Un Festival qui se cherche une cote «A»

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».

J’ai participé hier à la soirée de clôture de la 4e édition du Festival de cinéma de la Ville de Québec (FCVQ). Au programme : les remises de prix et la première nord-américaine du film La belle et la bête, l’adaptation contemporaine du Français Christophe Gans, d’un conte classique de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve…

D’abord, le film
La salle Raoul-Jobin du Palais Montcalm était pleine, le réalisateur était sur place, accompagné de celle qui tient le rôle de Astrid (Myriam Charleins) et les attentes étaient grandes, compte tenu du deux millions de spectateurs en France…

Au-delà de la critique destructrice, je ne peux pas dire que les festivaliers aient offert une grande réception à l’oeuvre. Un petit trente secondes d’applaudissements tout en quittant la salle, quand on sait que le principal artisan du film est sur place, on ne peut pas appeler ça, un triomphe. Christophe Gans est tout de même venu nous entretenir du respect qu’il avait pour Jean Cocteau qui a fait de cette célèbre histoire d’amour, un classique des années 40.

Ni Disney, ni Cocteau, reste que j’ai bien aimé.

La musique composée par Pierre Adenot m’a beaucoup rejoint, l’interprétation de Léa Seydoux était à la hauteur et quand on sait que Gérard Depardieu a abandonné deux semaines avant le début du tournage le rôle du père, on se dit que André Dussollier est tout un frappeur d’urgence. Pas grand-chose à dire contre les effets spéciaux (conçus à Montréal) ou sur Vincent Cassel, mais pas impressionné plus que ça…

Au final, j’aime bien cette critique : «Ce film divertissant n’égale pas la hauteur de ses ambitions». Le budget avoisinant les 45 millions€, difficile de ne pas attendre beaucoup de la prestigieuse distribution…

Le Festival
Quand Olivier Bilodeau et Marie-Christine Laflamme sont allés convaincre le cabinet du maire Labeaume que Québec avait besoin de leur projet de festival de cinéma, les planètes se sont alignées pour que l’événement prenne forme. On doit dire au bout de quatre années que l’identité du FCVQ commence à prendre forme. Plusieurs bons flash y contribuent :

  • Le dôme de la Place d’Youville
  • Les conteneurs éparpillés dans la ville, de petits Ciné Pop-up ambulants de six sièges qui présentent des courts métrages
  • Les six volets en donnent pour tous les goûts : Premières, Espace Doc, Nouveaux horizons, Tremplin, Expérience(s) et Hommages/Rétrospectives
  • Un porte-parole crédible qui sait comment vanter les mérites de Québec en tant que ville de cinéma : Yves Jacques
  • Plusieurs événements qui sortent de l’ordinaire et qui procurent un caractère festif au Festival

Bien entendu, quelques soirées ont particulièrement retenues l’attention à Québec, dont celle d’ouverture où le dernier opus de Xavier Dolan a été présenté.

Le directeur de la programmation Olivier Bilodeau semble encouragé par l’augmentation de 25 % des ventes de laissez-passer par rapport à l’an dernier, mais pour en faire un succès populaire, le travail ne manquera pas. Cette année, on peut quand même dire que le FCVQ avait beaucoup à offrir.

La remise de prix
Du côté des films en compétition qui sortent du lot, Un film de chasse de filles a remporté trois prix : prix du public long-métrage, meilleur premier film et mention du jury de la compétition, Grand Prix remporté par 20 000 days on earth de Iain Forsyth et Jane Pollard. Le triplé de Julie Lambert consacre un film audacieux qui «vous plonge dans l’univers de ces femmes déterminées à prendre le bois». La soirée qui encadrait la présentation du long-métrage était tout aussi originale…

Dans les autres catégories, La vie selon morgue s’est mérité le Prix du public canadien/québécois, Jamais je ne t’oublierai, celui du court-métrage (Prix du public), pendant que Le frein de Gabriel-Antoine et Jonathan Roy remportait le Prix court métrage de la Ville de Québec. Le film Pas la grosse Sophie, est sorti gagnant du Grand Prix de la compétition. Pour plus de détails concernant la remise des prix, voir le communiqué.

Prospective
Quand Yves Jacques s’est exprimé sur son plus grand souhait, à la soirée de clôture, on a compris que le coeur y était… pas de langue de bois :

«Montréal a un festival de films qui possède une cote «A» qu’il ne mérite plus; espérons que celui de la Ville de Québec pourra la récupérer…»

De fait, cette cote catégorie «A» attribuée par la Fédération internationale des associations de producteurs de films (FIAPF) est réservée à 14 festivals dits «compétitifs». Récemment, Marc-André Lussier faisait le point sur les privilèges associés à cette mention et force est d’admettre que ce serait tout un accomplissement pour l’événement de Québec de joindre ce groupe éclectique.

S’il ne faut pas se réjouir des malheurs du Festival des films du monde de Montréal (FFM), la quête d’une plus grande reconnaissance de la FIAPF coïncide avec la perte de vitesse du FFM et il ne faut pas rater l’occasion.

Hier soir, on avait vraiment l’air d’un festival qui se cherche une cote «A», mais tout au long de ces beaux jours de septembre, on a fait ce qu’il faut pour la mériter.

N.B. Il est encore possible de voir plusieurs des films de la programmation du FCVQ jusqu’au 28 septembre.

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