Les filles veulent être de vraies Pee-Wee

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section « blogue ».

Le Tournoi international de hockey Pee-Wee de Québec est un des événements qui procure le plus de fierté dans la population de Québec. Il chevauche la période du Carnaval, en février de chaque année, depuis 1960. Il a accueilli de très grands noms du hockey : Guy Lafleur, Wayne Gretzky, Gordie Howe, Mario Lemieux, Patrick Roy, et plusieurs autres.

Devant des foules qui atteignent régulièrement les 15 000 spectateurs au légendaire Colisée, les jeunes garçons âgés autour de douze ans vivent le rêve de leur vie. J’y ai personnellement vécu dans ma jeunesse des heures de bonheur.

On dit de l’événement qu’il est le plus important tournoi de hockey sur glace mineur au monde. Autour de 2 300 joueurs en provenance d’une quinzaine de pays différents y évoluent depuis quelques années.

Il a traversé le temps – et plusieurs controverses – ce qui en fait un événement prestigieux, attendu à chaque année, autant par les familles qui hébergent chez eux des Pee-Wee de l’extérieur que par les nombreux spectateurs, les joueurs et leur entourage.

Pourquoi en parler en plein automne, alors que les clubs sélectionnés pour y participer ne sont mêmes pas tous connus ?

À cause des filles.


Crédits photos : Ici Québec Radio-Canada, via Facebook (cliquez sur la photo pour consulter l’original)

C’est que le hockey féminin y réclame sa place !

«En 1984, Manon Rhéaume est la première fille à défendre le filet de son équipe. «Je voulais y aller au tournoi Pee-Wee, j’étais heureuse de réaliser mon objectif, après, je voulais jouer dans le double AA, puis les Olympiques, j’avais eu cette vision».(RDS, Le Hockey sans limites – source)

L’an dernier, 24 jeunes filles participaient à la compétition, mais devaient jouer contre des équipes de garçons.

Patrick Dom (le directeur général (dg) du Tournoi de hockey Pee-Wee de Québec) «subit une certaine pression» de l’Association de hockey mineur féminin de la Capitale Nationale (AHMFCN) qui aimerait que les jeunes filles jouent entre elles et y aient leur propre catégorie…

«Il n’y a pas vraiment de bassin de joueuses dans le pee-wee. À ce niveau-là, les filles veulent jouer avec les meilleurs et les meilleurs, ce sont les gars. Quand on a accepté d’accueillir une formation féminine dirigée par Manon Rhéaume, on pensait créer un engouement. Et aujourd’hui, on cherche encore les retombées de cette initiative. Le problème, ce n’est pas qu’il n’y a pas de place au Tournoi pee-wee pour des équipes féminines, c’est qu’il n’y a pas de véritables demandes.» (source)

C’était ce que Patrick Dom disait l’an dernier, avant que ces jours-ci, Stéphane Turcotte (codirecteur des catégories novice, atome et pee-wee de l’AHMFCN) ne réclame une catégorie exclusivement féminine au tournoi. Le dg n’a pas vraiment changé d’avis depuis, n’ouvrant la porte qu’à l’inscription d’équipes féminines «qui sont prêtes à affronter les garçons».

«Il n’y a pas de demandes en ce sens, plaide-t-il. Une seule équipe féminine a fait parvenir une demande d’inscription pour 2015.»

Il faut peut-être comprendre de tout cela que certains pensent que le développement et la promotion du hockey féminin pourraient passer par «l’exposure» du Tournoi international de hockey pee-wee de Québec. Les dirigeants du tournoi exigent plutôt que le Québec regarde du côté de l’Ontario et s’inspire de cette province qui obtient beaucoup de succès populaire avec le hockey féminin.

«Des 25 000 jeunes filles qui ont adopté la pratique du hockey au Canada au cours des 10 dernières années, seulement 787 d’entre elles étaient du Québec.»(source)

Les filles peuvent rêver au Colisée, mais pour le moment, ça passe par devoir affronter des garçons.

Vous avez là ce qui fait jaser à Québec ces jours-ci.

Gageons que le sujet n’est pas clos et que d’autres arguments ne manqueront pas de s’ajouter.

En ce qui me concerne, jouer Pee-Wee sur la glace du Colisée Pepsi est le fruit d’une certaine reconnaissance. Le hockey féminin a encore des croûtes à manger au Québec avant de justifier les ambitions qu’il entretient.

Ça viendra peut-être un jour et je serai très heureux d’aller les applaudir dans des parties, joueuses contre joueuses, en février de cette année-là.

Le filles peuvent sûrement devenir de vraies Pee-Wee, mais avec la force du nombre…

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