Sylvain Simard aura finalement eu raison de ne pas porter le carré rouge

« Certains gestes ne peuvent s’effacer.
Enlever le carré rouge laissera la même marque qu’un cadre retiré du mur. »

Ce tweet de Michel David du Devoir pourrait bien resurgir au moment du déclenchement des élections générales, si le scrutin a bel et bien lieu à la rentrée de septembre. Pauline Marois a suffisamment longtemps porté le carré rouge pour qu’il laisse des traces, effectivement. Comme l’écrivait Alec Castonguay de L’actualité « Si c’était un avantage stratégique, elle le garderait » le fameux symbole. Il devenait plutôt lourd à porter…

Ironiquement, le seul député péquiste qui n’aura pas à ajuster sa garde-robe est celui de Richelieu, Sylvain Simard, qui a traversé toute la crise étudiante sans arborer le rouge à la boutonnière. On chuchotait que celui qui a été ministre de l’Éducation du 30 janvier 2002 au 29 avril 2003 approuvait le principe d’une hausse des droits de scolarité, mais interrogé sur le sujet, il évitait de justifier son choix de ne pas s’associer au carré rouge. C’est finalement lui qui aura eu raison.

La décision annoncée par Mme Marois mercredi matin sur les ondes d’une station de radio survient probablement à un moment bien calculé (plus d’information sous le clavier de Denis Lessard de La Presse). Dans une de ses récentes chroniques, Joseph Facal avait conseillé à la chef du Parti Québécois « d’enlever ce carré rouge devenu un fer rouge, un vrai boulet ». Trop lourd à porter, il risquait de faire beaucoup d’ombre pendant une campagne où on voudra faire porter l’attention ailleurs que sur le conflit étudiants.

Difficile pour moi de ne pas donner raison à Mme Marois de le larguer puisque le symbole est devenu n’importe quoi, au fil du temps. Comment concilier la volonté de se présenter en chef d’État tout en défilant casserole à la main et carré rouge en épinglette (mise à jour : lire ce qu’en pense Bernard Landry) ?

Ça ne m’empêchera pas de questionner mes opposants du PQ pendant la campagne à venir sur leur choix que je jugeais irresponsable pendant l’hiver et le printemps. J’en profiterai sûrement pour féliciter celui avec qui j’ai voyagé en France en février d’avoir tenu bon, ce qui se sera avéré être la bonne décision, maintenant que ses collègues feront de même.

Ceux qui auront reproché sa dissidence à Sylvain Simard parmi les péquistes devront peut-être lui offrir des excuses pendant l’été…

N.B. Parlant d’excuses, la Coalition des humoristes indignés sera peut-être en droit d’en exiger si on se fie à ce billet de Dominic Arpin, « La CLASSE dénonce les humoristes… qui sont venus les supporter ».

Mise à jour : Ce billet a aussi été publié au Huffington Post dans la section « blogues ».

Mise à jour en juillet : Depuis, Sylvain Simard a annoncé son retrait de la vie politique

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1 Commentaire
  1. Photo du profil de Clément laberge
    Clément laberge 10 années Il y a

    Mon père m’a appris que « la vérité est dynamique » — et que cela implique que n’a pas toujours raison celui à qui le contexte semble pourtant donner raison.

    Est-ce que le fait que Pauline Marois retire son carré rouge veut forcément dire que Sylvain Simard avait raison? Quel lien entre les deux? Pas sûr de te suivre.

    Est-ce qu’il n’est pas possible qu’il y ait eu un temps pour s’associer à un mouvement, et maintenant un autre temps pour essayer de proposer des manières de passer à une autre étape?

    Est-ce qu’on ne peut pas plutôt apprécier le fait que Sylvain Simard ait pu faire un autre choix que sa chef? Il y a des voix dissidentes comme ça, ailleurs, dans d’autres partis? Trop peu, si tu veux mon avis.

    Il me semble qu’il faut accepter l’idée que la politique est parfois quelque chose d’éminemment conjoncturel, où l’essentiel est d’avancer vers quelque chose, un projet — un projet de société? De donner le goût aux gens de travailler ensemble à faire advenir ce projet? Et que pour cela, il faut accepter des méandres et des détours… si on les faits avec intégrité, dans le respect des citoyens et avec toute la considération que l’on doit aux institutions.

    Et si on parlait d’autre chose que du carré rouge qui est en train d’occulter tout le reste?

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