D’ailleurs, quelques-unes de ses reprises étaient interprétées dans la langue de Molière dont un texte jadis chantée par Pauline Julien et un autre (le premier rappel) écrit par Claude Gauthier. Certains airs connus (dont These Boots Were Made For Walkin, Dream A Little Dream Of Me ou Don’t Think Twice, It’s Alright ont fait en sorte que l’engagement des festivaliers était total. À la sortie, je n’ai entendu que des «quelle belle soirée nous avons passée»…

En début d’après-midi, j’avais eu l’occasion de rencontrer Miss Barlow. Nous avions évoqué l’immense plaisir de se retrouver à Québec, «ici et partout au Québec où il y a les meilleurs publics», disait-elle. Nous ne l’avons pas fait mentir ce soir. Elle attribue ce préjugé favorable envers elle – qui fait son bonheur incidemment – à l’ouverture d’esprit des gens au Québec et au fait qu’ils ressentent son amour réel de la culture Québécoise. Elle me donnait l’exemple d’une émission comme Belle et Bum qu’elle a fait à trois ou quatre reprises et elle se demande à chaque fois «pourquoi n’y a-t-il pas d’équivalent en Ontario ?» Elle se dit que c’est le caractère unique du Québec qui doit expliquer «ce phénomène».

Elle qui baigne dans la musique depuis son tout jeune âge, me racontait qu’autant sur les réseaux sociaux qu’au moment de rencontrer les gens présents à ses concerts, elle entretien des rapports privilégiés avec les Québécois, ce qui l’enchante – sans mauvais jeux de mots. Elle est arrivée au jazz tout naturellement, à force d’être imprégnée de ce type de musique et d’ailleurs, pour elle, rien ne sert d’essayer de convaincre quelqu’un de la pertinence du jazz. Il faut avant tout être vrai avec soi-même, en musique comme en tout. Elle est éprise d’une forte passion pour reprendre des chansons et leur donner une teinte de jazz, mais c’est parce que la passion guide ses pas que ça fonctionne. «Les gens qui se donnent à fond percent dans un secteur; l’important ce n’est pas le style de musique, c’est l’authenticité avec laquelle on la crée ou l’adapte».

Pour ce qui est de l’utilisation d’Internet, elle cherche à moins s’éparpiller étant présente sur de multiples plateformes et voulant éviter la redondance. Une inspiration lui vient de Jason Mraz, un auteur-compositeur guitariste et chanteur Californien qui utilise de manière très originale le Web, selon elle. L’équilibre reste à trouver entre le désir d’interagir avec le public, de bien les informer et la volonté de diminuer le bruit qu’engendre toute cette frénésie de la communication sur Internet. D’un autre côté, une artiste comme elle qui n’est pas sous l’égide d’un label dit «major», mais qui «s’auto-gère», doit apprendre à trouver par l’entremise du Web des solutions pour rejoindre – territoire par territoire – les gens qui peuvent être intéressés par sa musique. Il faut dire que Emilie-Claire Barlow réalise par elle-même ses albums et possède sa propre maison de disque.

J’écoutais de nouveau l’enregistrement après le concert de ce soir et je comprends mieux la force que contient ses prestations comme celle de ce soir. Cette jeune femme sait où elle s’en va et mène sa barque avec beaucoup de sensibilité et d’organisation. Au terme de notre rencontre, elle recevait un message texte d’un de ses musiciens qui l’informait du moment exact où il était pour arriver à Québec. Ce ne sont pas des paroles en l’air… Emilie-Claire Barlow est aux commandes de sa carrière!

Pas étonnant que la direction du Festival d’été l’ait jumelée à une jeune artiste comme Alejandra Ribera, une autre personnalité forte qui, en première partie, nous a montré beaucoup de cran et d’émotion dans ses compositions. Une autre par qui, à la lecture de ses notes biographiques, on peut ressentir l’ardent désir d’en mettre plein la vue et les oreilles en grâce et en intensité

J’ai passé ce 13 juillet, une de mes meilleures soirées au Festival d’été, édition 2011 et c’est vers ces deux femmes de talents que je dois me tourner à mi-parcours, pour identifier un deuxième coup de coeur, après l’entrevue avec Louise Forestier.

N.B. Ce billet a aussi été publié sur le blogue du Festival d’été

Tags:
0 Commentaires

Laisser une réponse

Contactez-moi

Je tenterai de vous répondre le plus rapidement possible...

En cours d’envoi

Si les propos, opinions et prises de position de ce site peuvent coïncider avec ce que privilégie le parti pour lequel je milite, je certifie en être le seul éditeur. - ©2022 Thème KLEO

Vous connecter avec vos identifiants

ou    

Vous avez oublié vos informations ?

Create Account

Aller à la barre d’outils