Un peu du Québec dans l’Europe du numérique

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».

Axelle Lemaire, est secrétaire d’Etat chargée du Numérique, auprès du ministre de l’Economie, du Redressement productif et du Numérique, en France. Elle est née à Ottawa d’une mère française et d’un père québécois, a grandi au Québec (à Hull) et a rejoint la France à l’adolescence. Élue en 2012 députée de la troisième circonscription des Français établis hors de France (Europe du Nord), Mme Lemaire est à l’avant-plan des politiques numériques européennes.

Son approche serait la bienvenue au Québec…

  1. La croissance : aide aux start-ups pour accéder aux marchés et aux grands groupes, notamment à l’international, virage numérique impératif pour les industries souffrantes « sinon elles vont disparaitre », objets connectés, Big Data, cyber-sécurité, logiciels embarqués etc, plus mission en cours qui étudie tous les secteurs.
  2. La confiance : « le numérique aujourd’hui fait peur et effraie, les gens ne savent pas comment seront utilisées leurs données personnelles », donc réintroduire la confiance, »source d’attractivité et de compétitivité » pour la France, et produire des technologies qui produisent de la confiance.
  3. L’inclusion « : « risque d’une France qui se numérise à vitesse rapide et une autre qui soit exclue », utiliser aussi le numérique comme outil d’inclusion « par l’éducation dès le plus jeune âge, par la formation continue », politiques ciblées à destination des quartiers difficiles, des jeunes des banlieues, des seniors.

Son entretien à l’Usine Digitale n’a pas d’équivalent en politique au Québec. La perspective de Axelle Lemaire concerne autant le Québec qu’elle préoccupe l’Europe…

Afin que les géants américains ne dictent plus leurs lois et que les 505 millions d’Européens ne deviennent pas les « usagers du reste du monde ».

Déçue qu’il n’y ait pas de « stratégie numérique globale », la jeune secrétaire d’État pointe les conséquences économiques logiques de cette absence de débat dans la sphère publique autant que dans l’appareil de l’État. Le Devoir traitait justement de cet enjeu, hier. Il faut dire que personne en politique ou dans la fonction publique au Québec n’aborde ces sujets comme le fait actuellement Axelle Lemaire en France, avec une vision aussi fondatrice d’une position d’avenir structurante pour ses citoyens.

Qu’elle soit d’origine québécoise devrait nous procurer à la fois un sentiment de fierté et d’inquiétude : l’absence totale de leadership politique ici sur ces questions devrait en tant qu’usagers en si faible minorité constituer une préoccupation de tous les instants. Les algorithmes, déjà conçus ailleurs permettront-ils de faire grandir le petit 4% des contenus francophones sur le Web?

Que faut-il faire pour que les acteurs politiques se saisissent de l’opportunité que représente la mise en place d’une gouvernance qui nous mettra à niveau avec nos cousins Français?

La gouvernance d’un Internet devenu participatif est un des enjeux crucial pour notre survie comme peuple francophone et notre prospérité économique dans une société de la connaissance que nous ne contribuons pas à construire à notre juste part.

Axelle Lemaire inspire la France et l’Europe. Elle doit aussi guider le Québec !

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