Des croûtes à manger (encore) !

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».

En expédiant une mise en demeure à la Coalition avenir Québec (CAQ), à François Legault et à Benoit Charette, Pierre Karl Péladeau a choisi la voie juridique pour mener la bataille dans le dossier du financement de l’institut de recherche appliquée sur l’indépendance du Québec. Au moment où on s’attend à ce que le chef du Parti québécois ait pris ses marques et soit prêt à échanger coup pour coup avec ses adversaires, il fait encore la preuve de son manque d’instinct politique.

À la fin du mois de novembre, il avait admis avoir « des croûtes à manger », revenant sur sa déclaration concernant l’intégrité du territoire québécois. En ce début de l’année 2016, Pierre Karl Péladeau ne démontre pas qu’il a appris de ses maladresses avec ce geste intempestif qui laisse songeur bien des observateurs de la classe politique.

À commencer par mon collègue de ce blogue qui évoque lui aussi le manque de jugement politique : « Une fois de plus, PKP agit impulsivement et projette l’image d’un chef qui ne comprend pas le b-a-ba de son métier ».

Sur le fond, les interventions des représentants de la CAQ (1, 2) ont pu choquer, mais en choisissant l’arène juridique pour riposter, on allonge le cycle d’une nouvelle qu’on voulait éteindre en même temps qu’on fournit des arguments supplémentaires à ceux qui veulent définir PKP comme étant quelqu’un qui tarde à se comporter comme un chef de parti politique, ce qu’il prétend à être.

Il fallait pourtant s’attendre à des réactions politiques dès l’annonce du journaliste Jean-Marc Salvet à l’effet que PKP s’apprêtait à offrir un don personnel « important » pour lancer « sa créature ». Même le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) a eu à répondre à des questions

Si la tactique de la mise en demeure fonctionnait du temps où M. Péladeau était à la tête d’une entreprise, il sera bien déçu de l’effet du même stratagème en politique.

Il vient seulement de donner de l’eau au moulin au PLQ et à la CAQ qui vont pouvoir maintenir par l’entremise des journalistes ce sujet à l’avant-plan pendant le caucus présessionnel des 20 et 21 janvier à Chicoutimi.

La CAQ va pouvoir dire qu’on tente de la faire taire sur le sujet du financement de l’Institut de recherche sur la souveraineté.

Le PLQ pourra continuer de taper sur le clou de l’imminence d’une élection référendaire pour l’automne 2018 en ajoutant que Pierre Karl Péladeau pourrait bien, en plus, y investir une partie de sa fortune personnelle.

Il faut croire qu’au menu des Péladeau pendant le temps des Fêtes, il y avait encore trop souvent des sandwich pas de croûte sur la table !

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