Des partenaires, après tout…

Note : Ce billet a d’abord été publié au Journal de Québec et au Journal de Montréal dans la section du blogue des «spin doctors».

La risposte du président-directeur général de Pétrolia aux récents propos du premier ministre dans le dossier des hydrocarbures de l’île d’Anticosti a fait mouche aujourd’hui. Avec beaucoup d’aplomb, Alexandre Gagnon a fourni plusieurs arguments aux partis d’opposition qui tentent de prendre l’initiative politique en ce début de session parlementaire.

L’intégral de sa présentation diffusée en direct sur les deux réseaux d’information continue est aussi limpide que le ton utilisé pour livrer son discours.

Pétrolia Inc. veut poursuivre jusqu’au bout ses démarches exploratoires, mais l’entreprise sent bien que Philippe Couillard ne l’appuie plus, elle et les autres partenaires du projet. Le canal de communication semble complètement coupé… ce, « depuis la Conférence de Paris sur le climat ».

Il convient de rappeler que le gouvernement du Québec est actionnaire par l’entremise de Ressources Québec de Pétrolia Inc. (source). Le titre de Pétrolia a chuté de plus de 25 % sur les marchés boursiers, récemment.

Aussi, le 1er avril 2014, le gouvernement du Québec (toujours via Ressources Québec) a décidé d’investir jusqu’à 56,7 millions $ dans un partenariat stratégique visant la réalisation de travaux d’exploration sur l’île d’Anticosti avec Pétrolia Inc.

Le projet bât de l’aile, ce qui explique la sortie du PDG aujourd’hui.

Les journalistes ont bien tenté de faire dire à Alexandre Gagnon que l’entreprise qu’il dirige s’apprête à poursuivre le gouvernement, mais tout ce qu’ils ont pu faire est de lui arracher « que ce scénario n’est pas exclut ».

En entrevue avec Patrice Roy, François Legault en a profité pour reprendre le leadership dans le dossier. Le journaliste a affirmé avoir également invité les chefs libéral et péquiste, mais seulement celui de la CAQ a répondu à l’appel.

Le principal message de M. Gagnon a été de placer le premier ministre devant ses responsabilités : « Nous lui rappelons à cet effet que nous sommes son partenaire et c’est à ce titre que nous désirons clarifier les incompréhensions qui semblent se multiplier et endiguer les préjudices qui en découlent. Nous méritons d’être traités avec respect. Nous sommes des partenaires après tout. »

Inutile d’ajouter que la semaine qui vient risque d’être fortement teintée par le dossier de l’île d’Anticosti puisque l’appel à collaborer de Pétrolia vient mettre beaucoup de pression sur le gouvernement, d’autant que son seul appui, Québec solidaire, ne se gêne pas pour affirmer par l’entremise de la députée Manon Massé « qu’elle est très fière du premier ministre ».

Pour mercredi, la Coalition Avenir Québec annonce qu’elle « déposera une motion afin de forcer les députés et ministres libéraux à se prononcer en leur âme et conscience sur le respect du contrat avec Pétrolia concernant le développement des hydrocarbures sur l’île d’Anticosti ».

D’ici là, le dilemme reste entier : Pétrolia et le gouvernement du Québec sont-ils encore « des partenaires » ?

Si la réponse est négative, la question qui va rapidement suivre est : combien va coûter aux Québécois la rupture de ce partenariat ?

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