Les régions du Québec en beau fusil !

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section « blogue ».

Si vous trouvez que l’année 2015 s’est avérée bonne pour vous, c’est probablement que vous n’habitez pas en région. L’approche « mur à mur » privilégiée dans plusieurs décisions du gouvernement a vraiment fait mal, hors des grands centres. En cette fin d’année, le message est clair : « L’État québécois applique les mesures d’austérité avec plus d’assiduité chez eux que dans les centres urbains ».

Ce sont les mots du correspondant du Soleil pour la Baie-des-Chaleurs.

Dans son éditorial d’aujourd’hui, Gilles Gagné additionne les dossiers qui ont de l’importance pour les Gaspésiens et c’est un échec sur toute la ligne. Chiffres à l’appui, le portrait est sombre. « Les Nord-Côtiers et les Bas-Laurentiens n’ont en général pas été gâtés non plus par ce régime libéral », ajoute-t-il.

D’ailleurs, dans un article du Devoir sur le sujet des projets industriels importants sur la Côte-Nord, un autre journaliste arrive aux mêmes conclusions. La présidente de la Chambre de commerce de Port-Cartier et les intervenants socio-économiques de la région « dénoncent la lourdeur administrative et la lenteur de la prise de décision à Québec ».

Si vous croyez que la colère ne sévit que dans l’Est du Québec, il faut lire Patrick Duquette dans sa chronique publiée dans Le Droit, Un peu de ferveur, Madame la Ministre. À le lire, on se rend vite compte que l’Outaouais en a aussi ras-le-bol.

On se souviendra des témoignages troublants de femmes autochtones en Abitibi cet automne. Les dénonciations publiques concernant « le mépris et les abus qu’elles subissent de la part de ceux qui normalement devraient les protéger » ont laissé des traces. Fin octobre, les policiers de Val-d’Or en avaient beaucoup à dire sur la façon dont avait été gérée cette crise et j’imagine facilement que la région reste encore sous tensions, en cette fin d’année.

Si on regarde du côté de la région du Saguenay, Philippe Couillard (Premier ministre, mais aussi député de Roberval) semblait hier sur la défensive dans son bilan de fin d’année.

En Estrie et en Montérégie, on se souvient du soulèvement des producteurs laitiers… La grogne risque de se transporter dans l’actualité de 2016.

Le député libéral de Sherbrooke est lui-même au prise avec le gouvernement dirigé par sa formation politique dans le dossier du prix de l’essence payé dans la région de Sherbrooke puisqu’il est le plus élevé des régions limitrophes, selon la Régie de l’énergie. Dans sa revue de l’année 2015, il en parle comme d’un problème récurrent…

« Ça prend davantage de gros joueurs dans le paysage sherbrookois pour réussir à faire diminuer le prix du litre payé à la pompe. »
Quand on pense au dossier de l’exploitation pétrolière à l’île Anticosti, on se dit que le député de Sherbrooke n’est pas au bout de ses peines…

Pour terminer le grand tour du Québec, un arrêt dans les Bois-Francs nous apprend que les chasseurs mèneront la charge contre le récent projet de loi qui réinstalle un registre d’armes à feu au Québec, appuyés par la députée d’Arthabaska devenue indépendante cette année, Sylvie Roy.

Les régions expriment souvent le sentiment d’être à la merci du gouvernement.

L’année 2015 se termine sur cette impression que la fracture s’est agrandie entre ceux qui gouvernent le Québec et les leaders régionaux.

Il faudra agir rapidement en 2016 pour envoyer un signal témoignant qu’on a compris le message et que la situation s’améliorera avec le remaniement ministériel !

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