La journée où j’ai fait campagne à 13% dans les sondages

Nous en sommes au 15e jour de campagne. Je prends le rythme. Lever tôt. Revue de presse, devant mon ordinateur. Tiens, Vincent Varissal écrit que je serais « ministrable ». À 13 pourcent dans les sondages, disons que ce genre de mention n’a pas le même impact qu’à 25 ou 30 pourcent…

Déjeuner dans un endroit public, différent à chaque jour. Quelques minutes pour organiser l’horaire des prochains jours et coordonner le travail du comité organisateur de ma campagne. Ce mercredi, il me fallait aussi prendre livraison des cartes postales commandées qui me servent bien quand je veux laisser un peu d’information aux gens que je rencontre. Deux heures de courts échanges et de mains à serrer devant un petit marché d’alimentation, dans le mail rue Campanile. J’avais une bonne nouvelle à annoncer aux gens du secteur : la succursale de la SAQ du coin sera non seulement maintenue ouverte, mais elle sera aussi rénovée ! Je l’ai appris avant-hier de sources sûres après quelques appels téléphoniques auprès de bons contacts. Je voulais répondre au courriel reçu de la présidente du Conseil de quartier de Pointe-Sainte-Foy, inquiète, qui n’aimait pas les rumeurs de fermeture de ce commerce de proximité, essentiel pour l’éco-système économique du quartier. Les gens étaient ravis de l’apprendre de ma bouche…

Midi : visite d’une résidence d’aînés qui ont bâti le Québec dans le secteur du Campanile. Grand tour des vingt tables de trois ou quatre patriarches où je m’arrête à chaque fois pour prendre quelques minutes pour jaser politiques et me présenter.

Petit dîner rapide, quelques retours de courriels et survol des médias sociaux; il est déjà 14 h 30 et je dois compléter des questionnaires (celui de la FEUQ, entre autres) qui me demande en tant que candidat de prendre position sur toutes sortes de sujets. Concertation avec l’équipe des recherchistes de mon parti et rédaction. Je dois retourner me préparer pour le porte-à-porte de fin d’après-midi, mais ça bouge beaucoup sur les médias sociaux et je ne décolle pas de mon écran. Je reçois deux appels téléphoniques de personnes qui m’invitent à assister à des assemblées générales d’organismes du comté.

C’est vrai, j’avais promis de rédiger un courriel adressé à toutes les entreprises du comté pour leur manifester mon intérêt à aller écouter leurs préoccupations. Je dis souvent que je veux faire partie des projets des gens… j’écris le courriel et je l’expédie à 115 adresses différentes.

Je vais rejoindre le bénévole qui m’accompagne pour sa première fois de porte-à-porte, à 17 h 30. Nous choisissons d’aller à Saint-Augustin puisque mes marches m’ont beaucoup porté vers les rues de Cap-Rouge, jusqu’à maintenant. Claude et moi avons échangé avec une bonne soixantaine de familles jusqu’à 20 h. Il faisait noir depuis au moins quarante minutes, mais l’ambition de compléter les adresses de la rue Racette nous a motivés. Surtout, l’accueil des citoyens nous rendait curieux d’aller cogner à une nouvelle porte. C’est grisant les « vous avez mon vote » !

C’est toujours étonnant de voir dans les yeux du papa ou de la maman, la réaction spontanée en ouvrant la porte. Souvent étonnés, les gens savent bien que notre présence au seuil de leur porte est « logique » et s’explique, mais ils semblent souvent un peu surpris, tout de même. Vrais qu’il fait un peu froid; ça pourrait nous faire hésiter, mais la température est à notre avantage. Les gens nous font entrer un peu plus souvent… Plusieurs ont des questions, certains prennent la documentation offerte d’une manière un peu nonchalante, mais très peu nous disent que la politique ne les intéresse pas.

Dans le même état qu’à la sortie de la résidence des aînées (mélange de fatigue et d’euphorie), je vais reconduire mon nouvel ami bénévole à sa voiture. Je me dirige vers chez moi pour le souper, avec ma conjointe. Il est neuf heures quand je m’assoie devant mon assiette. Je raconte à ma conjointe mes découvertes de la journée… Elle me parle de sa journée.

J’écoute les nouvelles à la télé. Je me replace devant mon ordinateur et j’écoute l’excellente entrevue qui vient du coeur de François Bonnardel. Ça me touche beaucoup…

Je mets en mots ce brouillon de billet avant d’aller au lit parce que je veux me souvenir de cette journée où j’ai fait campagne au plus bas dans les sondages, animé par toutes ces belles rencontres qui montrent la plus belle facette du quotidien d’un politicien. Les gens savent bien que la CAQ traverse une sorte de passage à vide dans les sondages, même si à Québec même c’est quand même pas si mal. Ils ont souvent les bons mots pour nous dire de ne pas lâcher, qu’on a les meilleures idées à la CAQ et qu’on a la responsabilité de continuer à les porter. « On va bientôt cesser de se chicaner sur le référendum », disent-ils… Il faut avouer que Saint-Augustin-de-Desmaures n’est pas très péquiste.

Plusieurs nous promettent leur vote, certains admettent hésiter entre nous et le PLQ et cherchent dans notre regard l’assurance que nous trouverons le meilleur argument qui démontre qu’on est prêt à se battre pour eux.

C’est pour des journées comme celle d’aujourd’hui que je fais de la politique.

J’ai un moral d’acier, mais rien ne vaut l’énergie des gens qui nous surprennent par leur confiance. Un monsieur qui a passé dix minutes à nous questionner dehors devant sa maison nous a même dit, à Claude et moi, qu’il attendait cette jasette en face-à-face avant de nous donner son vote. Il semblait s’être donné comme condition pour voter pour la CAQ, de me voir, de pouvoir me rencontrer, de me regarder dans mes yeux. La politique, ce n’est pas des sondages, ce sont des rencontres…

La campagne ne se passe pour personne comme elle devait se passer, semble-t-il. À chaque jour, une surprise plus déroutante que celle d’hier nous attend. Le débat de demain soir est attendu autant par mon chef que par tous les amateurs de politique, c’est bien certain. Si je me fie au porte-à-porte, en tous les cas…

J’ai entendu ce soir que François Legault se repose pour être d’attaque au débat des chefs. Il reste zen, mais affirme beaucoup penser à nous, de qui il se sent « responsable » (le Devoir le rapporte).

S’il avait fait les mêmes rencontres que les miennes aujourd’hui, il serait très confiant.

Les gens ont juste envie, je crois, qu’il continue à porter sereinement son message, différent de celui des autres chefs. Et qu’il ne se laisse pas déranger par les sondages, même si ça peut, parfois, être déprimant.

Je sens qu’il va encore beaucoup couler d’eau sous les ponts d’ici au 7 avril…

Le PQ semble échapper sa campagne.

Le PLQ mène dans les sondages, mais à partir de fausses bases, dont la peur d’avoir à composer avec un autre référendum.

Je crois sincèrement qu’il nous faut garder le cap sur nos idées fortes, motivés par le bon travail des derniers dix-huit mois.

Il est minuit et vingt. Je vais me coucher.

J’ai déjà hâte à mon prochain porte-à-porte !

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