Bâtir des chimères…

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec dans la section «blogue». Il reprend une chronique publiée dans la version imprimée Journal de Montréal et du Journal de Québec de vendredi.

À Québec, Marcel Aubut revient encore à la charge avec son rêve de tenir des Jeux Olympiques (JO) d’hiver dans la capitale nordique de l’Amérique. À Montréal, on souhaite bâtir un nouveau stade pour un éventuel retour au bercail des Expos alors qu’une verrue olympique tient lieu d’éléphant dans la pièce. Faites vos jeux…

Les sports professionnels et olympiques servent à merveille les intérêts des promoteurs, des politiciens et des hommes d’affaires qui développent des trésors d’imagination pour que nous puissions admirer les dieux du stade.

Avons-nous encore l’appétit pour ces monstres qui font cracher l’argent public?

Nombreux retraits de candidatures aux JO

Quelques villes candidates dont Stockholm (Suède), Oslo (Norvège) et Cracovie (Pologne) ont dit aux bonzes du CIO, «Thanks, but no thanks», exaspérées par la démesure du rêve olympique.

Le président du Comité olympique canadien Marcel Aubut joue bien son rôle de maintenir l’intérêt autour d’une candidature olympique en flattant l’ego du maire de Québec qui n’a pas vraiment besoin d’être gonflé. Il plaide la nomination récente de l’Allemand Thomas Bach à la présidence du CIO qui rendrait «les Jeux plus accessibles» pour Québec.

Après les 51 milliards US de Sotchi, quelle population dotée d’un peu de jarnigoine voudrait des JO d’hiver? Un prix coupé de moitié ne les rendra pas plus accessibles, sans compter le problème des standards techniques suffisants pour tenir les épreuves de descente masculines en ski alpin.

Régis Labeaume est moins sensible au chant des sirènes olympiques, même après un appel du CIO. Me Aubut a beau dire que cette stratégie «ne marchera jamais», les gens de Québec vont bien vivre avec ce possible dénouement. (Plus de détails dans ce billet écrit plus tôt cette semaine…)

Après la «NordiqueNation», la «ExposNation»

Deux matchs de baseball ont attiré 100 000 amateurs au Stade olympique, en mars dernier. Bud Selig (le commissaire du baseball majeur) aurait retrouvé Montréal sur la carte de l’Amérique, dit-on, même que les Rays de Tampa Bay seraient prêts à déménager leurs pénates dans la métropole, excités par les deux millions de spectateurs obtenus à quatre reprises dans les belles années de «nos amours».

Imaginons les Expos dans la ligue américaine, évoluant dans la même division (l’Est) que les Red Sox, les Yankees et les Blue Jays. L’argent du privé pourrait soudainement devenir disponible.

Denis Coderre sait que pour se matérialiser, le projet du retour des Expos passe par un vrai stade de balle au centre-ville. La «passion dévorante» du maire de Montréal pour le baseball ne sera pas suffisante, ce sont les gens d’affaires qui auront le dernier mot.

Aussi longtemps qu’un «ProjetNation» nécessitera l’injection substantielle de fonds publics, il rencontrera de très fortes résistances. Il nous faut reprendre notre souffle.

Les JO de Montréal et le nouvel amphithéâtre à Québec ont épuisé notre capital d’euphorie. Il ne nous reste que du p’tit change de folie, à peine assez pour une courte rêvasserie.

Entre les deux fantasmes, seul celui des Expos est réalisable. C’est que les gens d’affaires pourraient y voir leurs intérêts!

Mise à jour du 9 novembre 2014 : Billet de Martin Leclerc, «Le retour des Expos: à la vitesse grand V».

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