L’été des chefs… en lecture

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».

Les chefs des partis politiques prennent eux également des vacances pendant l’été et il est essentiel de lire quelques livres pour se sentir vraiment, en vacances. C’est ce que je me dis…

Voici mes suggestions de lecture pour chacun des chefs des quatre formations politiques représentées à l’Assemblée nationale.

Stéphane Bédard
Le mandat du chef par intérim de l’aile parlementaire du Parti Québécois et chef de l’opposition officielle n’est pas simple. Il doit aider son parti à passer au travers de la défaite cinglante qui lui a été infligé. De plus, il cherchera à préparer le terrain pour le prochain chef élu du PQ tout en constituant la meilleure opposition possible, dans les circonstances.

Pour lui, j’ai pensé à un livre que j’ai lu à la fin des années 90, écrit par Jean Monbourquette que plusieurs comparent à une sorte de « médecin de l’âme ». Spécialiste du deuil, il est décédé en 2011. Le livre que je suggère est Apprivoiser son ombre et c’est surtout pour son sous-titre – Le côté mal aimé de soi – que m’est venue cette suggestion.

Le député de Chicoutimi trouvera dans ce livre de quoi exulter. En apprenant à mieux accueillir ses zones d’ombre (les traits ou qualités qu’on a refusés de voir en soi et qui sont souvent attribués à d’autres), Stéphane Bédard pourra développer au terme de cette lecture un atout précieux pour les médiateurs comme lui, chargé d’arbitrer des conflits. La prochaine course au leadership dans son parti pouvant potentiellement en générer un certain nombre, je me dis que cette lecture est un passage obligé, pour cet été.

Philippe Couillard
Un ouvrage s’est rapidement imposé quand j’ai pensé au premier ministre qui n’a probablement pas la tête aux vacances. Je me suis tout de suite souvenu d’un livre extraordinaire lu en 2011, Le goût du pouvoir public qui reprend en fait les grandes étapes du parcours d’un de nos plus hauts dirigeants, Guy Coulombe.

Il s’agit d’une plaquette d’une centaine de pages que le chef du parti libéral aura vite fait de parcourir puisqu’il n’a sûrement pas beaucoup de temps à consacrer à la lecture.

Je me souviens d’avoir été fortement impressionné par le dénombrement des quatre qualités que «tout haut dirigeant doit posséder» et qui sauront inspirer notre PM :

  • Savoir distinguer l’essentiel de l’accessoire à chaque niveau de responsabilité. «La plus grande difficulté des gestionnaires c’est à chaque fois de s’ajuster pour redéfinir ce qui est essentiel au niveau où ils sont rendus», sur trois plans : dans la vision de l’organisation, dans les objectifs à fixer et dans les moyens à mettre en oeuvre.
  • Une communication et des relations interpersonnelles teintées par la consultation et le dialogue avec les cadres supérieurs et intermédiaires. «Laisser ses collaborateurs communiquer la vision commune à leurs propres niveaux dans leurs sphères de responsabilité» devient incontournable.
  • La capacité de s’entourer de personnes les plus compétentes possible dans des champs d’expertise qui lui sont complémentaires. «L’équipe de tête doit être diversifiée non seulement en palette de compétences, mais en structure de pensée, en personnalité et en expérience».
  • Ne pas trop se prendre au sérieux. «La distanciation par rapport à soi-même aide à clarifier les idées face à ce qui est essentiel pour l’organisation en permettant de relativiser les choses. L’humour incite à garder les deux pieds sur terre et à maintenir sa capacité de vision et d’intégration de ce qui est fondamental».

François David
Pour celle qui participe aux débats des chefs en période électorale à titre de porte-parole du parti Québec solidaire, j’ai privilégié un ouvrage qui « s’adresse à tous ceux qui souhaitent que les individus et les organisations se comportent plus intelligemment et plus sensiblement pour obtenir des résultats optimaux et durables ».

La stratégie du dauphin utilise une métaphore du dauphin (adeptes de ce qui marche), des requins (recherchent toujours la position de force) et des carpes (des victimes chroniques) pour démontrer les différents styles de posture rencontrés dans la vie professionnelle.

Je laisse le soin à Mme David de déterminer qui devant elle est plutôt dauphin, requin ou carpe, mais compte tenu des objectifs qu’elle poursuit, cet ouvrage pourrait lui servir d’inspiration et lui donner quelques bons trucs.

François Legault
La perception du réel est-elle plus passion­nante que le réel lui-même ?

Ce sujet est au centre du livre que je recommande à François Legault, avide lecteur de romans. C’est en pensant au chef de la Coalition Avenir Québec que cette question m’est revenue puisqu’il doit trouver cet été la motivation pour les quatre années qui viennent. J’ai lu voici quelques étés le livre de Michel Houellebecq, La Carte et le Territoire et ce grand succès de librairie saura guider le député de l’Assomption.

« La carte est plus intéressante que le territoire ». À partir de là, je ne suis plus inquiet pour la suite des événements…

* * * * * * * * * *

Je souhaite un bel et bon été à tous ces chefs de parti qui méritent amplement un peu de repos cet été.

Mise à jour de fin de soirée… Via son canal Twitter, j’apprends que M. Legault a déjà lu ma suggestion de roman. Heureusement, j’avais déjà un deuxième choix pour lui, Les Années fastes!

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